L’Association "Sauvons la Recherche" Groupes de travail Comités loc. et transv. Université de printemps 2011 EUROPE
Accès thématique Emploi et précarité Communiqués de SLR Actualités communiqués partenaires
Médiathèque Les archives Documentation revue de presse Tribunes et Contributions
accueil contact plan du site admin
caractères +caractères -
article
réactions (2)
Accueil / Groupes de travail / Groupe de travail : recherche industrielle et partenariale / Pôles de Compétitivité : qu’en penser ?

Pôles de Compétitivité : qu’en penser ?

Par Henri Audier, le 21 mai 2006

Cette série de textes est d’abord informative et vise à donner les moyens à chacun de se faire une idée concrète de la politique gouvernementale en matière d’innovation, et d’abord sur les pôles de compétitivité. Les informations données ici proviennent des CIADT, des sites des pôles et de la presse.

Ce site est d’abord informatif et vise à donner les moyens à chacun de se faire une idée concrète de la politique gouvernementale en matière d’innovation, et d’abord sur les pôles de compétitivité. Les informations données ici proviennent des CIADT, des sites des pôles et de la presse.

Le gouvernement vient de définir sa politique industrielle, notamment au travers de l’Agence de l’innovation industrielle (AII) et des pôles de compétitivité. Ces nouveaux modes d’organisation et de financement partent d’une logique industrielle, mais ils concernent aussi la recherche. Simultanément, le gouvernement a décidé de sa politique de recherche avec l’idée centrale d’assujettir la recherche publique à l’innovation, via l’ANR et les pôles.

Certes la dénonciation de la politique gouvernementale est facile. Mais cette dénonciation ne prend réellement un sens que si on répond aux questions : faut-il une politique industrielle ? Si oui laquelle ? Avec quelle participation des citoyens sur ses modalités et ses finalités ? Et dans le cadre de quelle politique européenne ?

Pour des versions ultérieures, nous souhaiterions publier des analyses et propositions provenant d’organisations (partis politiques, confédérations syndicales ou associations), donner un bref résumé de tous les pôles et insérer toute information complétant ou corrigeant celles données ici .

Henri Audier henri.audier@neuf.fr

Sommaire

- Principe des pôles de compétitivité
- Le financement des pôles et les agences
- Liste des Pôles de compétitivité labéllisés
- Les "clusters" à l’étranger
- Verbatim
- Questions et problèmes
- Détails sur quelques pôles

Principe des pôles de compétitivité

Bref historique

- La notion de "cluster" n’est pas nouvelle, même en France. Vers 1970 avait été créé "Sophia-Antipolis" près de Nice, à l’initiative de Pierre Laffite et de l’Ecole des Mines, mais avec le succès que l’on sait. L’aménagement du plateau de Saclay tient pour partie de cette logique. Depuis quinze ans sont lancées par des initiatives territoriales des "pôles" ou des "valleys" dont certaines ont été des succès (Génopôle d’Evry). Les CRITT, centres régionaux d’innovation et de transfert technologiques participent de la même idée.

- En 2004, le rapport Christian Blanc (UDF) propose la création en France de clusters, regroupements territoriaux de contres de recherche privés, de PME et de laboratoires publics.. L’idée de "pôles de compétitivité" est reprise par le gouvernement. Un appel d’offre est lancé. De nombreuses initiatives d’entreprises, de régions, de Chambres de commerce sont prises. Les discussions locales dureront près d’un an. 105 projets ont été déposés.

Le CIADT du 12 juillet 2005

Ce CIADT (Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire) a défini les principes (JO du 6 Août 2005), le processus de sélection et donné la liste des "pôles labellisés".

Les principes pour labelliser un pôle (i) "être créateur de richesses nouvelles à forte valeur ajoutée et d’emplois qualifiés, (ii) se positionner sur les marchés mondiaux à fort potentiel de croissance, (iii) se fonder sur un partenariat approfondi entre acteurs et (...) une gouvernance structurée, (iv) définir les objectifs et moyens d’une stratégie efficace de développement économique et d’innovation."

La sélection comporte deux étapes
- La première est la "labellisation" décidée par un CIADT après (i) une analyse locale menée par le préfet de région, (ii) une expertise conduite par les services des ministères concernés et (iii) l’avis d’un groupe de personnalités qualifiés. On peut observer l’absence d’excès démocratiste, régionaliste ou scientiste.

- La labellisation donne le droit de déposer des projets auprès des Agences ou des ministères concernés. Quand les premiers financements sont obtenus, le Pôle est "validé".

Quatre types de pôles sur les 67 labellisés` Six pôles sont des "projets mondiaux", dix sont à "vocation mondiale". Ces seize pôles se partageront 80 % des crédits d’Etat (Le Monde, 08/03/06). Il est à noter que parmi les autres, un certain nombre ne relève pas de la définition donnée : aide à une filière (fruits et légumes, viandes, bois), aménagements de ports, etc. Non prévu par le texte du CIADT, c’est souvent un grand groupe qui assure la coordination des pôles bien financés. Au total 1,5 milliards sont prévus, mais à l’évidence les relations entre Pôles, AII, ANR, Oseo, caisse des dépôts, n’étaient encore pas clarifiées.

Le CIADT du 6 mars 2006

Une campagne médiatique des entreprises Avant ce CIADT, les entreprises avaient organisé une forte pression médiatique et le coup de gueule du PDG de Dassault Systemes (Le Monde du 14/11/06), sur (i) l’insuffisance des aides et leur lenteur à arriver, (ii) la lourdeur du dispositif et la demande d’un Guichet unique, (iii) la centralisation étatique.

Un "guichet unique" Et en effet, la décision de ce CIADT est la création d’un "guichet unique" de tous les ministères devant financer les pôles (Armée, Aménagement du territoire, Equipement, Santé, etc.), géré par la Direction à la compétitivité des entreprises au ministère de l’Industrie. C’est une simplification pour les demandeurs que l’on peut comprendre. C’est aussi la centralisation de la décision au cœur du gouvernement, le financement de chaque projet présenté par un pôle étant décidé par un CIADT. Pour ce, l’ANR, l’Oseo-Anvar et, dans une moindre mesure l’AII, ont été plus directement placées sous la coupe du pouvoir politique.

Le financement des pôles et les agences

"1,7 milliards sur trois ans" provenant de l’Etat

Le chiffre des subventions de l’Etat peut faire illusion, mais il recouvre les budgets des agences. et souvent
- 800 millions sur 3 ans proviennent des diverses Agences (ANR, AII, Oseo). Etant donné que chaque agence finançant les projets après expertise, nul ne pouvait prévoir combien irait aux Pôles. Pour atteindre les 800 M€ avec certitude, le gouvernement a choisi une plus grande directivité vis-à-vis des Agences.
- 588 millions, distribués "par le guichet unique", viennent du gouvernement, qui a augmenté de 200 M€ la somme prévue au CIADT de juillet. Mais il est précisé que c’est par redéploiement d’autres crédits du ministère de l’industrie. Les Pôles deviennent la voie unique d’aide aux entreprises.
- 300 millions d’aides fiscales et sociales dont les modalités de "zonages infra-région" sont critiquées.

L’ANR recentrée sur les pôles

Le bilan 2005. En 2005, le Directeur de l’ANR indiquait qu’il n’y avait pas de guichet spécial pôles à l’ANR. (entrevue SLR) 300 projets émanant de 33 pôles ont été retenus pour 200 millions d’euros (M€) sur les 540 distribués. Seuls 7 pôles ont décroché pour plus de 10 M€ de contrats, mais certains pôles mondiaux" n’ont pas brillé. "l’ANR a [donc] retaillé sa programmation 2006 pour faire plus de place aux pôles recalés l’an dernier. Elle n’a pas le choix, c’est une demande politique du gouvernement." Les Echos (25/01/06)

La réponse aux ordres du gouvernement. A. Masson, Directeur-adjoint de l’ANR déclare à Inter Région (nov-dec 2005) "qu’il convient d’insérer l’ANR dans le dispositif des pôles : au niveau de l’élaboration des appels à projet de recherche, l’ANR prendra en compte, dès ses prochains appels, les domaines d’activité des pôles ; au niveau des projets partenariaux entre public et privé, l’ANR mettra en place un critère fondé sur la qualité du partenariat, intégrant en particulier l’appartenance à un pôle ; au niveau du financement des projets, l’ANR a instauré un mécanisme de complément de financement pour les projets issus de pôles (...)"

Le mystère de l’AII

Quels rapports entre l’AII qui part d’une logique de grands programmes et les pôles basés sur une logique de clusters ? De la liste des premières actions financées par celles-ci, il semble que l’AII ait gardé plu d’autonomie que l’ANR. Certes le "NéoVal" (64 M€, 40 % pour l’AII) entre en principe dans le "transport" Nord-PdC/Picardie. Quareo, le moteur de recherche de Thales (100 M€) devant concurrencer Google, entre dans le pôle Image de l’IdF. Par contre, le choix de BioHub, bio raffinerie de produits végétaux, d’une grosse PME du Nord, ne correspond à aucun des nombreux pôles prévus pour l’utilisation des agro-ressources

Les aides fiscales et sociales et le "zonage"

Le fait de voir un projet sélectionné conduit une entreprise a être exonérée à 100 % de l’impôt sur les sociétés pendant trois ans et de 50 % pour les deux ans au-delà, avec un plafond de 100 000 € par période de 3 ans. Les allègements de charges sont de 50 % pour les PME, 25 % pour les autres. La polémique porte sur le "zonage" : le gouvernement veut limiter ses aides à des zones géographique très délimitées dans la région, tandis que les régions demandent que toutes les entreprises travaillant sur le thème en bénéficient.

L’Oseo-Anvar et les PME

- Les PME craignent d’être les oubliées des pôles et de l’AII. Elles craignent aussi, comme les laboratoires publics d’être dépossédées de leur savoir par les grands groupes. L’Oseo-Anvar est faite pour elles.

- Le groupe Oseo résulte de la fusion de la Banque de développement des PME et de l’Anvar conduisant à la privatisation de cette dernière. Le budget de l’Oseo-Anvar pour aider l’innovation des PME passe de 76 M€ en 2005 à 120 M€ en 2006 et est prévu à 160 M€ en 2007. Avec les remboursements des prêts éffectués avant, 300 M€ seront distribués en 2007. Oseo-Anvar renforce son rôle de conseil et d’aide juridique. Diverses filiales, avec la Caisse des dépôts, favorise les prêts classiques.

- Le rôle des PME innovantes est l’un des grands désaccords dans le monde économique. A l’image des Etats-Unis, certains considèrent que les PME sont le fer de lance de l’innovation avec une forte adaptabilité au marché. D’autres au contraire estiment que ces PME innovantes, certes dynamiques, sont très vulnérables vis-à-vis des groupes américains ou japonais. Il convient donc de les insérer dans un contexte en rapport avec des groupes européens, via les actions de l’AII ou les pôles.

Liste des Pôles de compétitivité labéllisés

Six pôles sont des "projets mondiaux"**, dix sont à "vocation mondiale"*. Entre parenthèse figure le coordinateur du projet quand ce n’est pas un comité ad’hoc. Certains pôles figurent plusieurs fois quand ils associent plusieurs régions. Les pôles notés # sont en voie de labellisation.

Aquitaine Avec Midi-Pyrénées : aéronautique, espace, systèmes embarqués**. Pin maritime du futur (Fédération des Industries du Bois Aquitaine). Laser Méga-joule. Agro-santé.

Alsace Innovation thérapeutiques, chirurgie non invasion (Alsace Bio-valley)*. Avec Lorraine : Fibres (textile, bois, composite). Avec Franche-Comté : véhicule du futur.

Auvergne Avec Rhône-Alpes : mécanique générale. Avec Centre, Lang.-Roussillon, Limousin, Midi-Pyr. : Mécanique générale. Innovation dans les céréales, biotechnologies végétales (Limagrain).

Basse-Normandie Avec Haute-Normandie et Ile-de-France : MOV’EO, automobile*. Filière équine : élevage, pathologies. Cartes à puces. Avec Haute-Normandie, Pays de Loire et Centre : Polymers Technology#.

Bourgogne Pôle Nucléaire : fabrication de cuves pour réacteurs nucléaires (EDF). "Vitagora" : activités liées au goût.

