Jeune Chercheur, souffrance identitaire et désarroi social
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, le 8 octobre 2004Dans l’étude d’Isabelle Pourmir "Jeune Chercheur Souffrance identitaire et désarroi social" aux éditions L’harmattan (1998), nous découvrons que la précarité de l’emploi touche de plein fouet les jeunes chercheurs qui sont en majorité des chercheurs hors statut (CHS)...... L’auteur a elle-même été chercheur en situation précaire pendant sept ans durant la période 1984-1994 dans plusieurs laboratoires (inserm CNRS et Universitaires). Elle y a observé fréquemment des phénomènes de souffrance et d’échec au travail touchant préférentiellement des chercheurs hors statut. Dépressions verbalisée ou non, irruption d’une maladie somatique, rechute d’une maladie qu’on pensait guérie, échec professionnel, échec familial, sont les multiples manières que les individus adoptaient pour s’accomoder de ce qui faisait leur quotidien. Décrire et analyser les mécanismes de souffrance au travail engendrés par la précarité de l’emploi et de la rémunération dans la recherche publique devenait urgent, tant le phénomène se révèle massif et méconnu. Cette précarité est généralement tue par les chercheurs statutaires syndiqués ou non dont la situation est beaucoup plus confortable. mais la souffrance est aussi masquée par les victimes elles-mêmes, les non statutaires qui la dissimulent au nom de l’excellence intellectuelle.
Isabelle Pourmir est médecin du travail.