Le poing sur la LOPR
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, le 25 mai 2005Cher(e)s collègues,
Dans la suite à l’Assemblée Générale de vendredi voici une petite action qui permettra à un plus grand nombre de s’impliquer dans la phase délicate de "non-négociations" que nous traversons.
Cette action s’appelle "LE POING sur la LOPR" (pour paraphraser le titre du site du Ministère, "le point sur la LOPR"). Nous l’initions en PACA et allons la proposer à d’autres régions et au collectif national.
Présentation :
Le ministère a mis en ligne sur le site
http://www.recherche.gouv.fr/lopr/index.htm les fiches thématiques reprenant les conclusions issues des groupes de concertation "Monteil" au 13 mai 2005.
Le gouvernement invite chacun et chacune d’entre vous à donner son avis par courriel sur ces fiches dont il est dit "qu’elles sont pour l’heure des documents de travail" (sic !!).
Notre position est qu’il est scandaleux que plus de quatre mois après la première fuite du projet de loi, nous n’ayons encore que des "documents de travail" à consulter alors que le gouvernement annonce lui-même que le projet de loi sera transmis au conseil économique et social à la mi-JUIN, soit dans moins de trois semaines.
Nous pensons qu’il y a maintenant un risque grave que le projet de loi soit adressé au conseil économique et social sans que la communauté n’en ait eu connaissance et sans qu’il y ait une vraie discussion et négociation globale sur le projet et sur sa partie programmation financière avec des représentants de la communauté. De même, nous craignons aussi que le projet ne soit ensuite examiné à l’assemblée en catimini pendant l’été.
C’est contre cette situation selon nous profondément anormale que nous vous invitons à réagir au moyen d’un e-mail au ministre. Si vous avez pris connaissance des fiches Monteil, réagissez sur l’une ou l’autre d’entre elles, mais dans tous les cas, manifestez votre sentiment par rapport à l’ensemble de la situation pour demander :
la publication du texte de projet de loi
l’ouverture de négociations sur celui-ci
la prise en compte des principales revendications des EGR
Au moment où E. Brezin et A. Trautmann, pour le comité de suivi des états généraux viennent d’adresser une lettre au gouvernement lui demandant de faire connaitre ses arbitrages financiers avant des négociations avec des représentants de la communauté scientifique, il parait essentiel que celle-ci, c’est à dire nous tous et toutes appuie cette demande, notamment par l’envoi de courriels.
Mode opératoire :
Envoyez un mail à : lopr@recherche.gouv.fr
Sujet du mail : à votre convenance en mettant le mot loi ou LOPR si possible
Texte du mail : Nous souhaitons que vous exprimiez dans vos propres termes vos attentes par rapport à la loi. Si vous n’avez pas d’inspiration, nous avons mis ci-dessous quelques exemples dont vous pouvez vous inspirer.
Cependant, si on veut que ces mails soient lus un minimum, il est important de ne pas faire des copier-coller secs. Adaptez les phrases à votre style et à vos arguments.
Ajoutez votre signature
Important : envoyez une copie de votre mail à zgdhvceh@link2mail.net
Afin de suivre cette opération numériquement, le bureau SLR souhaite recevoir une copie de votre mail. Au moment de l’envoi, envoyez une copie à l’adresse zgdhvceh@link2mail.net (collez cette adresse dans le champ "Bcc" plutôt que "cc", de façon à ce que la copie soit invisible pour le destinataire).
De notre côté, l’anonymat sera strictement garanti pour les copies de mail.
Ce qui nous intéresse, c’est de suivre le nombre d’envois.
Délai : Si l’on veut que nos mails puissent peser un tant soit peu pour que le gouvernement sorte enfin le texte de loi, il est important que beaucoup de mails soient envoyés dans les 10 jours et en particulier dès cette semaine.
Copinage : n’hésitez pas à solliciter des amis, nous avons mis un exemple pour des gens qui ne sont pas dans la recherche.
À vos claviers, ça vous prendra 5-10 minutes et vous contribuerez directement à défendre la recherche.
Nous vous tiendrons informés de l’avancement de cette opération.
En vous remerciant par avance,
Le bureau SLR PACA
Exemples de textes de mails (à modifier selon votre inspiration)
Monsieur le Ministre,
Selon vos propres termes, "Une loi ne peut se faire sans les chercheurs et enseignants-chercheurs, moins encore contre eux". Je suis déçue et inquiète de constater que la LOPRI s’élabore avec retard et dans la précipitation, et qu’à trois semaines de son passage devant le Conseil économique et social, nous ne disposons encore que de fiches thématiques succintes sur quelques sujets. Alors que les chercheurs ont accompli l’an dernier un travail de
réflexion et de proposition considérable, ces fiches apparaissent aussi éloignées de l’esprit des Etats Généraux de la Recherche, que l’ANR l’est du Comité de financement des Projets Scientifiques (COFIPS) souhaité par les chercheurs.
Je vous demande donc de bien vouloir mettre en oeuvre une véritable concertation avec le mouvement Sauvons La Recherche et les syndicats de chercheurs : elle seule pourra engendrer une loi reconnue par tou-te-s, et susceptible de redynamiser un corps professionnel inquiet de l’avenir de la recherche française.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en mon respectueux dévouement,
Militant
Monsieur le Ministre,
Nous, chercheurs en lutte (constructive) depuis janvier 2004, souhaitons que le gouvernement réforme la recherche en accord avec les propositions faites lors des Etats Généraux de la Recherche. Avec au minimum, une programmation pluriannuelle de l’emploi statutaire à hauteur de 4500 postes par an. D’autre part, nous rejetons l’Agence Nationale de la Recherche qui a été mise en place avec une logique totalement opposée à l’esprit des Etats Généraux : pas de membres élus, très peu de recherche par les scientifiques.