Bretagne "Sea-nergie", océanographie, construction navale, pêche (Thalès)*. "Images et réseaux" : électronique et télécommunication (Conseil Régional)*. Avec Pays de Loire et Poitou-Charentes : Auto haut de gamme. L’aliment de demain

Centre Electronique de puissance (STMicroelectronics). Avec Limousin et Midi-Pyr. : Céramiques techniques, art de la table Avec Auvergne, Lang.-Roussillon, Limousin, Midi-Pyr. : Mécanique générale Avec ID, Hte-Norm. Science de la beauté, du bien-être ("Cosmétic Valley"). Avec Basse et Haute-Normandie, Pays de Loire : Polymers Technology#.

Champagne-Ardennes Avec Picardie : "Industrie etAgro-ressources" : utilisation non-agricoles de produits agricoles*.

Franche-Comté Avec Rhône-Alpes : "Pôle plasturgie" : plastiques. Avec Alsace : véhicule du futur. Micro-mécanique

Haute Normandie Avec Basse-Normandie et Ile-de-France : MOV’EO, automobile*. Avec Centre, IDF. Sciences de la beauté et du bien-être ("Cosmétic Valley"). Logistique Seine-Normandie. Avec Basse-Normandie, Pays de Loire et Centre : Polymers Technology#.

Ile-de-France System@tic Paris Région : Logitiels et systèmes complexes (Thalès)**. "MédiTech Santé" : santé, infectiologie, cancer (Agence Rég. Develop.)**. Image, multimédia et vie*. Avec Basse et Haute-Normandie : MOV’EO, automobile*. Avec Centre, Hte-Norm. Sci. de la beauté, du bien-être ("Cosmétic Valley"). Villes et mobilités durables, mobilité en milieu urbain.

Languedoc-Roussillon Avec Rhône-Alpes et PACA : Fruits et légumes. Avec Centre, Auvergne, Limousin, Midi-Pyrénées : Mécanique générale. Avec PACA : Gestion des risques naturels et technologiques. Nucléaire (AREVA). Energie renouvelable, bâtiment, industrie (univ. Perpignan) Agroalimentaire Avec PACA : "Orpheme", maladies émergentes et orphelines (Sanofi)

Limousin Avec Midi-Pyrénées : Cancer, aliments, biotechnologies, biomédical. Avec Centre et Midi-Pyrénées : Céramiques techniques, art de la table. Avec Centre, Lang.-Roussillon, Auvergne, Midi-Pyr. : Mécanique générale. Avec Midi-Pyrénées. Micro-onde, photonique et réseaux sécurisés.

Lorraine Avec Alsace : Fibres (textile, bois, composite). Acier et matériaux composites (ENSAM).

Midi-Pyrénées Avec Aquitaine : aéronautique, espace, systèmes embarqués**. Avec Limousin : Cancer, aliments, biotechnologies, biomédical. Avec Centre et Limousin : Céramiques techniques, art de la table. Avec Centre, Lang.-Roussillon, Limousin, Auvergne : Mécanique générale. Avec Limousin : Micro-onde, photonique et réseaux sécurisés.

Nord-Pas-de-Calais Avec Picardie : Transports terrestres, construction ferroviaire*. Pôle aquatique : "Halieutique". Textiles techniques et traditionnels (Union des industrie textiles du Nord). Chimie-matériaux-aliments.

PACA Solutions communicantes sécurisées : matériels pour télécommunications** "Mer, sécurité, sureté" : Océanographie, constructions navales*. "Photonique" : Optique électronique et photonique. Avec Rhône-Alpe et Languedoc-Roussillon : Fruits et légumes. Energies non génératrices d’effet de serre (CEA) Avec Languedoc-Roussillon : Gestion des risques naturels et technologiques. Parfums, arômes, senteurs, saveurs. Avec Languedoc-Roussillon : médicaments.

Pays de Loire** Végétal spécialisé : Semences, horticulture, arboriculture*. "Biothérapie" : Agents et diagnostics thérapeutiques. Ensembles mécaniques et composites complexes de grande dimension. Utilisation de moyens de test pour le BTP. Pôle enfant, produits destinés à l’enfant. Avec Bretagne et Poitou-Charentes : Auto haut de gamme. Avec Basse et Haute-Normandie, Centre : Polymers Technology#.

Picardie Avec Champagne-Ardenne : "Industries et agro-ressources", utilisation non-agricoles de produits agricoles*. Avec Nord-Pas-de-Calais : Transports terrestres, construction ferroviaire*.

Poitou-Charentes Mobilité, transports avancés, véhicules urbains spéciaux, manutention. Avec Bretagne et Pays de Loire : Auto haut de gamme. Eco-industries#.

Réunion Agronutrition en milieu tropical.

Rhône-Alpes "Minalogic" : nanotechnologies (Sneider Electric)**. "Lyonbiopole" : virologie**. Chimie environnement (Grand Lyon)*. Avec Franche-Comté : "Pôle plasturgie" : plastiques. "Techtera" : textiles techniques. Avec Auvergne : mécanique générale. Energies renouvelables. Avec PACA et Languedoc-Roussillon : Fruits et légumes. Nutrition, santé, longévité, maladie cardio-vasculaires. Loisirs numériques, jeux vidéo. Bus et camions. Décolletage (Agence économique départementale).

Presque Partout Auvergne, Bretagne, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes : Viandes, produits carnés, abattage, transformations.

Les "clusters" à l’étranger

Les clusters, initiés par le MIT, ont connu un fort développement depuis 1960. Partis des Etats-Unis, ils sont progressivement touchés tous les pays, y compris l’ex-URSS (les "Naukograd), et aujourd’hui l’Inde et la Chine. Ils correspondent à une tendance lourde : l’externalisation de la recherche des grands groupes. Jusqu’en 1970, les grands groupes américains, du pétrole à la pharmacie, avaient des laboratoires de recherche forts, incluant des recherches fondamentales. A partir de cette date, les choses se sont infléchies, plus fortement encore avec la montée des TIC, des biotechnologies et le succès des "clusters". Progressivement, on a vu les entreprises externaliser une partie de leur recherche, misant sur les innovations des PME innovantes, des laboratoires universitaires et des sociétés de capital-risque, qu’ils rachètent ensuite. Ce processus est beaucoup plus rentable pour les groupes. D’abord, parce qu’il externalise aussi le risque : 80 % des start-up ne survivent pas. Aussi, parce que le système a une grande adaptabilité au marché.

Si les clusters sont la forme la plus visible de ce phénomène, les grands groupes ont un réseau mondial : Merck estime qu’un tiers de son chiffre d’affaire provenait d’accord de partenariat et d’achat de licence aux PME. C’est en quoi ce modèle pose la question de savoir qui contrôlera in fine les résultats des PME innovantes créées à grand frais, et en amont les inventions du secteur public. C’est là où les réponses divergent fortement, des libéraux misant avant tout sur le marché, les partisans d’un secteur public renforcé dans la valorisation et le transfert, ou le rapport Beffa, insérant les PME dans des projets d’intérêt national, mis en œuvre par de grands groupes à base française ou européenne. Sur ce problème aussi la définition d’une politique européenne est indispensable.

Les informations données ici proviennent principalement de la brochure "Cartographie des pôles de compétitivité dans 17 pays", éditée en 2005 par le Ministère de l’Industrie.

Allemagne

- Le système est basé sur les "réseaux de compétence" thématiques. Ils ont été créés en 1995 sous l’impulsion du Ministère fédéral de l’éducation et de la recherche. Il convient de rappeler qu’un Länder a beaucoup plus de rôle politique et financier qu’une région française.

- Ces réseaux sont 109, divisés en 18 secteurs thématiques par le ministère. 51 reçoivent un soutien fédéral au travers de 7 programme nationaux (biotechnologie, recherche en génomique, techniques médicales, médecine, nanotechnologies, techniques optiques). Les critères sont proches de ceux des pôles de compétitivité : générer des innovations présentant un fort potentiel de valeur, rassembler des partenaires performants ayant un ancrage régional, concerner plusieurs branches et disciplines, etc. Une vingtaine de réseaux ont organisé une coopération inter-sites (médecine, textile).

- Ces 109 réseaux sont regroupés en 32 "régions d’innovation" qui doivent répondre à des critères tels que les échanges de personnel, la mise en commun d’appareillages et d’informations. Ces régions ne correspondent pas aux Länder : leurs limites sont celles des réseaux qui la composent. Quatre fortes concentrations existent sur Berlin-Brandebourg, Stuttgart, Hanovre et Braunschweig, Ruhr et Aix-la-Chapelle. L’exemple de la Saxe est détaillé dans Le Monde du 6/12/05. Un Conseil consultatif définit la stratégie : quatre universitaires, un entrepreneur, un responsable de Chambre de commerce, un représentant des Instituts de recherche et d’un représentant de centre d’innovation étranger.

Belgique

- En décembre 2005, le ministre wallon de l’Economie a lancé l’appel à projets pour la constitution de pôles de compétitivité. Un budget de 280 M€ sur quatre ans y sera consacré. Les futurs pôles réuniront des entreprises d’un même secteurs, des centres de formation et des unités de recherche en vue de dégager des coopérations autour de projets innovants.

- Ces pôles se répartissent en cinq domaines : les sciences du vivant, l’agro-industris, le génie mécanique, le transport et la logistique, l’aéronautique et le spatial. Le du Pôle aéronautique et spatial se concentre autour de trois axes : matériaux composites, avions intelligents et services, 85 projets déposés en mars 2006.

Corée du Sud

- Dans les années 70, la Corée a basé son industrialisation sur de grands complexes spécialisés dans des secteurs stratégiques : acier, mécanique, construction navale,électronique, métaux et pétrochimie. Un soucis d’aménagement du territoire est ensuite apparu. L’ensemble restait globalement très pauvre en R&D.

- Depuis 2000, la politique s’inscrit dans la volonté de développement de "l’économie du savoir", base de la compétitivité, et dans celle d’une distribution plus équitable sur le territoire. Le but est de transformer les complexes industriels en pépinières d’innovations technologiques, en y attirant les activités R&D du secteur et en renforçant la coopération entre entreprise et secteur de recherche.

- Sur les 35 complexes, six ont été désignés comme pilotes (machinerie, accessoires automobiles, électronique, optique, composants high-tech, équipements médicaux) et se verront adjoindre une "ville de la connaissance. Les autorités locales sont pleinement associées à la désignation des sites appelés à devenir des clusters. Seize "Regional Innovation Councils" ont été formés impliquant collectivités locales, universités, centres de recherche et entreprises.

Danemark

Depuis 20 ans les PME ont appris à travailler en réseau. L’Etat soutient financièrement un programme d’incubateurs d’entreprises technologiques au travers de 7 "sphères d’innovation". C’est un réseau de statut privé mais financé par l’Etat. Chaque sphère doit être liée à une université par un accord de coopération. Ces sphères sont surtout centrés sur les TIC et les biotechnologie. Il existe aussi un crédit d’impôt pour les entreprises et un "Fonds pour le developpement des hautes technologies", créé en 2004, doté de 270 M€/an.

Espagne

- Le gouvernement Zapatéro vient de lancer un plan de dynamisation de l’économie prévoyant la création de pôles technologiques industriels. Les deux secteurs prioritaires sont l’aéronautique et les énergies nouvelles et renouvelables, mais sans logique de pôles régionaux. Dans ce dernier secteur, les entreprises ont su développer une technologie propre avec l’aide des pouvoirs publics. Ainsi, une filière de l’industrie éolienne regroupe 700 entreprises. En rapport avec les régions et les communautés autonomes, le gouvernement va vers la mise en place de "districts industriels" associant entreprises, PME et centres de R&D.

- La Catalogne a des positions fortes en micro-électronique, télécommunications, santé et environnement. Elle concentre ses efforts sur 4 secteurs émergents (aéronautique, biotechnologies, énergies propres et agro-alimentaire) et trois secteurs traditionnels en mutation (automobile, textile et électronique grand public).

