recherche et démocratie
Manifeste des scientifiques pour une recherche au service du public
Par
, le 25 janvier 2004En accord avec la pétition,je lui trouve quand même des côtés élitistes ;voire corporatistes :il n’est nulle part fait allusion à la citoyenneté,aux choix de recherche, lesquels ne peuvent plus être le privilège des chercheurs eux-mêmes(ou de l’appareil scientifico-industriel).Pour remplir notre fonction,et pour être crédibles,il nous faut accepter de mettre la science(et plus encore la technoscience)en démocratie
Qui signe la pétition + ce manifeste ?
MANIFESTE DES SCIENTIFIQUES POUR UNE RECHERCHE AU SERVICE DU PUBLIC (proposition de J.Testart))
La recherche scientifique combine des efforts pour approfondir les connaissances (recherche cognitive) avec des travaux pour élaborer des technologies destinées à un usage social (recherche finalisée). Or, la part des premiers est de plus en plus réduite par rapport aux seconds parce que les financements privés viennent compenser les carences du financement public, d’une part, et que les nations modernes sont surtout soucieuses de compétitivité industrielle et commerciale d’autre part. Par ailleurs, la recherche finalisée se focalise sur des thématiques peu variées, choisies selon des critères qui ne prennent pas vraiment en compte les attentes des citoyens. Ainsi les appels d’offres, contrats et recrutements focalisent, d’année en année et sur les mêmes thématiques, les ressources publiques comme celles des secteurs commercial et caritatif, au point où des pans entiers de recherche sont négligés, voire abandonnés. Nous affirmons que la recherche cognitive doit être renforcée car elle est porteuse de valeurs civilisatrices en même temps qu’elle nourrit la recherche finalisée. C’est pourquoi doit survivre une recherche indépendante des intérêts privés et ambitieuse de comprendre la complexité du monde grâce à des travaux multidisciplinaires et variés. Nous savons aussi que des recherches finalisées sont nécessaires pour l’amélioration du bien-être de la majorité des êtres humains, et nous regrettons que les décideurs ne respectent pas toujours cet objectif. C’est pourquoi les chercheurs soussignés s’inquiètent d’un développement autonome de l’appareil techno scientifique et demandent que les grandes orientations de la recherche, en particulier celles qui conduisent à proposer des technologies susceptibles de controverses, soient soumises au contrôle social. Nous croyons que les citoyens sont capables d’émettre des jugements pertinents sur ces activités et leurs conséquences, pourvu qu’ils soient au préalable parfaitement éclairés. Or, des procédures existent qui permettraient de mettre la technoscience en démocratie, en particulier grâce au recours à des « conférences de citoyens ». Nous ne voulons plus d’une recherche détachée de l’intérêt commun, lequel ne peut être défini que par les populations auxquelles la recherche scientifique prétend être utile