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Lettre à tous les signataires, le 25 novembre 2004

Par Alain Trautmann, le 26 novembre 2004

Le 9 novembre, le rapport des Etats Généraux a été remis aux ministres François Fillon et François d’Aubert. Depuis cette date nous sommes très vigilants sur le sort fait à ces propositions, et en particulier celles concernant le point crucial de l’emploi des jeunes. Nous appelons les destinataires des messages de "Sauvons la Recherche" à partager notre vigilance.

Lors de l’émission "100 minutes pour convaincre", François Fillon s’est exprimé sur la question du statut des jeunes chercheurs. Il a déclaré : "la communauté scientifique a proposé la création d’une sorte de contrat de 5 ans pour pouvoir aider les jeunes chercheurs (...) Je suis favorable à ce statut de 5 ans". En se référant à la communauté scientifique, le ministre faisait sans doute allusion au rapport des Etats généraux. Si c’est le cas, il a fait un grave contresens, qu’il nous faut absolument corriger.

Sur la question de l’emploi des jeunes, une proposition centrale des Etats Généraux est de demander un plan pluriannuel pour l’emploi, et de proposer plusieurs milliers de créations de postes par an. Une autre proposition est de demander que la thèse soit considérée comme un premier emploi, que les doctorants soient financés sur CDD. Dans ce cadre et dans ce cadre seulement-, la proposition de postes de chercheurs associés, avec des contrats de 2 ou 3 ans non-renouvelables (et non pas de 5) est destinée à aménager la période entre la thèse et une embauche, qui peut avoir lieu très vite après la thèse, et non pas à créer une nouvelle catégorie de chercheurs précaires en instaurant une période de 5 ans avant le recrutement. Nous ne sommes pas favorables à la création de ces contrats de chercheurs associés s’ils ne sont pas associés à une politique de recrutement important.

Nous voulons aussi rappeler avec force la première conclusion des EG, celle qui affirme que la recherche française est condamnée dans des secteurs essentiels si un accroissement massif des moyens, chiffré à 1 Milliard d’euros annuels pendant 5 ans, n’était consenti par la nation. Il n’y a aurait évidemment aucun sens pour l’effort national à recruter des jeunes si c’est pour les accueillir dans des laboratoires sans moyens, incapables de soutenir la compétition avec les laboratoires étrangers des pays équivalents, et d’abord européens. Nous sommes particulièrement inquiets de ce point de vue de voir resurgir progressivement un discours de déni des réalités, lénifiant, qui nous rappelle tristement celui que nous tenait la ministre C. Haigneré et le premier ministre à l’époque. Après les fortes paroles sur la Recherche et les chercheurs tenues à Genève par le président de la République lors de la cérémonie d’anniversaire du CERN il y a quelques semaines, on pouvait s’attendre à tout autre chose. Nous sommes moins que jamais décidés, après les EG, à laisser se désagréger l’outil de recherche français.

Nous adressons copie de ce message aux ministres François Fillon et François d’Aubert.

Par ailleurs, une autre proposition importante des Etats Généraux est la reconnaissance de la valeur du doctorat sur le marché du travail. Nous avons eu le plaisir d’entendre, toujours dans l’émission "100 minutes pour convaincre", que François Fillon partageait cette conviction. Concrètement, des syndicats et la Confédération des Jeunes Chercheurs ont lancé une pétition pour demander que le doctorat soit reconnu dans les conventions collectives et la fonction publique, de telle sorte par exemple que le salaire d’embauche d’un ingénieur-docteur soit supérieur à celui d’un ingénieur, ce qui n’est pas le cas actuellement.

SLR soutient cette pétition et vous invite à la signer, voir sur le site : http://recherche-en-danger.apinc.or...