Etats-Unis

Le rôle de l’Etat fédéral Il est bien connu que l’Etat fédéral joue un rôle considérable dans le financement de la recherche privée au travers de l’Armée, de l’Initiative de défense stratégique, de la NASA ou d’autres agences, des dégrèvements d’impôt pour les donations aux fondations, etc. Mais il intervient aussi dans les clusters : promotion des entreprises innovantes, mise en place d’un cadre réglementaire cohérent, promotion des transferts de technologies, financement public des projets, aide à la création d’entreprises. Par là même, il intervient aussi sur les contenus et oriente comme en témoignent le haut niveau de financement fédéral de la recherche du Massachussetts ou l’impulsion donné au cluster automobile de Detroit.

Une grande diversité
- Si les clusters existent de longue date, ce n’est que depuis 1980 que le transfert de technologies des établissements publics vers les entreprises est devenu une priorité fédérale. Tous les Etats mettent en place des clusters mais avec un succès variable. Il faut parfois plusieurs décennies pour parvenir au succès quand il n’y a pas de tradition de relations entre secteur public et industrie.

- Certains clusters sont très focalisés sur un thème, d’autres plus larges. Leur histoire diffère. Le cluster du Massachussets découle de l’action du MIT, celui de Seattle a été favorisé par Boeing, l’Etat fédéral a fortement favorisé celui de Detroit sur l’automobile, le cluster de Raleigh provient de la volonté politique de l’Etat de Caroline du Nord de sortir, la célèbre Silicone Valley est partie d’une initiative individuelle, etc. Ces clusters sont très évolutifs : par exemple, la Silicon Valley a traversé une grave crise il y a un dizaine d’année et ses membres ont du repenser leur stratégie.

L’ancêtre : le MIT
- L’ancêtre est bien sûr le MIT qui, en nombreuses décennies, participa à la constitution de cluster : 8 centres de recherche universitaire employant 120 000 personnes, avec un taux très élevé de thésards et de diplomés. Ces centres sont des incubateurs d’entreprises très actifs : le MIT a créé une centaine d’entreprises d’informatique et une trentaine de biotechnologie. Les universités et les hôpitaux déposent plus de brevets que les entreprises privées.

- Le pôle est pluridisciplinaire mais est centré sur les logiciels, les services innovants, les services de communication ou financiers, les TIC au service de la santé. Pour le tiers, la recherche dans le Massachussetts est financée par l’Etat fédéral américain.

- Le secteur privé est un pilier important avec pour l’industrie des sociétés de haute technologie (Digital, Rayton, etc.). Les services financiers sont déterminants avec 10 des 50 plus grosses sociétés américaines. Enfin, l’Etat est le deuxième pôle de capital-risque des Etats-Unis.

Un pôle récent : le Research Triangle Park de Raleigh
- La création de ce pôle est beaucoup plus récente (Le Monde, 6/11/05). Son origine, autour de 1960, est la volonté de l’Etat de Caroline du Nord de sortir du sous-développement. Sa montée en puissance fut lente. Ce fut d’abord la venue d’IBM qui entraîna l’installation de 21 centre de recherche d’entreprises. C’est vers 1980 que commence véritablement les relations entre entreprises et universités locales. La fusion de Glaxo et de Wellcom, avec suppression de nombreux axes de recherche, c’est accompagné d’un essaimage et de la création de PME. De biotechnologies, phénomène qui s’est amplifié entre 1997 et 2002.

- Le Parc s’étend sur 15 km de long sur 4 de large. Il est situé à égale distance de trois grandes universités. Il rassemble 137 entreprises et 2 milliards de dollars d’investissement en dix ans. Il va de la technologie (télécoms, informatique, microélectronique) avec une dominante en pharmacie, santé publique et biotechnologies. Avec 6 % des biotechnologies américaines seulement, cela représente le potentiel européen.

Les principaux secteurs
- Avec un chiffre d’affaires de 53 M$ en 2004, contre 2,5 pour l’Europe, les Etats-Unis sont loin devant pour les biotechnologies. Il existe des clusters dans la plupart des Etats avec une concentration sur la côte Ouest, en Californie (San Francisco, San Diego, Orange district) et à Seattle ; sur la côte Est (NY, Nouvelle Angleterre, Caroline du Nord, Philadelphie, etc.) ; le Middle West pour les biotechnologies agricoles, grâce à la proximité de grandes entreprises comme Monsanto. De ces clusters proviennent 60 % des laboratoires NIH, 67 % des brevets issus des technologies, 95 % des sommes investies dans des partenariats.

- Les TIC représentent 8 % du PIB américain. Ils sont concentrés sur quelques grands pôles : Silicon Valley (logiciels, microprocesseurs, Internet), Boston (composants, bio-informatique), Texas (composants, télécoms), Washington (opérateurs télécoms), Seattle (logiciels), Los Angeles (cinéma, audiovisuel), ect.

- Les deux grands clusters liés à la santé sont autour de Minneapolis et de Cleveland. Me premier a fait du Minnesota un leader mondial en matière d’innovation dans la médecine et la santé : technologie cardiaque, électrothérapie, transplantation d’organes, ophtalmologie, etc. Autour d’institutions publiques se sont créées 500 entreprises et 15 000 salariés. La zone de Cleveland est plus récente et spécialisée dans la cardiologie.

- Le pôle de Detroit sur l’automobile, qui traverse une crise, est lié au programme fédéral de recherche et d’expérimentation de voitures à piles à combustible, incluant l’université du Michigan et de grandes entreprises (General Motors, Delphi, etc.). Le budget initial était de 100 M$ en cinq ans financés pour 50 % par les fonds publics. Récemment Bush a annoncé une somme de 1,2 milliard pour la pile à combustible.

Grande-Bretagne

- Le ministère du commerce et de l’industrie (DTI) est compétent en matière de développement économique et d’innovation, en particulier dans la déclinaison locale des politiques. Le système est centré autour des Agences de développement régionales (ADR). Les 9 régions anglaises ont une ADR dépendant du DTI, qui ont l’obligation de développer un Plan stratégique pour l’innovation en concertation avec les acteurs locaux. Les gouvernements locaux d’Ecosse, d’Irlande du Nord et de Galles ont une autonomie plus importante. Le DTI s’efforce de ne pas soutenir uniquement les secteurs de pointe mais aussi les industries traditionnelles pertinentes au niveau régional et national.

- Les stratégies régionales visent à encourager les collaborations entre entreprises et universités, mais aussi interentreprises, à promouvoir la création d’entreprises innovantes via les incubateurs d’entreprises, des parcs scientifiques, des fonds d’amorçage / capital-risque, ou des aides au stade pré compétitif. Certaines ADR ont créé des "Conseils de la science et de la technologie" réunissant universités et entreprises pour déterminer une stratégie régionale ; D’autres ont mis en place des "partenariats pour la compétence", associant employeurs et organismes de formation, pour faire face aux besoins en potentiel humain. Les initiatives sont toujours spécifiques de la région et de l’industrie concernée. Une vingtaine de pôles sont considérés "d’envergure internationale". Ils sont assez bien répartis dans le pays.

- Les financements sont assurés par divers fonds pour l’innovation et les régions, les ministères, le DTI en premier lieu. Le budget annuel des ADR est de l’ordre de 3, 5 milliards d’€.

Japon

- Les "clusters" relèvement la politique gouvernementale encourageant l’innovation. La politique a été profondément revue en 2001. On distingue 18 "knowledge clusters" et des clusters industriels. Le rapport entre les deux étant effectué par des clusters régionaux ou par des réunions communes au niveau régional.

- Les "knowledge clusters" dépendent du ministère de l’éducation, de la culture, de la recherche et de la technologie. C’est en fait un système d’innovation, incitant aux recherches coopératives entre universités, instituts de recherche et entreprises, centré sur une organisation fédératrice désignée par les collectivités locales. La structure est bien dotée en spécialistes de la valorisation de la recherche, le développement des brevets étant l’un des buts majeurs.

- Les clusters industriels, lancés en 2001, dépendent du ministère de l’Economie, du commerce et de l’industrie. Il en existe 19 associant 250 universités et 6500 PME. Ils recoupent pour partie les knowledge clusters mais sont plus centrés sur les affaires, la création d’entreprises, le management, les financements relais, etc,

- Chaque knowledge cluster touche 4 millions par an. Les clusters industriels sont dotés de 380 M€. Il faut rappeler que l’Etat finance peu la recherche au Japon : 75 % des fonds proviennent du secteur privé. Cela représente 2,3 % du PIB soit le double de l’effort privé français (1,2 %). Toutefois le Japon vient de décider le doublement de son effort public pour créer "plusieurs dizaines de pôles d’excellence". Comme quoi, le niveau d’excellence dépend d’abord de l’argent qu’on met pour l’obtenir.

Suède

- Il existe 70 pôles de compétitivité, dans 38 secteurs d’activité, hébergeant 92 000 entreprises, employant 1,,4 millions de personnes. Certains de ces secteurs sont concentrés géographiquement : automobiles, pharmacie et biotechnologies, meubles, équipement électrique, aéronautique, chimie, etc.. Trois pôles, situés autour de Stockholm ;Göteborg et Malmö, sont d’envergure internationale..

- La "Mobile Valley" (Stockholm/Uppsala) comprend 6 établissements d’enseignements supérieur, 4 parcs technologiques, 5 instituts de recherche, mais aussi Ericsson, Hewlett-Packard et IBM.

- La "Telematic Valley (Göteborg) est au confluent du secteur de l’automobile et des technologie de l’information, pôle dédié à la conception du "véhicule intelligent" : 4 universités, 3 parcs technologiques, 5 instituts, Volvo, Saab, Ford, IBM, Misubishi, Ericsson, Motorola, Vodafone, Hewlett-Packard, etc.

- La Medicon Valley (Malmö, Lund, Copenhague) est un pôle transfrontalier. Il est l’un des plus importants d’Europe pour la pharmacie, les biotechnologies et les dispositifs médicaux avec les sociétés Zeneca, Novo Nordisk, Gambro, 12 universités et 26 hôpitaux universitaires. Cela représente 4000 chercheurs et 135 000 étidiants.

Verbatim

Le Medef "Les pôles de compétitivité sont à l’industrie ce que l’ANR est aux scientifiques. C’est sans doute l’une des initiatives récentes les plus intéressantes parce qu’elle vient du terrain [sic]. En créant un Observatoire des pôles de compétitivité, nous voulons juste vérifier la place qu’occupe les entreprises dans la gouvernance et le pilotage des pôles". P. Schmidt, commission recherche du Medef, L’Usine Nouvelle (20/03/06).

Jean-Paul Fitoussi, économiste A la question "Mais la puissance publique est-elle fondée à intervenir pour soutenir l’innovation", il répond : "Je constate que l’Etat s’y emploie dans tous les pays développés à commencer par les USA (...). Fin 2005, la Maison-Blanche a demandé au Congrès de débloquer 7 milliards de dollars d’aide à la recherche sur les vaccins. C’est une mesure sanitaire d’urgence dans le contexte de la grippe aviaire, mais c’est également un soutien à l’industrie américaine afin de l’aider à préempter l’important marché des vaccins. L’Etat ne peut pas tout, mais les politiques volontaristes marchent. Il faudrait être naïf pour croire le contraire." J-P. Fitoussi, président de l’Observatoire des conjonctures économiques, La Tribune (03/05/06)

Gilles Duranton, économiste On sait que le progrès technique implique des changements de localisation très importants. La carte de l’informatique américaine a été profondément chamboulée en vingt ans. Avoir une autorité centrale qui décide, une fois pour toutes, que la capitale des jeux vidéos soit Lyon, et le restera, pourrait avoir un effet très négatif sur la croissance à long terme en empêchant l’éclosion d’un nouveau pôle ailleurs. Gilles Duranton, Université de Toronto, Le Monde (22/11/05).

Jean Louis Beffa, Président de Saint-Gobain "Les instruments actuels de la politique industrielle ne sont pas en mesure de provoquer une réorientation de l’industrie vers les hautes technologies. Les aides publiques ne se déploient guère en dehors des secteurs de la défense et de quelques secteurs liés aux grands programmes du passé. Des aides focalisées sur des secteurs nouveaux sont pourtant essentielles pour initier les innovations industrielles. Il s’agit de mettre en place une bonne coordination entre la recherche publique et les entreprises et d’aider celles-ci à assurer les risques importants auxquels elles doivent faire face. Ces risques sont inhérents à toute activité d’innovation, mais ils sont renforcés par le volume des investissements initiaux nécessaires et aggravés par l’instabilité macroéconomique". Jean-Louis Beffa, "Pour une nouvelle politique industrielle" (janv. 2005). Ce rapport est antérieur à la création de pôles de compétitivité. Mais il a conduit à la création de l’Agence pour l’innovation industrielle impliquée dans les pôles de compétitivité.