Veuillez recevoir .......
Inquiet
Monsieur le Ministre,
Les personnels de la recherche se sont largement investis pendant plusieurs mois de l’année 2004 dans le mouvement de préparation de états généraux de la recherche où ils ont proposé des analyses pertinentes de la situation de la recherche de notre pays et fait beaucoup de propositions nouvelles de réforme du système.
C’est avec une grande inquiétude qu’ils voient que plus de sept mois après ces états généraux vous n’avez pas encore fait part, malgré vos engagements pris à Grenoble, de propositions détaillées sous la forme d’un projet de loi pour la recherche. C’est avec la même inquiétude que nous voyons se mettre en place totalement en dehors de la loi une Agence Nationale de la Recherche sans que sa place dans le système ne soit précisée en particulier au niveau
budgétaire.
Enfin, nous vous demandons de mettre en oeuvre une véritable politique pluri-annuelle des moyens et des postes, seule à même de donner aux chercheurs et techniciens une necessaire visibilité pour l’exercice de leur profession, mais surtout indispensable pour lancer un signal fort aux nombreux jeunes qui se détournent des carrières scientifiques faute de perspectives claires d’emploi.
Monsieur le ministre, il serait dramatique pour le dialogue social de ce pays que votre projet de loi soit envoyé au conseil économique et social à la mi-juin sans que la communauté n’en ait pris connaissance de façon détaillée et que vous n’ayez pas engagé au minimum des discussions budgétaires à son sujet. Je vous demande donc d’engager très rapidement avec notre communauté un dialogue à la hauteur des espoirs que les états généraux de Grenoble ont suscité.
Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en mon dévouement pour la recherche,
Argumenté
Monsieur le Ministre,
Il y a 7 mois, le texte des états généraux de la recherche (EGR), fruit d’une puissante mobilisation des scientifiques et d’un large soutien populaire, était remis au gouvernement. Depuis, SLR et les organisations syndicales participent, dans des formes variées, à un processus de discussion avec le ministère dans le cadre de la préparation de la Loi d’Orientation et de Programmation pour la Recherche (LOPR).
Ce processus est aujourd’hui au point mort du fait du refus du gouvernement de s’engager sur la programmation des postes et des moyens qui conditionnera en grande partie le contenu de la LOPR, pour une discussion en Conseil des Ministres en juin. Sur cette question, la seule annonce positive a été faite par le Premier Ministre le 6 Avril et concerne la création de 3000 nouveaux
postes statutaires en 2006. Cette promesse, obtenue à la suite des
manifestations de Février et Mars 2005, est à mettre en regard de la stagnation de l’emploi scientifique en 2005 que nous n’avons cessé de dénoncer.
Les informations distillées par le ministère depuis lors montrent que la logique prônée par les EGR risque en réalité d’être totalement contredite dans le projet de LOPR à venir :
1 - Alors que nous demandons un doublement d’ici 2010 des crédits de base des organismes et des universités, ceux-ci n’augmenteraient que très modérément. Dans le même temps, le budget de l’Agence Nationale pour la Recherche, mise en place sans concertation avec les scientifiques, continuerait de croître à un rythme extrêmement soutenu (de l’ordre de +350 Millions d’euros par an). Le choix politique d’un tel déséquilibre menace à moyen terme la survie des organismes et aggrave de façon mécanique le développement de la précarité dans les laboratoires.
2 - La progression insuffisante du recrutement à l’Université rendrait par ailleurs quasi impossible la politique de décharges d’enseignement pour les enseignants-chercheurs. Cette politique de décharge est pourtant reconnue unanimement comme un élément déterminant pour une relance de la recherche universitaire.
3 - Alors que les jeunes se détournent des métiers de la recherche, aucune mesure permettant de résorber la précarité et d’améliorer l’attractivité des carrières, pour toutes les catégories de personnel (administratifs, techniciens, jeunes chercheurs, chercheurs, enseignants-chercheurs), n’est prévue dans le projet actuel.
La communauté scientifique ne peut accepter un tel manque d’ambition pour la recherche en France pour les années à venir. Je demande instamment au gouvernement qu’il tienne ses engagements (prise en compte des Etats Généraux, respect d’un calendrier qu’il a lui-même annoncé).
Je vous prie de bien vouloir accepter, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations respectueuses
Soutien extérieur
Monsieur le ministre,
Je ne suis pas moi-même dans le monde de la recherche, mais je soutiens totalement les revendications actuelle du mouvement de la recherche et de l’enseignement supérieur. Il ne me semble pas normal que le gouvernement refuse d’une part de communiquer aux chercheurs le texte de son projet de loi et de discuter avec eux des moyens budgétaires associés. Tout en assumant pleinement ses responsabilités politiques pour l’écriture d’un projet de loi, le gouvernement doit être soucieux d’un juste dialogue social. Les chercheurs vous ont fait connaître leurs propositions lors des
états généraux il y a plusieurs mois, il est temps qu’au delà des annonces, vous leur fassiez connaître les votres précisément.
Nous aurons un besoin croissant de chercheurs dans les prochaines décennies et je souhaite donc que vous donniez tous les moyens à la recherche publique de se développer et d’y attirer de nombreux jeunes dans les années à venir.
Je vous demande donc avec insistance de rétablir un véritable dialogue avec la communauté des chercheurs et pour cela de rendre public votre projet de loi comme vous deviez le faire au printemps.
Avec toutes mes salutations distinguées.