Pigeons !
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, le 2 janvier 2005Avez-vous pigé pour quelles raisons il serait nécessaire de se munir d’une agence de moyens sur projets ? Comme pour la pétition " Sauvons la recherche ", il faut recourir à l’explication de texte pour comprendre ce qui se cache derrière les mots.
Ce projet d’agence nous avait d’abord été présenté comme une façon de distribuer la manne qui ne devait pas manquer d’aterrir sur la recherche publique à la suite du mouvement des chercheurs. Maintenant que l’on sait que les crédits de la recherche vont seulement revenir à leur niveau antérieur à 2003, cette agence se veut le contre-projet d’ " une agence Raffarin, dotée de moyens très importants, sans aucune concertation avec les scientifiques, avec un mode de gestion et d’orientation dont le peu que l’on sait est très inquiétant " (Alain Trautmann, sic, et je rajouterais à titre personnel " dans les milieux autorisés ").
On imagine difficilement le premier ministre (dont le manque de popularité est utilisé ici pour qualifier l’agence) décidant seul et sans concertation de l’orientation de la recherche. Par conséquent, dans le cas où cette agence serait réellement dans les projets gouvernementaux (ce qui ne paraît pas évident d’après certaines déclarations de François d’Aubert ), elle serait gérée par des scientifiques. En quoi donc cela serait-il " très inquiétant " ? Réponse : c’est que ce ne serait pas les mêmes scientifiques !
Rappelons quelques principes de bases : la recherche fondamentale ne gagne rien à être pilotée , mais elle gagnerait beaucoup à être mieux évaluée . Nos collègues qui s’engageraient pour défendre les hiérarques en place face à leur hypothétique remplacement n’auraient pas tout compris, et risquent de ne pas en tirer un grand bénéfice.