Gilles Leblanc, Centre d’Economie des Mines "L’idée que plus on dépense en R&D, plus on a de chances de dominer est une vision valable dans certains domaines mais pas partout. Ce n’est pas vrai dans les domaines les plus innovants, où on a plus de mal à déterminer l’application finale à l’avance, comme dans les nanotechnologies. Il est à craindre que l’AII ne donne pas un coup d’accélérateur aux PME innovantes, alors que les faire monter en taille devrait être un des enjeux d’une politique industrielle". Gilles Leblanc du Centre d’Economie des Mines, Libération (25/04/06)

Jean-Yves Delaune, gérant de projets " Le contrôle a priori mis en place par le système administratif et politique doit être remplacé par un contrôle a posteriori s’appuyant sur la mise en œuvre de critères partagés et public. Les aides fiscales et sociales prévues sont discriminantes. Il faut traiter de manière égale tous ceux qui s’engagent dans un pôle et dans la réalisation de projets de coopérations, quelle que soit leur localisation géographique. La notion de réseau est importante en matière d’innovation La solution à la crise ne doit pas se résumer à lâcher des crédits 24 heures après le coup de gueule du PDG de Dassault Systemes. Le mal est profond, la déception réelle (...). La Bérézina sur ce dossier est proche. Les chefs d’entreprises et les chercheurs ne comprennent pas que leurs projets passent à la moulinette d’un Etat décalé par rapport aux enjeux de l’économie mondiale. Jean-Yves Delaune, gérant de Caminno Projets, Les Echos (07/12/2005)

Nicolas Jacquet, Chambre de commerce et d’industrie Les pôles préexistent à leur labellisation. L’attribution d’aides financières est en quelque sorte la cerise sur le gâteau, et non la condition à leur fonctionnement. Le véritable rôle de l’Etat a été, à la suite de préoccupations de la DATAR, de proposer une méthode de décloisonnement, afin d’amener industriels, chercheurs, universités, collectivités locales et administrations à se réunir pour produire ensemble des opportunités nouvelles. Nicolas Jacquet, Directeur général à la CCI de Paris, Le Monde (22/11/05).

Y. Vallée, CPU En imposant l’idée que des territoires définis ont vocation à être innovants dans un domaine spécifique et à insuffler leur dynamisme dans le développement général du pays, ils placent l’ensemble des partenaires devant des responsabilités nouvelles vis-à-vis de leur territoire et de la nation. On passe alors nécessairement à un stade que j’ai qualifié de "symbiotique"(...). Cette logique interroge les universités. D’abord parce qu’une université ne peut pas être seulement une composante de Pôle de compétitivité. Elle a évidemment d’autres rôles à tenir. Ensuite parce que les pôles de compétitivité interfèrent avec d’autres instances de coopération qu’elles mettent en place, tout particulièrement les PRES. Si ces PRES ne peuvent avoir pour mission unique d’être des outils des pôles de compétitivité, on comprendrait mal qu’un lien étroit n’existe pas entre ces deux types de pôles. Il conviendra alors de se poser la question du fonctionnement de cette intersection. Une certaine lecture de la loi sur la recherche permet d’envisager de la baptiser "campus"et de lui donner un statut juridique de fondation. Yannick. Vallée, CPU, Inter Régions (nov/dec 2005)

Adrien Zeller, Président de la région Alsace (UMP) Les acteurs qui ont porté ces projets et qui les font vivre, dirigeants d’entreprises, chercheurs, universitaires, mais aussi collectivités territoriales, régions en particulier, reconnaissent sans ambiguïté l’intérêt et l’originalité de cette politique du gouvernement. Mais ils tiennent à rappeler que la réussite dépendra d’eux sans doutes, mais aussi de la capacité de l’Etat à inscrire son action dans la logique même qu’il a lui-même définie : celle du partenariat, de la coopération, de la complémentarité, de la synergie. Adrien Zeller, Président de la région Alsace (UMP), Inter Régions (nov/dec 2005)

Christian Blanc, UDF Il prévoit l’échec du dispositif dans trois ans : "Le risque est grand que cet échec ne débouche sur une profonde frustration car il s’inscrit dans la logique d’un système centralisé qui a depuis longtemps fait preuve de son inefficacité en matière micro-économique. Piloter durablement depuis Paris l’accompagnement des "clusters" français est contradictoire avec l’essence même de ce type d’organisation". Les Echos (07/12/05).

La Ligue communiste révolutionnaire "Plus que jamais, notre mot d’ordre de refus des subventions publiques aux entreprises privées doit être avancé. Le label "pôle de compétitivité" permet d’orienter, au seul service des entreprises, la recherche des universités. Le modèle est celui des parcs scientifiques américains, les clusters, qui organisent sur le même espace la cohabitation d’entreprises, d’universités, de laboratoires de recherche, de fonds capital-risque. Les programmes de recherche et les universités bénéficieront de financements privés, ce qui autorisera les entreprises à exiger une évaluation des services rendus, au terme de laquelle une réorganisation du travail des chercheurs pourra être décidée. Rosline Vachetta, Site LCR.

L’Humanité (PCF) "D’ores et déjà se dessine une carte territoriale de l’attractivité à plusieurs vitesses. En lien avec de grands groupes français très internationalisés, quelques régions se trouvent systématiquement favorisées (...) Alors que l’ambition des pôles de compétitivité part du constat réel d’un retard technologique important de la France, la faiblesse des moyens alloués, doit 1,5 milliards [en trois ans] est assez frappante. C’est tout à fait dérisoire estime l’économiste du PCF, Yves Dimicoli. En comparaison, il note que les exonérations de cotisations patronales seront portées à 23 milliards d’euros en 2006. De façon constante, l’argent public sert soutenir les capitaux privés. D’une part, les groupes sont exonérés des charges sociales qui financent la sécurité sociale. D’autre part, les taux d’imposition sur le patrimoine et le capital sont abaissés. Et aujourd’hui, c’est l’Etat qui met la main au pot pour pousser la recherche et le développement des entreprises privées. "L’Humanité (24/11/05).

Les Présidents de région (à majorité PS) "- Les régions se sont fortement mobilisées pour assurer le succès de l’appel à projet (...). Toutefois (...) les régions s’inquiètent du sort réservé aux entreprises qui ne relèvent pas d’un pôle labellisé. Elles souhaitent que les dispositifs classiques d’aide à l’innovation restent disponibles. Elles appellent l’attention sur la nécessité de continuer à financer des recherches fondamentales non finalisées, qui seront peut-être à l’origine des pôles futurs. Elles considèrent que les pôles ne peuvent constituer l’unique volet des politiques sectorielles (...), leur création pouvant aboutir à des concentrations très localisées de mono-filières.
- Les régions considèrent que, compte tenu du nombre de pôles labellisés, la mobilisation de 1,5 milliards d’€ sur trois ans est insuffisante (...). Elles regrettent que l’Etat prévoie de concentrer les 3000 postes de chercheurs créés sur les 15 pôles "mondiaux" ou "à vocation mondiale" (...).
- Co-signataires avec l’Etat de contrats-cadres, les régions souhaitent vivement assurer le pilotage des pôles (...). Elles contestent un dispositif qui aboutit à réduire le rôle des régions à celui de simples co-financeurs mis devant le fait accompli (...). Les régions contestent une technocratisation de la mise en œuvre des pôles (...). Les régions demandent à l’Etat de renoncer à l’instauration de zonage infra-régionaux pour les aides fiscales et sociales. (...) Elles demandent que la sélection des bénéficiaires se fasse par rapport à la thématique labellisée, non de considérations géographiques". Association des Régions Françaises, sept 2005.

Marc Lipinski, responsable régional (Vert) "La grande majorité des chercheurs est inquiète, non sans raisons, car elle estime que les moyens dévolus aus pôles de compétitivité sont autant de moyens qui n’iront pas à la recherche fondamentale non ciblée sur des pôles. On aurait pu imaginer avoir à la fois une action de type pôle et une action très forte pour soutenir la recherche fondamentale. Mais ce n’est pas le cas (...). La région va intervenir dans le soutien à la recherche publique dans les laboratoires qui correspondent aux pôles à hauteur de 12 à 15 millions d’euros. Sur le pôle system@tic, la région va financer un très gros projet, Digiteo : il s’agit de trois nouveaux bâtiments de recherche. L’un va être construit sur le campus de Paris-Sud, l’un sur le campus du CEA et le troisième sur celui de Polytechnique. Ce projet rentre dans la partie recherche fondamentale en amont du pôle." Marc Lipinski, responsable recherche de la région Ile-de-France, L’Humanité (24/11/05)

Questions et problèmes

Faut-il avoir une politique industrielle ? En France, la politique de privatisation a conduit à ce que l’Etat n’ait plus d’entreprise publique dans aucun secteur-clé, sans qu’aucune stratégie de rechange n’ait été envisagée. Elle a affaibli le potentiel de recherche. Ne pas avoir de politique industrielle, c’est laisser les mains libres au marché et à la mondialisation qui menace de délocalisations, dans des pays à faibles coûts de main d’œuvre, toutes les industries traditionnelles. Ne pas avoir de politique d’innovation industrielle, c’est à la fois ne pas permettre aux industries traditionnelles de se renouveler. C’est aussi se laisser submerger dans les industries de pointe.

Faut-il financer le privé ? Il est certain que le secteur privé fait l’objet d’aides considérables de l’Etat. Pour la recherche, des aides comme le "Crédit d’impôt" sont de véritables cadeaux aux grandes sociétés. Faut-il pour autant bannir les aides "ciblées" sur un objectif, en les finançant par la suppression des aides-cadeaux ? Au travers de l’Armée, de la NASA et d’autres agences, les Etats-Unis déversent des dizaines de milliards de l’Etat sur les entreprises privées. A l’occasion de la grippe aviaire, Bush a fait voter un milliard de dollars pour l’industrie des vaccins. Un milliard par ailleurs pour la pile à combustible, etc. Tous les pays développés, l’Inde et la Chine financent leurs "clusters technologiques". Le problème n’est pas de savoir si l’Etat doit aider ou pas. Il est de savoir quelles sont les conditions d’efficacité économique et sociale de cette aide pour le pays.

Inciter les entreprises à financer plus leurs recherches ? Des aides fiscales pléthoriques. Le secteur privé français n’investit que 1,2 % du PIB dans sa recherche, contre 1,7 en Allemagne, 2 % aux Etats-Unis et 2,3 au Japon. Pour "inciter" les entreprises à faire plus de recherche, le gouvernement a misé d’abord sur des aides fiscales pléthoriques. Elles sont programmées pour passer de 0,3 milliards d’euros en 2004 à 1,7 en 2010, alors que leur effet "d’entraînement" est très faible pour les grandes firmes. Il conviendrait de plafonner beaucoup plus bas ces aides fiscales et de les conditionner (recrutement de docteurs, à la formation permanente des chercheurs, ou à la participation à un programme reconnu). De larges secteurs (pétrole, distribution, BTP, assurances) profitent de la prospérité induite par la recherche, sans la financer. Proposer, comme l’ont fait les Etats généraux un "crédit d’impôt négatif" que paieraient les entreprises ne faisant pas assez de recherche est aussi un moyen d’incitation.

Des aides ciblées insuffisantes. Comparées aux aides fiscales excessives, les aides directes "ciblées" sont modestes : environ un milliard par an venant de l’Etat, dont l’essentiel en "avances remboursables en cas de succès" (remboursement qui a lieu dans la moitié des cas). Cette insuffisance conduit aux polémiques. Certains sont partis en guerre contre le nombre de pôles : un "saupoudrage". Or, il en existe 67 en France, 109 en Allemagne, 7 au Danemark, 27 au Canada, quelques centaines aux USA. En fait, en France, il n’y a pas de saupoudrage, mais concentration. 80 % des aides de l’Etat vont à la quinzaine de pôles mondiaux (Le Monde, 08/03/06), soit 30 M€ par an en moyenne pour chacun. Et il ne reste que 2 M€ par an pour chacun des 50 autres pôles. D’autres critiquent l’aide aux industries traditionnelles. C’est pourtant une nécessité qu’elles se renouvellent et diversifient vers des produits adaptés ce qu’ont compris beaucoup de pays.

