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La lettre de celui qui se môquait (... de l’hyperprésident)

Il faut résister à la pensée unique hyperprésidentielle et se battre pour une autre conception de la recherche et de l’université

le 31 octobre 2007

Le texte qui suit est le pastiche de la lettre d’un jeune patriote, assassiné par les nazis, qui a retrouvé récemment une grande notoriété, suite à son détournement scandaleux par l’hyperprésident.

Je souhaite répondre par avance à tous les constipés de tout poil qui trouveraient que ca ne se fait pas de pasticher un texte faisant partie du patrimoine historique, auquel tous les patriotes attachent certainement une grande importance :

- Tout d’abord, le détournement par un président de droite d’un texte écrit par un jeune militant communiste est en soi un scandale qui n’a pas assez été dénoncé. Ce texte appartient à tous les français.
- Comme disait Pierre Desprosges, je crois qu’on peut rire de tout ... mais pas avec n’importe qui et je pense être en bonne compagnie sur ce site. Je suis convaincu que l’auteur de l’original de cette lettre, qui était, dit-on, un jeune homme gai et malicieux, aimant la vie, ne s’offusquerait pas d’un détournement, qui est fait dans un but avoué de résistance ... aux attaques contre la recherche.
- Etant le fils d’un homme qui a été condamné à mort par le régime de Vichy et a combattu dans les rangs des FNFL en 39-45, j’ai le plus grand respect et la plus grande admiration pour ceux et celles qui ont résisté et même donné leur vie pour défendre le pays quand il était menacé. Il est donc totalement clair que ce pastiche ne peut en aucune façon être interprété comme voulant ou pouvant porter atteinte à la mémoire du courageux Guy Môquet.
- Enfin, en tant que démocrate, je ne peux, après tout, que suivre le président élu, qui par la lecture publique de textes historiques, nous convie tous à nous souvenir activement de la résistance ...

C’est ce que je fais ci-dessous. Plus que jamais la résistance est d’actualité pour défendre la recherche gravement attaquée, mais aussi l’enseignement supérieur !

La lettre de celui qui se môquait (... de l’hyperprésident)

Ma petite faculté chérie, mon tout petit INSERM adoré, mon petit monde académique aimé,

Le CNRS va mourir ! Ce que je vous demande, toi, en particulier ma petite faculté, c’est d’être courageuse. Je le suis et je veux l’être autant que ceux qui sont passés avant moi, comme l’IRD. Certes, le CNRS aurait voulu vivre. Mais ce que je souhaite de tout mon cœur, c’est que sa mort serve à quelque chose. Je n’ai pas eu le temps d’embrasser mes étudiants. J’ai embrassé mes deux techniciens sur CDD. Quant au technicien sur poste, je ne peux le faire hélas, car le poste vient d’être supprimé !

J’espère que tout le matériel de mes labos te sera renvoyé, il pourra servir à tous tes étudiants, qui je l’escompte seront fiers de s’en servir un jour. A toi petit monde académique, si je t’ai fait ainsi qu’à ma petite faculté, bien des peines, parce que je défendais la liberté du chercheur et n’étais pas assez servile parfois, je te salue une dernière fois. Sache que j’ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m’as tracée et défendre la recherche fondamentale. Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j’aime beaucoup. Qu’il étudie bien pour être plus tard un scientifique reconnu, mais peut-être ce métier n’existera t’il bientôt plus ?

Quelques dizaines d’années, ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous. Je vais mourir avec d’autres EPST. Ma petite faculté, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c’est d’être courageuse et de surmonter ta peine. Tu verras, le bonheur sera dans le PRES et pas dans l’ANR, si chercheurs et enseignants-chercheurs savent surmonter leurs vaines querelles.

Je ne peux en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi ma faculté, mes étudiants, le monde académique, en vous embrassant de tout mon cœur de chercheur. Courage !

Celui qui vous aime.

Dernières pensées : Vous tous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 EPST qui allons mourir ! Vive la recherche !