Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique (SNTRS CGT)
Suite à la démission du Directeur Général de l’INSERM : Metagenex : un scandale d’Etat !
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, le 11 octobre 2007Le Directeur Général de l’Inserm vient de démissionner. Cette décision est la conséquence des pressions exercées par les Ministères de la Santé et de la Recherche pour que l’Inserm cède les licences d’exploitation du test ISET à la société Métagenex (Voir la lettre des minstères de la Recherche te de al santé au DG INSERM en document joint).
Pour les Ministères de tutelle, l’Inserm doit respecter ses engagements de cession de licences, au nom d’un « risque financier » pour l’Etat si la société Métagenex gagnait devant un tribunal.
Rappelons que ce test, qui est une innovation potentielle pour la détection de cellules cancéreuses, n’a nullement été validé. Si les tests biologiques ne sont pas soumis à autorisation comme le sont les médicaments, leur mise en œuvre auprès des patients ne peut être sérieusement envisagée sans que des études de validation aient été menées, sans que leur utilité médicale ait été démontrée. Une étude clinique contrôlée est un préalable à la commercialisation d’ISET. Son utilisation doit être sévèrement encadrée, compte tenu des problèmes éthiques posés. Le test, faisant appel à l’observation microscopique, réclame un personnel aux compétences anatomo-pathologiques ayant reçu une formation préalable. Il est donc évident que l’utilisation routinière d’un tel test ne peut se faire qu’en milieu hospitalier avec des équipes ayant l’expérience de la recherche bénéficiant d’avis médicaux complémentaires. Ce qui n’est pas le cas actuellement avec le laboratoire Lavergne de Paris. Le risque non évalué de « faux positif » doit conduire à une grande prudence quant à l’utilisation du test, nécessitant une information préalable et éclairée du patient. C’est le sens des différents avis émis récemment par le Comité d’Ethique de l’INSERM et par le Comité Consultatif National d’Ethique (avis n°99 du 13 septembre 2007).
Il est invraisemblable que les responsables ministériels ne s’en tiennent qu’à une argumentation juridique et financière pour justifier leur position ne prenant nullement en compte les problèmes déontologiques et éthiques soulevés par la commercialisation du test ISET. Il ne s’agit nullement d’un conflit d’intérêt. Si la Direction de l’INSERM a bloqué la cession des licences, c’est parce la société Métagenex a décidé de commercialiser le test sans attendre sa validation clinique. Ainsi, les Ministères ont pris une décision en contradiction avec l’avis des chercheurs à l’origine de cette découverte et avec les avis des comités d’Ethique. Cette affaire doit amener le gouvernement à faire évoluer de façon notable la réglementation concernant la mise sur le marché des tests biologiques.
Il est surprenant que le principe de précaution, si souvent mis en avant, soit oublié concernant l’intérêt des patients. Pour les pouvoirs publics, les intérêts financiers de la BNP et d’Axa, qui contrôlent les fonds d’investissements actionnaires majoritaires de Métagenex, semblent prévaloir sur l’éthique médicale et scientifique.
Afin d’éviter un scandale, le SNTRS-CGT demande au Ministère de la Santé et à celui de la Recherche et de l’Enseignement supérieur de définir les conditions d’utilisation du test ISET avant toute décision de commercialisation.
Voir le communiqué du SNTRS CGT sur le fond de cette affaire du 18 septembre 2007 : http://www.vjf.cnrs.fr/sntrs/tracts/07_cp_metagenex.pdf
Villejuif, le 8 octobre 2007