La place de la recherche dans l’entreprise. Cette place ne pourra être pleinement reconnu tant qu’un si petit nombre de cadres ont une formation par la recherche : 10 % contre 50 % aux Etats-Unis et en Allemagne. Les relations public-privé resteront difficiles tant que la formation des cadres reste partagée entre deux filières, universités et écoles d’ingénieurs. Il conviendrait aussi que les carrières de recherche ne soient pas les plus dévaluées dans l’entreprise et que le chercheur ait une certaine liberté d’initiative.

Un déficit démocratique considérable. Mais la critique la plus fréquente est le déficit démocratique qui entoure la politique du gouvernement, du choix des procédures à celui de chaque projet. C’est ce que traitent les trois paragraphe suivants : la place du citoyen, le rôle des régions, l’apport des scientifiques.

Le marché doit-il être le seul critère des aides ?
- Les Etats généraux ont considéré que "les commandes publiques constituent un des outils les plus efficaces pour le soutien à la recherche dans le secteur privé et industriel". Le rapport Beffa prônant une politique industrielle s’élargissant au niveau européen, faisant coopérer de grands groupes, des PME et des laboratoires publics autour de programmes financés par l’Agence pour l’innovation industrielle (AII), va en partie dans ce sens. L’objectif est de rééquilibrer l’industrie française, basée sur les anciens grands programmes d’Etat et sur des secteurs à faible valeur ajoutée, par un investissement fort dans de grandes technologies du futur.

- Mais une politique industrielle ne peut être basée sur la seule loi du marché. De plus, les besoins sociaux d’un secteur ne se limitent pas à d’innovation. Une approche citoyenne suppose de larges débats autour d’un domaine, suivis d’une conférence annuelle réunissant élus, entreprises, syndicats, associations, etc. Une telle approche citoyenne pourrait être menée sur l’énergie, l’environnement, la santé et la pharmacie, la ville, etc. Cette approche devrait conduire à donner des avis sur le choix des programmes (au travers de l’OPECST) et à intégrer les besoins d’innovation industrielle dans une perspective plus large des besoins sociaux :donner des missions élargies aux EPIC et les EPST finalisés, en y incluant la dimension SHS.

Les régions réduites au rôle de co-financeurs sans pouvoirs ?
- Des "clusters" existent, sous les formes les plus diverses, dans tous les pays développés, en Inde et en Chine. En France, les 67 pôles n’ont pas clarifié la situation sont de problématiques très diverses.

- Un premier groupe, les 16 pôles à investissement fort de l’Etat, correspond à une politique nationale. Comme pour les programmes de l’AII, la critique vise l’absence de toute approche citoyenne, le rôle exclusif du ministère de l’Industrie, la gestion confiée à un industriel, avec marginalisation des régions.

- Le déficit démocratique est encore plus fort au niveau des régions pour les cinquante pôle de compétitivité financés à hauteur de 2 M/an par l’Etat. "En définitive, ce sont les capital-risqueurs, un peu, les grands industriels, beaucoup, les collectivités locales, énormément, qui vont soutenir "leurs" pôles", lance l’éditorialiste des Echos (3/05/06). A quoi les régions répondent "qu’elles contestent un dispositif qui aboutit à réduire le rôle des régions à celui de simples co-financeurs mis devant le fait accompli". Ces pôles entrent la compétence des régions en matière économique comme d’innovation. Ils devraient être sous leur responsabilité, tant pour le choix des thèmes que celui du mode de mise en œuvre, ce d’autant qu’ils sont souvent fortement financés par les collectivités locales

- Cela n’exclut pas un complément national par appel d’offre, encore moins des coopérations inter-régionales, dans le cadre des plans Etat-région qui sont à repenser, ou de coopérations européennes. En effet, la méthode qui a été mise en œuvre a, dans un premier temps, conduit à une bataille féroce entre les régions. Heureusement, celles-ci sont parvenus à proposer en commun de nouveaux pôles et les pôles existants commencent à envisager des coopérations en réseau. C’est cette tendance qu’il faut renforcer.

Opportunité ou menace sur la recherche publique ?
- La critique majeure de la Loi sur la recherche est qu’il est totalement absurde de vouloir développer l’innovation industrielle en laissant dépérir les recherches fondamentales, nécessaires au progrès des connaissances et sources des futures innovations. En l’état actuel, la faible dotation de base des laboratoires publics, les pôles risquent de polariser tout le tissus de la recherche publique, au lieu de conduire seulement à une meilleure coopération public-privé sur un thème donné. Le mépris pour les universités et les jeunes scientifiques font que nous manquerons de techniciens, de cadres et de docteurs. Ce qui est dit dans la suite n’a donc de sens que dans le cadre d’un effort important (atteindre 3 % du PIB pour la recherche), équilibré et interactif entre production des connaissances, transmissions de celles-ci et retombées de la recherche.

- Dans ce cadre seulement, les rapports entre recherche publique et privée peuvent constituer un enrichissement pour la recherche publique. En particulier, il conviendrait de repenser un Office public du transfert et de la valorisation, intégrant au niveau national les modes incitatifs de coopération par thèmes (RNIT), la valorisation et l’aide aux PME, la coordination des politiques des établissements et la labellisation d’Instituts technologiques. Cet office devrait avoir un correspondant régional, sous la responsabilité des régions et dans le cadre de leurs choix économiques et technologiques, opérant par un "guichet unique" mettant de l’ordre dans l’anarchie des aides nationales ou territoriales.

- Le nouveau financement des Instituts Carnot, instruments de transfert, n’a de sens que si ceux-ci restent intégrés à la politique de leur organisme et liés aux recherches en amont. La même démarche devrait être menée sur les Centres techniques par branche dont le statut et le positionnement devrait être rediscutés.

- La participation de la recherche publique aux pôles est nécessaire, mais sans être sous leur coupe. Ce d’autant que la politique de recherche doit garder son caractère national, même si elle a des déclinaisons locales.. C’est sur le triptyque collectivités locales - entreprises - recherche académique, représentée par les PRES, que devrait se baser la politique de recherche dans les territoires.

Détails sur quelques pôles

MINALOGIC- les solutions intégrées intelligentes ** Rhône-Alpes.

Porteur du projet : Schneider Electric. Conseil d’Administration : Schneider Electric, STMicroelectronic, Polyspace, CEA, INP Grenoble, Conseil général de l’Isère.

Acteurs :
- Entreprises STMicroelectronics, Freescale (ex-Motorola), Philips, Bull, Cap Gemini, Schneider Electric, Polyspace Technologies, Thales, France-Telecom, BioMerieux, Ciba, Atmel, Soitec, Atos Origin, Radiall, Sun microsystems, Dolphin Integration, Xerox, Serma, etc.
- Recherche publique : CEA, INRIA, CNRS, INP Grenoble, Universités JF et PMF.
- Collectivités : CR de Rhône-Alpes, CR (Isère, Drôme, Haute-Loire et Savoie) et diverses communautés urbaines, villes et chambres de commerce.

Périmètre Le périmètre central est constitué par l’aire urbaine de Grenoble et de Bourgoin-Jallieu complété par trois espaces de coopération régionale : Valence, Saint-Etienne et Annecy. Au total, 4500 chercheurs d’entreprises et 4500 chercheurs publics sont concernés.

Historique
- Minalogic découle une longue pratique des relations recherche-industrie dans la région. Le bassin grenoblois est déjà leader national et en bonne place européenne dans le domaine des nanotechnologies industrielles, grâce notamment aux investissements lourds effectués par les entreprises (en moyens comme en personnel) sur le site Crolles (proche banlieue de Grenoble), lancé il y a vingt ans. La recherche appliquée est aussi très forte, avec de nombreux transferts de technologie entre des laboratoires de R&D publique. Ainsi le LETI-CEA a créé une trentaine de start-up.et les industriels.
- Minalogic a été précédé par deux initiatives. Minatec, construit sur le site du CEA avec 10 millions d’investissement du Conseil général, a été officiellement créé en 2001 à l’initiative du CEA Grenoble et de l’INP Grenoble (Institut National Polytechnique de Grenoble) avec le partenariat des collectivités territoriales. Il vient d’être inauguré (Le Monde, 17/05/06). D’autre part, Alliance, officialisée en 2001, collaboration originale entre trois leaders de la micro-électronique : STMicro, Freescale et Philips, représentant un investissement privé de 3,5 milliards sur 5 ans. C’est sur ces acquis dans les nanotechnologies et la microélectronique que s’appuie Minalogic.

Objectifs
- Futurs dispositifs CMOS, technologies alternatives, micro systèmes ;
- Renforcement de la base logicielle de conception des puces afin d’offrir des solutions complètes pour des systèmes électroniques ;
- L’irrigation des industries traditionnelles en développant des systèmes miniaturisés dans l’énergie, la santé, la connectivité et les produits grand public.

Financements Dix projets ont été proposés. "Les budgets des projets vont de 15 à 200 millions d’euros. Ce sont de gros projets". Le financement total annuel des dix projets est de l’ordre de 200 millions (La Tribune, 03/05/06) mais la répartition Etat/entreprises/collectivités reste mal connue..

SYSTEM@TIC Paris-région ** Ile-de-France.

Porteur du projet : Thalès. Acteurs :
- Entreprises Thalès, Alcatel, Bull, Dassault Av., EADS, EDF, France-Télécom, Motorola, Renault, Sagem..
- Recherche publique : CEA, INRIA, CNRS, Digitéo, Ecole Polytechnique, Centrale, Supelec, ENS Cachan.

Historique
- Ce pôle représente des débouchés potentiels sur le plan mondial qui sont évalués à 300 milliards d’euros par an : téléphone portable, sureté des transactions bancaires, sécurité des transports, défense. Plus généralement, l’organisation de la société actuellement (commerce, santé, énergie, transports, environnement, etc.) repose sur un ensemble de systèmes complexes de pilotage, de régulation et de contrôle.

- La création du pôle a été facilitée par des initiatives antérieures. Pour faire face à l’affaiblissement du potentiel recherche de firmes dénationalisées, avait été créée "Opticsvalley", financée par la région, le département et, pour 20 %, par Alcatel et Thales, avec les télécommunications par fibre optique pour thème. Thalès avait construit de nouveaux laboratoires en partenariat avec Polytechnique. Renault, Thalès et Alcatel avaient établi des alliances industrielle bien avant le pôle.

Financement Pour 2006/2007, il est évalué à 200 millions par ans : 140 pour les entreprises (avec ou sans crédit d’impôt ?), 40 pour les collectivités locales, 20 pour l’Etat (Les Echos, 6/10/05). Cent millions sont en réserve pour financer d’autres projets après 2008. A ce jour (1/04/06), 75 M€ sont déjà utilisables (dont 26 de l’ANR et des collectivités locales). Cela pose le problème de la direction du pôle : un comité de surveillance de 40 membres où tout le monde est représenté et un comité exécutif dont la composition ne fait pas l’unanimité. Pour la direction du pôle, un problème majeur est que les projets actuels sont portés par les grands industriels, amis que l’effort à faire maintenant est de mieux associer les PME.

Quatre secteurs, onze projets Télécommunications
- Cassiopee : Mise en place d’un réseau optique à très haut débit (8 M€).
- Carriocas : Réseau de fibres optiques à ultra-haut débit avec accès à très haut débit répondant aux besoins industriels de simulation numérique interactive sur des super-calculateurs distants (38,5 M€).
- Usages services et radios intégrés : Concevoir et intégrer des solutions (applications, terminaux réseaux) pour les utilisateurs de systèmes complexes de communication (75 M€).
- Urbanisme et radio télécommunications : Gestion du spectre radioélectrique face à la multiplication des services de télécommunication (21,5 M€). Sécurité-défense
- Sécurité des infra structures critiques : problématiques de sécurité grâce au développement de capteurs de réseaux de capteurs, de moyens techniques assurant l’interopérabilité (25,5 M€).
- Plate-formes maîtrisant l’ensemble des aspects techniques, juridiques et sociaux des e-activités (25,5 M€). Automobile et transport
- Electronique automobile :: Renault, Delphi, Valéo, Siemens, CEA, CNRS, Mines de Paris (68 M€). Outils numériques
- Usine numérique : transformation de l’usine traditionnelle grâce à une représentation des systèmes de production en réalité virtuelle : optimiser les moyens, outil de pilotage de décision (50 M€).
- Usine logicielle : logiciels embarqués : voiture, téléphone, avion (32 M€).
- IOLS : outils d’intégration et ’exploitation pour les très grands calculs (45 M€).
- Fame2 : simulation et archivages de données complexes, élaboration d’un simulateur (37 M€).

