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Le serment des Marseillais

Par François Coulier, le 9 mars 2005

SAUVONS LA RECHERCHE ET L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

LE SERMENT des MARSEILLAIS

Nous, personnels de la recherche publique et de l’enseignement supérieur, jeunes chercheurs précaires, personnels techniques et administratifs, chercheurs, enseignants-chercheurs et futurs chercheurs déclarons que :
Le projet de loi d’orientation et de programmation pour la recherche et l’innovation (LOPRI) porté à notre connaissance ne correspond absolument pas à nos attentes, pourtant clairement exprimées dans le rapport des états généraux de la recherche. Ce projet menace l’avenir de la recherche publique en France et risque à terme de la soumettre aux seuls intérêts privés.

Nous refusons cette régression pour notre pays, c’est pourquoi nous faisons le serment de nous battre par tous les moyens pour obtenir une meilleure réforme de la recherche et l’enseignement supérieur en recherchant les convergences utiles avec toutes les forces qui agissent pour une recherche publique et un enseignement supérieur de qualité. Nous nous engageons à poursuivre la lutte tant que les exigences, quantifiées de façon précise par SLR sur la base des Etats Généraux ne seront pas satisfaites :

Les moyens financiers pour la recherche publique faite dans les organismes de recherche et les universités (indépendamment des moyens supplémentaires mis dans l’Agence Nationale de la Recherche) doivent être du niveau demandé par SLR [1] et doivent donc doubler d’ici 2010.

Les postes stables de chercheurs, enseignants chercheurs et personnels techniques et administratifs mis au concours dans les organismes de recherche et les Universités doivent être augmentés en nombre suffisant pour permettre la poursuite d’une recherche de qualité dans notre pays [2]. Seule une politique volontariste tournée vers une véritable attractivité des carrières est de nature à favoriser la recherche des enseignants-chercheurs, à arrêter l’hémorragie des jeunes chercheurs partant faire carrière à l’étranger et plus encore d’attirer de nouveau vers l’université les étudiants qui s’en détournent, menaçant de compromettre ainsi la formation de la prochaine génération de chercheurs.

Tant que ces exigences ne seront pas satisfaites nous continuerons de mobiliser l’opinion publique en faveur du service public de recherche et d’enseignement en nous réunissant régulièrement à jour, heure et lieu fixes pour célébrer le deuil de la recherche sur une place de Marseille avec des données précises sur les fausses promesses de nos dirigeants et en particulier le Président de la République et le Premier Ministre. Mais voulant croire que cette mort n’est pas inéluctable, nous réaffirmerons à chaque fois nos exigences pour une recherche publique, fondamentale et appliquée, capable de faire progresser les connaissances et de prendre en compte les besoins de la société.
Nous publierons dans la presse des encarts toutes les semaines présentant à chaque fois un cas de jeune chercheur de qualité obligé d’aller vendre ses compétences à l’étranger ainsi qu’un exemple de découverte essentielle issue de la recherche fondamentale et qui n’aurait pas été financée avec les réformes actuellement proposées.

Si ces actions s’avéraient sans effet, nous nous engageons à renforcer notre action en reconsidérant, chacun à notre niveau, une forme de démission administrative de nos responsabilités respectives dans la recherche et l’enseignement supérieur de notre pays.

[1] Modifier le recrutement des membres décisionnaires de l’ANR, de façon à obtenir une majorité de membres élus par la communauté scientifique. Revoir à la baisse la programmation des crédits de l’ANR, au profit des organismes et universités, afin de doubler le financement de base de ces derniers dans les 5 ans à venir. La proportion globale serait alors d’environ 70% de crédits de base (hors salaires), 30 % pour une ANR "modifiée" (cf. ci-dessous) Augmenter la proportion de projets "blancs" (c’est à dire ouverts à toutes thématiques) au sein des projets financés par l’ANR (objectif : au moins 30% contre 3% dans le projet actuel).

[2] plan pluriannuel créant chaque année, pendant 5 ans, et ce dès 2005 :
- 2 200 emplois d’enseignants-chercheurs, dont la moitié pour suivre l’évolution des effectifs étudiants, l’autre moitié pour diminuer le temps de service
- 500 postes d’accueil dans les organismes de recherche
- 300 postes statutaires de chercheurs EPST/ingénieurs EPIC
- 5 000 monitorats
- 100 contrats de chercheurs associés
- 500 contrats réservés à l’accueil de chercheurs venant de l’étranger
- 1 000 IATOS et 500 ITA