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Le 9 Mars 2005, nous ne démissionnerons pas !

Appel SLR à la journée d’action du 9 Mars

Par Georges Debrégeas, le 24 février 2005

Le 9 Mars 2004, des milliers de directeurs de laboratoires et d’équipes démissionnaient de leurs responsabilités administratives, exprimant ainsi le refus de toute la communauté scientifique d’assumer des décisions gouvernementales qu’elle considérait comme contraire aux intérêts de la recherche. Dans les semaines qui suivaient s’ouvraient, sous l’impulsion de SLR, les Etats Généraux de la recherche. Ils démontraient la volonté du milieu scientifique que soit mise en place une réforme en profondeur du système de recherche, afin d’en améliorer l’efficacité.

Un an plus tard, le gouvernement propose un projet de loi, dont des pans entiers sont déjà mis en place, et qui s’oppose largement aux principes défendus unanimement depuis un an et lors des Etats Généraux.

Alors que nous affirmons que la mission première de la recherche publique est l’élaboration de biens publics (connaissances librement disponibles pour tous, expertise indépendante, innovations à but non lucratif ou pour des besoins de société non solvables), le gouvernement entend confier une part déterminante du contrôle du dispositif de recherche à des intérêts privés, au détriment des scientifiques eux-mêmes et des autres acteurs sociétaux.

Alors que nous affirmons que le soutien public à l’innovation, marchande et non marchande, est un gaspillage s’il ne s’accompagne d’un soutien à la recherche fondamentale, creuset des innovations de demain, le gouvernement concentre l’essentiel de ses efforts sur des aides directes au secteur privé.

Alors que nous affirmons que la recherche fondamentale ne peut s’épanouir que par la garantie de son autonomie, impliquant une évaluation rigoureuse par les pairs, le gouvernement entend soumettre l’ensemble du champ scientifique à une logique de contrat d’objectifs à court terme dont toute l’histoire des sciences montre l’inefficacité.

Alors que nous affirmons que l’avenir de la recherche et de l’enseignement supérieur dépend de leur capacité à attirer de nouveaux talents en leur offrant la perspective d’emplois pérennes, le gouvernement propose à la jeune génération la précarité institutionnelle comme horizon indépassable.

Alors que nous affirmons que l’investissement dans la formation universitaire déterminera notre capacité à répondre aux évolutions d’une société dans laquelle la connaissance va devenir la principale richesse, le gouvernement entend maintenir l’Université dans la misère que 20 ans d’incurie politique ont produite.

Nous n’avons cessé depuis un an de demander une véritable réforme de la recherche, inscrite dans une loi d’orientation et de programmation. Cette volonté de réforme n’a pas faibli, et nous sommes disposés aujourd’hui encore à prendre part au processus de négociation qui devra accompagner son élaboration. Nous y défendrons avec fermeté ces principes qui sont aujourd’hui absents du projet de loi et des réformes en cours.

Parce que nous sommes conscients de l’importance de l’enjeu, nous ne baisserons pas les bras. Aussi, pour affirmer qu’un autre projet est possible, nous défilerons un an jour pour jour après la démission :

Mercredi 9 Mars 2005

Voir la liste des rassemblements.

Nous appelons l’ensemble de nos concitoyens, des représentants de la société civile et des partis politiques qui partagent notre vision de la recherche, à soutenir cette action par leur présence, et à signer le nouvel appel SLR.