LYONBIOPOLE ** Rhône-Alpes.

Porteur du projet : Grand Lyon [en fait : Christophe Mérieux]. Acteurs - 450 entreprises dont BioMérieux, Merial, Sanofi-Pasteur,.BD France, Transgene, etc.
- IFR Biosciences, UJF, CEA, CNRS, INSERM, Cancéropôle R-A, R-A Génopôle et grands équipements (P4, ILL, ESRF, etc.). Conseil d’administration : Sanofi-Pasteur, BioMérieux, Merial, BD France, deux PME, Fondation Mérieux, CEA, CNRS, INSERM.

Historique
- Depuis dix ans les collectivités publiques ont encouragé un pôle de bio-technologie à Lyon. C’est notamment lié à l’implantation de Mérieux qui est à l’origine de Sanofi-Pasteur (ex-Institut Mérieux) positionné mondialement sur les vaccins humains, de Mérial (ex-Rhône-Mérieux) dans la même situation pour les vaccins animaux et BioMérieux acteur international du diagnostic biologique. Pour permettre l’éclosion de PME-technologiques, deux incubateurs ont été créés avec le lancement d’un bio-parc, le redéploiement de Lyonbioadvisor, réseau de services aux entreprises. La région dispose d’une cancroïde, d’une génopôle, de Centre de référence de la grippe à Lyon (OMS) mais aussi d’équipement lourds : P4 (manipulation de souches ultra-pathogènes), ILL, ESRF (synchrotron), etc. Avant la création du pôle la région était au premier plan pour les vaccins et le diagnostic avec un bon équipement en micro- et nano-technologies et en biologie structurale.

Objectifs
- Il est de faire un centre mondial contre les maladies infectieuses, première cause de mortalité dans le monde. Tous les six mois est découvert un nouveau virus chez l’homme, souvent d’origine animale.
- Il est de maintenir la position mondiale en matière de vaccin et de diagnostic.
- Le programme diagnostic, moléculaire et cellulaire a pour but de mettre sur le marché de nouveaux tests de diagnostic, des automates d’analyse multi-paramétriques, et des techniques de diagnostic, pronostic, de dépistage et de suivi. Le programme Vaccins et Bio-médicaments vise à créer de nouveau vaccins pour préventions des grandes pandémies et de nouvelles approches thérapeutiques immunologiques pour spécialiser les traitements des maladies infectieuses et cancers induits.

Synergies Il y a bien sûr complémentarité entre vaccins animaux et humains sur Lyon. Mais Grenoble apporte beaucoup dans le domaine des micro-et nanotechnologies et dans le séquençage du génome. "La miniaturisation rend possible les tests au lit des patients, sur les lieux de secours en donnant des résultats très rapides". BioMérieux vient de créer un laboratoire commun avec le CEA au cour du Polygone de Grenoble sur le diagnostic moléculaire. Il y a de nombreuses potentialités d’interaction avec Minalogic.

Financement Une vingtaine de projets ont été déposés pour un investissement de 370 M sur six ans, privé et public réunis, trois sont déjà validés. A terme estime C. Mérieux il faudrait injecter 500 M€ par an, dont 50 à 100 venant de l’Etat. Chiffre réaliste quand on sait que Bush a fait voter un milliard de dollars pour aider à la conception de vaccins par l’industrie américaine. Au fait où est passée l’Europe ?

Trois projets validés
- Grippe : raccourcir le délai entre le moment où la souche est détectée et la production de vaccin (6 M€).
- Biothérapie : vaccin thérapeutique contre l’hépatite C de deuxième génération ; développement de produits alternatifs (6,3 M€ dont 2,6 de l’Etat).
- Pravic : protéines recombinées à visées immunologiques et anticancéreuses. Médicaments permettant de traiter certains cancers réputés rares comme certains lymphomes ou leucémies.

Solutions communicantes sécurisées ** PACA

Porteur du projet : STMicroelectronics

Acteurs.
- entreprises : STMicroelectronics, Philips, Gemplus, Hewlett-Packard, IBM, Atmel, France-Télécom, etc
- secteur public : 6 universités, 13 Ecoles d’ingénieurs, CNRS, INRIA, etc. Les entreprises sont principalement localisées soit à Sophia-Antipolis (Nice) soit dans le triangle Marseille-Rousset-Gèmenos.

Objectifs
- Le positionnement est déjà ancien sur les puces électroniques et la téléphonie. Pour l’ensemble de la filière électronique régionale avait été créé en 2002, le Centre intégré de microélectronique, disposant de 100 M€ sur trois ans cofinancés par la région et les entreprises.

- Le pôle sera commun à Marseille et à Nice (Sophia-Antipolis), le président étant de l’un ou l’autre pôle suivant les années. Le pôle veut se positionner comme un ensemble d’envergure mondiale, d’être le fer de lance de l’emploi en PACA [?] et de faire passer ses effectifs directe de 41 000 à 63 000 en dix ans.

- Suivant le DG de STMicroelectronics, le pôle travaille sur "tout ce qui permet à des objets ou à des personnes de communiquer, sans qu’il y ait intrusion d’individus ou de systèmes qu’on ne voudrait pas voir interférer". C’est, paraît-il, l’un des secteurs les plus dynamique des nouvelles technologies avec une croissance de 10 % par an.

- Le pôle a une centaine de projets qui couvrent de champs très larges, classés en 4 secteurs. : la santé, le tourisme mobile, les téléphones mobiles et la sécurité, la gestion des risques. Vingt projets étaient déjà financés en Mai 2006 représentant 183 M€ dont 30 % d’aides publiques.

Aéronautique, Espace, Systèmes Embarqués ** Aquitaine et Midi-Pyrénées

Porteur du projet : Aérospace Vallée Acteurs : EADS, Thalès, Safran

Complémentarité de deux régions Midi-Pyrénées sont les 2° et 3 ° régions françaises pour l’aéronautique civile après l’Ile-de-France.Ces deux régions se sont longtemps tourné le dos. En fait les deux régions sont complémentaires. L’Aquitaine est orientée vers les avions civils (Airbus, l’Aquitaine vers les avions militaires (Dassault) et les moteurs (turboméca) ; Le spatial est très représenté à Toulouse (CNES, Alcatel, etc.), mais l’Aquitaine est terre des lanceurs (Snecma, EADSST). Les deux régions sont compétentes pour les systèmes embarqués sur satellites, mais aussi sur automobile ou train. Toulouse se revendique de l’Onéra et du CNRT aéronautique, Bordeaux du CNRT en matériaux qui a de plus un potentiel en traitement de l’image et en informatique. Le potentiel Universités et organismes est fort de part et d’autres.

Objectifs
- Ils sont d’abord dominés par la difficile compétition internationale en aéronautique pour des avions plus légers grâce aux composites, plus économes d’énergie (voir structuration). Il est aussi de relancer le marché atone des satellites avec trois domaines d’action : gestion des catastrophes naturelles et agriculture, navigation et télécommunications en rapport avec Galiléo, nouveaux véhicules d’exploration planétaire. Enfin, le secteur des systèmes embarqués recherchera des retombées sur les automobiles et les trains.

- Au total, neuf domaines définis, 41 premiers projets représentant 500 M€ d’investissement, 12 opérations structurantes et la volonté de créer 40 000 emplois en vingt ans dans les nouvelles technologies. Le pôle établit des contacts avec d’autres pôles (system@tic en IdF et EMC2 en Pays de Loire).

Structuration Neufs domaines ont été définis, notamment :
- Aéronautique, matériaux et structures : matériaux composites à haute performance.
- Energie, propulsion, motorisation, environnement : moteurs plus performants, moins polluants, moins bruyants ; intégration à la combustion de biocarburants.
- Sécurité, sûreté du transport aérien :interface homme-machine.
- Systèmes embarqués pour applications aéronautique spatiale et terrestre. Par exemple : convertisseurs électronique de puissance, batteries allégées, etc

Douze opérations structurantes ont été prévues pour muscler la sous-traitance, notamment l’Aérospace Campus de Toulouse, un parc industriel en Pyrénées-Atlantiques, autour de Turboméca, un centre de démantèlement d’avions à Tarbes, etc. Le potentiel sera renforcé par la délocalisation d’une équipe de 200 chercheurs de l’Inria, créant ainsi avec le CNRS un pôle STIC à Bordeaux, par la venue aussi d’équipes de l’Onéra, de EADS. L’Ensica déménagera pour se rapprocher des écoles Sup’Aéro et Enac. Le campus accueillera peut-être aussi le concessionnaire du futur système européen de localisation par satellite Galiléo, que Toulouse espère obtenir.

MediTechSanté ** Ile-de-France

Porteur du projet : Association Régionale de Développement Ile-de France Acteurs impliqués. Entreprises : Sanofi-Aventis, Servier, Ipsen, Glaxo, et les PME : Secteur académique : Grandes universités (P V, P VI, P XI), Ecole (ENS Cachan), organismes (CEA, CNRS, INSERM), Hôpitaux, Instituts (Pasteur, Curie, I. Gustave Roussy, IN cancer) ; Autres : Région et collectivités, Génopole d’Evry, Paris Biotech).

Le potentiel de l’Ile-de-France dans le domaine biologique et médical
- Premier rang européen (5eme mondial) pour son secteur recherche et développement ;
- Premier réseau hospitalier européen avec l’APHP (30 établissements) ;
- 10000 chercheurs dans les sciences de la vie :
- Au moins trois universités fortes, des instituts de renomée mondiale : Pasteur, Curie, Gustave Roussy ;
- Présence de la moitié des entreprises biotechnologiques françaises et de 50 industriels en pharmacie ; troisième rang européen après le Grand Londres et Berlin-Brandebourg.
- Nombreux centres de R&D de groupes pharmaceutiques actifs dans le pôle (voir acteurs) :: 4600 emplois.
- Deuxième rang européen pour le nombre d’entreprises "équipement médical", après la Bavière. En imagerie médicale : Siemens, Général Electric Healthcare, Philips France, Zeiss et une dizaine de PME.
- Au total 830 entreprises pharmaceutiques, fabricants de dispositifs médicaux et sociétés de biotechnologies, employant 45000 personnes.

Les points faibles de la région sont la manque de synergie entre les acteurs et sa visibilité internationale.

Les objectifs du pôle Le but central est de favoriser par une dynamique coopérative et en réseau, l’organisation des acteurs franciliens autour de thématiques prioritaires pour construire un véritable cluster. Il est de gagner ainsi tant en efficacité dans le domaine de l’innovation qu’en attractivité internationale. Sept objectifs ont été définis.
- Renforcer le tissus industriel formé par les sociétés de biotechnologies, les entreprises du médicament, les dispositifs médicaux et les entreprises associées ;
- Développer durablement le socle scientifique public et privé ;
- Faciliter l’accès de tous les acteurs à des infrastructures adaptées et évolutives ;
- Faciliter des partenariats étroits et des collaborations entre les industriels et les acteurs de la recherche et de la formation au sein du pôle ;
- Constituer un réservoir de compétence de haut niveau satisfaisant les besoins industriels et de la recherche ;
- Améliorer les conditions qui garantissent le succès du financement des projets ;
- Assurer une forte visibilité internationale du pôle.

La quantification des objectifs
- Accroître de 50 % le nombre d’emplois privés dans les SDV et les technologies en IdF.
- Favoriser l’implantation d’au moins deux laboratoires R&D d’entreprises pharmaceutiques internationales.
- Doubler les effectifs dans les sociétés de biotechnologies en IdF.
- Atteindre le niveau des meilleurs clusters européens pour les investissements en capital-risque. Les premiers projets financés représentent 21 M€ dont 8 venant du financement publiC.

