Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique (SNTRS CGT)
Publication de la Lettre de Mission D’Aubert : NOUS NE SOMMES PAS DUPES !
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, le 19 décembre 2007La Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche vient de transmettre ce jour aux syndicats la « lettre de mission D’Aubert » sur les partenariats Universités-EPST. Cette publication était demandée depuis le Conseil d’Administration du CNRS du 18 octobre 2007.
Dans son discours, elle indique que ce groupe D’Aubert n’a qu’une mission « technique », qui est de simplifier la gestion administrative, prenant en exemple le problème des multiples logiciels de gestion entre les universités et les différents EPST . La Ministre dément toute volonté de démembrer le CNRS. Pour elle, il ne s’agit que de rumeurs non fondées. La Ministre serait plus crédible si le Directeur Général de la Recherche du Ministère n’avait pas dit le contraire au Conseil d’Administration du CNRS, si le CNRS n’avait pas annoncé sa volonté de trier les Unités Mixtes de Recherches (UMR) qui pourraient être transférées aux Universités.
Nous ne sommes pas dupes : dans sa lettre de mission, la Ministre précise une « liste » (« non exhaustive ») de sujets à aborder : « circuits administratifs et financiers », « recrutement et gestion des personnels », « procédures d’évaluation », « valorisation », « gestion des plateformes d’équipements et de moyens lourds ». Il s’agit bien de revoir l’ensemble des prérogatives de gestion des laboratoires de recherche. Cela est cohérent avec la volonté exprimée par le Président de la République dans sa lettre de mission à la Ministre que les organismes de recherche deviennent des agences de moyens.
Pour le SNTRS-CGT, la mission d’Aubert ne peut se réduire en un « arrangement » entre présidents d’université et directeurs d’EPST, sur le dos des personnels de recherche. Comme par hasard, les représentants des personnels, enseignants chercheurs, chercheurs, BIATOS et ITA, sont exclus de ce groupe de réflexion, ils seront simplement auditionnés. La composition de la mission et les fonctions passées de François d’Aubert peuvent donner aux conclusions de cette mission « force de loi ». Pour nous, la mission ne peut pas se substituer à de véritables négociations, qui ont toujours été refusées par la Ministre.
Le SNTRS appelle l’ensemble des personnels à s’opposer aux choix que le gouvernement veut nous imposer. Défendre les EPST et le statut des personnels, c’est défendre les laboratoires. Cela passe par la défense du principe de la cotutelle des UMR par les EPST et les universités. Rien n’est encore décidé. L’intervention des personnels sera décisive pour empêcher le démembrement des organismes de recherche et leur remplacement par un système asservi aux entreprises ou toute liberté de recherche sera bannie, fondé sur la déréglementation et l’autoritarisme politique.