La direction du pôle Elle associe une représentation majoritaire des entreprises (elle-même répartie également entre grands industriels et PME) à celle des académique et hôpitaux, ainsi que des collectivités locales.

Les priorités
- Trois thématiques à visée thérapeutique : cancer, pathologies du système nerveux, infectiologie ;
- Trois thématiques transversales à visée technologique : l’imagerie médicale, le médicament, la médecine moléculaire et la thérapie cellulaire (thérapie génique, cellules souches, maladies génétiques).

Le détail de chaque thématique, des participants et des moyens structurant sont donnés sur le site ad’hoc.

Innovations thérapeutiques* Alsace

Porteur du projet : Alsace Bio Valley Acteurs : - 100 sociétés dont , Sanofi-Aventis ), Faust Pharmaceuticals et Eli-Lilly en pharmacie, Brucker et Storz en istrumentation
- Université Louis Pasteur, CNRS, INSERM, Ecole sup. de biotechnologie, CEIPI, IRCAD, etc.

Historique Avec son fort potentiel en Sciences du Vivant et en Chimie, la région intègre en 1998 le cluster régional européen impliquant l’Allemagne, la Suisse et la France, représentée par l’Alsace Biovalley. Les 8 membres fondateurs, qui constituent le CA, sont : P. Chambon (ICS), J-M. Lehn (Isis), J. Marescaux (Ircad), Faust Pharmaceuticals, Brucker, Alsace Biovalley, et l’université Louis Pasteur. Une cellule d’évaluation et de prospective a aussi été créée. Elle est notamment chargée de sélectionner les projets.

Objectifs L’objectif est de reconvertir l’Alsace vers les industries de la pharmacie, les biotechnologies et l’instrumentation médicale, en tirant partie du fort potentiel académique disponible, pour attirer des implantations industrielles sur la base de deux approches parallèles de la génomique à la chimie : ouverture des plate-formes de l’université Louis Pasteur et instrumentation médicale. Parmi les thématiques sur le médicament :
- développer de nouveaux remèdes ciblant les récepteurs des protéines G, pour le traitement de la dépression, de la schizophrénie ou de la maladie d’Alzheimer.
- Le rôle des protéines kinase dans la différentiation cellulaire et le cancer
- L’étude des récepteurs des récepteurs nucléaires des hormones et leur rôle dans la compréhension du diabète, de l’obésité ou du cancer. L’Alsace vise aussi à conforter sa place mondiale dans la chirurgie assistée par ordinateur.

Parmi les projets déjà validés
- Anubis : chirurgie transgastrique (intervention dans le péritoine en passant par la bouche). Association dela société Storz, de l’IRCAD et du laboratoire de science de l’image (LSIIT).
- Novalix : recherche de nouveaux médicaments pour le cancer du colon, exploitant le travail d’une équipe de l’IGBMC sur le rôle associé de deux protéines dans le développement des tumeurs.. Implique le CNRS et deux PME créées par des chercheurs.
- Aramis sur le traitement de la maladie de Parkinson.

Pôles et PRES La crainte [fondée] des chercheurs et des universitaires est que la région limite son soutien aux laboratoires dans les pôles. Aussi un respnsable estime-t-il que "des PRES pluridisciplinaires constituent un contre-poids utile aux pôles de compétitivités, voire aux financements ciblés de l’ANR.

Images & réseaux * Bretagne

Porteur du projet : Conseil régional Acteurs Entreprises : France-Télécom, Thomson, Alcatel, Thalès, 20 autres grandes entreprises, 20 PME Secteur public : INRIA, CNRS, Universités (Rennes, Brest, Lorient), 10écoles d’ingénieur dont Supélec.

Histoire
- Créée en 1984, la technopôle bretonne regroupait, avant la création des pôles de compétitivité, 200 entreprises, a généré 8000 emplois, et implique un grand nombre d’organismes (INRIA, INRA, CNRS), d’universités et d’écoles. Plusieurs conditions ont contribué au succès : le temps, la volonté des organismes nationaux, le dynamisme des acteurs locaux (universités, écoles, régions) et l’investissement privé. Il montre aussi que technopôle n’est pas synonyme de monoculture puisqu’elle va de l’informatique à la biologie.

- Le premier pôle qui fut crée (80 % du potentiel actuel) concerne les Technologies de l’information et de la communication est la conséquence de l’implantation à Lannion du laboratoire du CENT. Des industriels essaiment dans la région (Alcatel, Thomson, Matra, Sagem). A Rennes, le pôle de Beaulieu est créé, impliquant la formation. France-Télécom et TDF implantent un centre qui donnera le Minitel et Transpac. L’Irisa voit le jour (INRIA, CNRS, université) en 1975. Plusieurs centres étrangers s’installent (Canon, Bell, Mitsubishi). Le pôle "Images et réseaux" arrive sur un terrain préparé.

Contexte et stratégie Le nouveau pôle entend se focaliser sur la révolution que constituent les nouvelles technologies numériques de l’image (Télévision numérique terrestre, télévision haute définition, DVD, télévision haut débit) et les nouveaux modes de diffusion de l’images. La stratégie du pôle vise à :
- être au confluent des trois chaînes de la valeur de l’audiovisuel, des télécommunications et des technologies de l’information, pour jouer sur l’intégration et la convergence des marchés ;
- se concentrer sur les usages, les services et les contenus, afin de la coupler étroitement avec les nouvelles technologies numériques de l’image et des réseaux.

Sept axes structurants
- Services de la chaîne de l’image, haute définition en télévision.
- Images et mobilité, couplage entre le monde de la diffusion et les communications mobiles.
- Réseaux pour l’image.
- Distribution électronique de contenus.
- Sécurité des réseaux, des contenus et des données personnelles.
- Plateformes d’inter-opérabilité et d’usage.
- Réalité virtuelle et augmentée.

I-TRANS (transports) * Nord-Pas-de-Calais et Picardie

Porteur du projet : Association transports terrestres Acteurs : - Alstom, Bombardier, Arbet-Fauvet-Rail, Valéo et une centaine d’autres sociétés
- INRETS, universités de Compiègne et de Valenciennes.

Objectifs
- La région NPDC est la première en France en matière d’industrie ferroviaire, rassemblant les deux-tirs du matériel roulant en France. Si l’industrie ferroviaire est au cœur du projet, I-Trans aborde aussi l’ensemble des transports : automobile, fluvial et maritime.

- L’ambition est de construire le premier pôle européen pour l’exploitation compétitive des équipements ferroviaires, en termes de part de marché, d’innovation et d’attractivité. Il y a plusieurs axes stratégiques :
- Se positionner comme modèle pour l’interopérabilité et l’intermodalité.
- Se doter du plus grand centre d’essai européen en matière d’innovation.
- Renforcer les compétences en matière de sécurité des communications.
- Développer une formation supérieure de niveau international.

Financement
- Le responsable du pôle estime que 145 millions devraient être investis dans les transports innovants et 125 aux projets d’accompagnement. D’ores et déjà 14 premiers projets ont été validés. Ils représentent 30 M€ dont 20 financés par les industriels, les deux tiers pour le ferroviaire, le tiers aux autres modes, les deux tiers pour NPDC, le tiers pour la Picardie. La moitié des projets concernent l’élaboration d’un démonstrateur pour la création d’un train Intercity, destiné à transporter les voyageurs à 200 km/h sur le réseau régional. Alstom étudiera de nouveau matériaux composites à partir de l’acier pour alléger les trains.

- L’échec est le non-démarrage de la boucle d’essai prévue à Valenciennes qui est un des éléments fondamentaux du pôle. Le coût de 125 M€ nécessite la participation européenne. Or l’Allemagne et la République Tchèque ont le même projet...

- Il reste à savoir si la récente décision de l’AII de financer le "NéoVal", successeur du métro automatique Val, entre dans ce cadre. Plus léger, ce métro serait capable de stocker son énergie au freinage. L’opération, d’un coût de 62 M€, serait financée à hauteur de 40 % par l’AII, Siemens et Lohr étant maîtres d’œuvre.

Chimie-environnement Lyon * Rhône-Alpes

Acteurs : - Rhodia, Arkema, Suez,
- IFP, CNRS, Grand Lyon, Comminauté Urbaine de Grenoble.

Objectifs
- Le secteur chimie-environnemnt est aujourd’hui principalement engagée dans des actions curatives, réparatrices du passé. La région a fait un gros effort sur ce secteur avec la plate-forme Orée, le salon international Pollutec et lea création de l’action "Environhalp". Ajoutons que le département de chimie du CNRS avait "la chimie verte" comme priorité.

- L’objectif est de présenter une vitrine de la chimie du futur, de développer une chimie d’avant-garde basée sur l’éco-conception. Trois thématique complémentaires sont proposées :: la catalyse, les procédés et les matériaux, qui constituent un socle pour plusieurs secteurs d’application d’enjeu national : plasturgie, textiles, pharmacie, transports, etc.

Végétal spécialisé * Pays de Loire

Porteur du projet : Comité inter-professionnel du Végétal spécialisé Acteurs : Groupement inter-professionnel des semences, Vilmorin, INRA, Valcampus

Contexte
- Le végétal spécialisé concerne les productions à haute valeur ajoutée de l’agriculture : horticulture ornementale, semences, arboriculture, maraîchage, viticulture, cidriculture, plantes médicinales, aromatiques ou champignons. Destinées au marché de grande consommation, ces production ne relèvent pas de la PAC. Elles sont confrontées à deux défis majeurs : la délocalisation d’une partie des productions à forte composante de main d’œuvre et les préoccupations croissantes en matière d’environnement.

- Pour y faire face, l’approfondissement de savoir-faire répartis sur le territoire et un effort d’innovation sont nécessaire sur les thèmes de la résistance aux maladies, de la limitation de la consommation d’eau et sur l’étude des traitement chimique.

Objectifs
- Le pôle angevin a commencé dans les années 80 avec la création d’Angers Technopôle. En 2004, les entreprises du secteurs se sont regroupées dans un Comité inter-professionnel. En 2005, les centres de formation se sont fédérés autour de Valcampus. Deux laboratoires nationaux vont être localisés :le Groupe d’étude et de contrôle des variétés et des semences (80 personnes) et le Laboratoire national de la protection des végétauxdu ministère de l’Agriculture (20 personnes)

- Quatre axes ont été déterminés : l’innovation et la création variétale, la qualité sanitaires des semences et des plants, le végétal au service de la santé et du bien-être, l’horticulture et le paysage urbain. Vingt projets de recherche pou 20 M€ sont en phase de finalisation.

SEA-NERGIE * Bretagne

Porteur du projet : Thalès Acteurs - entreprises : Thalès, DCN, Veilia, Total, Haliod (association de PME) et d’autres PME.
- organismes publics : Ifremer, CNRS, Cedre, DGA, IRD, Météo France.
- Secteur universitaire : universités, ENST, Ecole Navale, etc.

L’importance de la mer L’importance de la mer semble être le point commun des actions du pôle :
- La sécurisation des voies maritimes, contrôle des flux transitant par mer.
- Risques environnementaux, géologiques et climatiques des rivages.
- Répartition de l’espace côtier entre les acteurs éconolmiques.
- Biodiversité et ressource alimentaire (20 % des protéines consommées viennent de la mer).
- La mer, source d’énergie : 25 % du pétrole, mais aussi éoliennes et hydroliennes.

Cinq thèmes Le pôle est divisé en 5 thèmes entre les quels les synergies ne sont pas évidentes pour le profane :
- :Sécurité et sureté maritime (Thalès).
- Ingénierie, maintenance et service naval (DCN).
- Exploitation des ressources énergétiques marine (Haliod)
- Exploitation et valorisation des ressources biologiques (Ifremer et Europole)
- Environnement et génie côtier (Ifremer et Véolia)

L’un des premiers projets est un projet "d’éolienne sous la mer" développé par deux chercheurs et des PME.

Image, Multimédia et Vie numérique * Ile-de-France

Porteur du projet : Agence de Développement Régional IdF Acteurs : - Entreprises : TF1, Lagardère, France-Télécom, EADS, Thalès, Sagem, Motorola, 200 PME, etc
- Secteur public : Paris VI, Paris VIII, INA, IRCAM, Ecoles de Télécom, CNAM, ENSTA, etc.

Contexte L’IdF réunit 425 000 salarié de la filière image et multimédia, soit 47 % des effectifs nationaux. Le pôle se veut un pôle de contenus et d’usages, centré sur les marchés de la production des contenus numériques, de leur diffusion, leur traitement et leurs échanges. Le marché mondial est de 200 milliards d’euros, dont sept en France. Le pôle ambitionne de devenir l’un des trois premiers pôles mondiaux sur le sujet. Il s’agit de préserver 20 000 emplois et d’en créer 30 000 d’ici 5 à 7 ans.

Objectifs
- Création et production de contenus numériques : animation/3D/effets spéciaux, haute et très haute définition, jeux vidéos et TV interactive, protection des contenus, traitement de l’archivage audiovisuel, outils interactifs, valorisation du patrimoine.
- Distribution et diffusion multimédia de contenus numériques, développement de plate-formes pour expérimenter, observer et analyser les usages de la vie numérique, accroître la compétitivité des produits et services multimédias.
- Intelligence et traitement des connaissances : établir des collaborations durables entre éditeurs du monde éducatif et industriel traitant des grandes masses de connaissance.

Des projets déjà labellisés :
- Digital Life : expérimentation des usages des technologies numériques (24 M€).
- Classes numériques : mettre au point de nouvelles méthodes pédagogiques, de nouvelles ressources et les distribuer dans les Ecoles (coordination : Editis).
- InfoMagic qui vise à faire un moteur de recherche plus efficace que Google. Rebaptisé Quareo, il vient de recevoir 100 M€ de l’AII (Thalès).

Industrie et agro-ressources* Picardie et Champagne-Ardennes

Acteurs : 15 entreprises coopératives, 20 cenntres de recherche et de formation, Université de Compiègne.

Le contexte
- La hausse des matières premières, l’épuisement prochain du charbon et du pétrole et les préoccupations croissante en matière d’environnement invitent à metre en œuvre de nouvelles sources d’énergie et de matière première, renouvelables et plus respectueuses de l’environnement.
- Depuis une dizaine d’année, d’importants marchés se sont ouverts pour les produits de transformations des agro-ressources : biocarburants, bio-lubréfiants, bio-polymères, tensio-actifs peuvent remplacer les produits d’origine pétrolière. Cela est vrai aussi pour des produits à forte valeur ajoutée :: chimie de spécialité, cosmétiques, pharmacie.

L’objectif
- Il est de valoriser toutes les composantes de la plante, y compris la suppression de tous les déchets des industries agricoles d’ici 2015. Le pôle souhaite se positionner en priorité sur les marchés liés aux molécules (chimie, pharmacie, cosmétiques), et aux matériaux (bâtiment, papeterie, textiles), mais aussi sur l’énergie et le para-alimentaire. Quatre projets de recherche pour une demande d’aide de 20 M€ vont être déposés, les industries finançant au même niveau.

- L’un des projets vise à moderniser une raffinerie donnant du bio-éthanol et d’en accroître la production (coût 130 M€). De cette raffinerie pourrait aussi sortir l’acide succinique (avec un brevet américain), produit entrant dans la composition de liquides de refroidissement, de dégivrants ou de solvants.

Mov’eo * Haute-Normandie, Basse-Normandie, Ile-de-France

Le CIADT avait validé plusieurs pôles liés à l’automobile ou les moteurs, notamment "Normandie Motor Valley" impliquant Basse et Haute-Normandie, pôle dominé par Renault ; "Véhicule du futur" impliquant Alsace et Franche comté, sur des thèmes voisins, organisé autour de Peugeot ; "Vestapolis" en Ile-de-France centré sur la sécurité routière.

Il est étonnant que le gouvernement ait poussé à une coopération des deux premiers pôles cités mais à une fusion de Normandie Motor Valley et de Vestapolis, qui n’ont qu’un très faible recouvrement sur le thème de l’énergie.

Normandie Motor Valley Organisé autour de Renault, la Snecma, la SEP et Valeo, le pôle avait pour mission de développer, sur la technopôle du Madrillet, la technologie des système de propulsion appliqué aux moteurs automobiles, aéronautique ou spatiaux. : amélioration des moteurs, pile à combustible, allègement des structures et des matériaux et électronique appliquée aux moteurs

Vestapolis Piloté par l’INRETS dont c’est le rôle, le but était la constitution d’un grand équipement à Satory sur les tests et évaluation des systèmes d’aide à la conduite pour améliorer la sécurité routière. Il serait constitué de pistes représentatives du réseau routier français, de simulateurs de conduite et d’équipements de tests spécifiques.

Vitagora Bourgogne

Acteurs : - Amora, Nestlé, Panidor, Marck
- Université de Dijon, Ecoles, CNRS, INRA

Objectifs L’alimentation "positive" alliant préoccupations sanitaires et souci du goût est une opportunité d’avenir. La stratégie est la mise en service des industries bourguignone, favorisée par l’existence de l’Institut du goût (CNRS).. Cinq axes ont été définis :
- l’expansion internationale de la filière blé/paniication,
- le redéploiement des vins de Bourgogne,
- le développement d’une gamme nouvelle de compléments alimentaires, la diversification du pôle condiment, la création d’une gamme de pâtisserie "positive".

ENRRDIS, énergies renouvelables Rhône-Alpes

Porteur du projet :Schneider Electric Acteurs : -CEA, CNRS, INSA, INP, UJF et UPMF de Grenoble .
- Schneider Electric, Alstom, Photowatt, GDF, EDF, etc.

Objectifs Le pôle concentre ses efforts sur les nouvelles technologies de l’énergie, de la transformation des énergies renouvelables (solaire, hydraulique, biomasse) en vecteurs d’énergie (électricité, chaleur, biocarburants et hydrogène). Deux marchés sont visés : les transports et le bâtiment.

Cinq programmes
- Le solaire et le bâtiment.
- L’hydrogène et la pile à combustible.
- La gestion des réseaux et production distribuée d’énergie (MGE UPS systems, filiale de Schneider).
- Utilisation de la biomasse forestière.
- Hydraulique

Financements Le pôle estime ses besoins à 250 M€ en trois ans. Il a déposé, en 2005, 70 projets auprès de l’ANR et 20 dans le cadre de son dossier de candidature à la labellisation.

Route des lasers Aquitaine

Acteurs Snecma, Thalès, Cilas, Sagem, CEA, CNRS, Universités de Bordeaux 1 et 2

Objectifs
- Le site est celui du (très fort) coûteux laser militaire mégajoule : 2,1 milliards en quinze ans. Décidé en 1995, devant fonctionner pendant trente ans, un prototype est disponible depuis fin 2004. L’idée est d’accompagner et de rechercher des retombées économiques à cette opération et de diffuser les technologies développées dans les laboratoires.

- D’après les responsables du pôle, qui prend la suite d’une SEM, l’opération a plus de succès que prévu. "A la création de la SEM, nous tablions sur un investissement global de 45 M€. Aujourd’hui il nous faut prévoir 75 M€ ce qui correspond l’implantation de 15 à 18 projets à terme".

- Si une série d’actions sont un accompagnement de l’opération mégajoule (formation des techniciens, plate-forme ultra-propre) d’autres projets seraient des retombées réelles : construction de synchrotron médicaux par une filiale de Thalès, chirurgie de l’œil ou traitement des optiques.

Matériaux innovants, produits intelligents (MIPI) Lorraine

Porteur du projet : ENSAM. Acteurs : Arcelor, Mittal Steel, Saint-Gobain, PME

Objectifs
- Confrontée à la nouvelle donne des marchés, la sidérurgie lorraine a engagé en 2002 une réflexion visant à identifier les priorités stratégiques à long terme amélioration des procédés d’élaboration, de transformation et de mise en œuvre de l’acier, ainsi que la mise au point de nouveaux produits.

- Le pôle vise à développer de nouveau produits pour des marchés bien identifiés : automobile, sous-traitance automobile, emballage, construction, mécanique, outillage, canalisations, etc. Il retient quatre axes : fonctionnarisation des métaux, l’intégration des connaissances métiers et la simulation, la maintenance intelligente, la mise au point d’outillages et de nouveau procédés de fabrication.

- Le pôle est transfrontalier avec des centres de recherche à Esch (Luxembourg) et Liège (Wallonie) pour Arcelor, Pont-à-Mousson pour Saint-Gobain, Nancy pour Nordon, Maizière-les-Metz pour Eiffel Constructions métalliques. C’est dans cette dernière localité qu’est le Centre technique industriel de construction métallique.

- Le MIPI est dominé par Arcelor (Mittal Steel demain ?) et son projet "Solution acier attrayantes et compétitives par des procédés durables", volet doté de 135 M€ dont 15 % d’aides publiques. Arcelor considère "s’investir notamment dans l’analyse du cycle de vie des bâtiments, dans la mise au point de polymères sur support-acier pour bâtiments de qualité environnementale et dans la constitution de bases de données environnementales. Il reste à voir les synergies qui pourront se créer avec le "pôle bois" notamment au travers du BTP, ou d’autres activités en Lorraine comme la soudure ou le verre( traitement des surfaces).

Energies non génératrices de gaz à effet de serre

Région : PACA. Porteur du projet : CEA. Acteurs : CEA Cadarache, Univ. Aix-Marseille ; EDF.

Un accompagnement d’ITER ?
- Tout comme le pôle "Route des lasers" en Aquitaine, ce pôle semble être en liaison avec la construction d’un TGE : ITER. C’est une très grande machine de recherche visant à étudier la stabilité d’un plasma en fusion thermonucléaire, prélude à la réalisation éventuelle (dans 30 à 50 ans ?) d’un prototype de centrale électrique, utilisant la fusion thermonucléaire pour la production d’énergie. Dans sa version actuelle, le coût de construction d’ITER est évalué à 5 Milliards d’euros. Certes le pôle ne financera pas ces milliards, mais il semble fait pour donner un environnement favorable à ITER.

Objectifs Ce pôle entend entreprendre une démarche globale d’utilisation performante de l’énergie, de la recherche à la production, en passant par la maîtrise de la consommation. Il concerne tous les domaines : géothermie, hydrolique, éolien, biomasse, nucléaire de fission et de fusion. Le pôle ira de projet nationaux (réacteur d’essai pour propulsion navale), internationaux (ITER), au financements de projets dans les énergies renouvelables.

Cosmetic Valley Centre, Ile-de-France, Haute-Normandie

Acteurs : Toutes les grandes firmes du secteur sauf l’Oréal, Univ. Val-de-Loire, CNRS, INSERM, IRD

Contexte Depuis dix ans, Cosmetic Valley représente l’image du luxe et de la parfumerie "made in France" et se fonde sur de nombreux savoir-faire : culture des plantes aromatiques, principes actifs, formulation, conditionnement, emballage, etc. Les trois objectif sont d’être le premier pôle mondial du domaine, de développer l’image de marque "Cosmétic Valley" et de promouvoir les recherches dans les sciences de la beauté ( molécules de base, connaissance de la peau).

Thématiques
- substances naturelles pour la protection de la formulation cosmétique ;
- recherche d’actifs naturels à visée dermatologique ;
- étude de l’évolution de la peau au cours de la vie :
- produits à base de glucosamine agissant comme agent préventif d u vieillissement de la peau ;
- ingrédients préventif et adoucissant l’ostéoarthrite ;
- recherche sur les cosmétotextiles ;
- plate-forme d’imagerie haute résolution et haute fréquence pour l’imagerie du tissus cuatané.

Pole Aquatique Nord-Pas-de-Calais

Acteurs : Nombreuses PME

Contexte Les 166 entreprises et 180 navires permettent à Boulogne-sur-Mer d’avoir une place de pointe dans le domaine des produits aquatiques, avec cinq centres de recherche sur la pêche et les produits aquatiques, de l’Ifremer notamment.

Objectifs Renforcer la compétitivité des entreprises de la filière, en les aidant à développer des produits grâce à l’innovation et de développer la position de Boulogne dans la filière halieutique en optimisant le tissus économique et le savoir-faire. Il faut donc créer un environnement scientifique et de répondre aux nouvelles attentes d’un marché porteur, autour de 4 thèmes :
- exploitation rationnelle et durable des espèces pérennes,
- valorisation des co-produits de la pêche et de l’aquaculture,
- technicité et environnement des entreprises,
- amélioration de la qualité des produits et de la sécurité alimentaire.