Une fierté retrouvée
le 28 mai 2008
Depuis des mois, la communauté scientifique subissait une série de charges du gouvernement contre le système d’enseignement supérieur et de recherche, avec des réactions limitées. Désarroi, difficulté à comprendre ce qui se jouait, impression que de toute façon on n’y pouvait rien, tout concourait à cette apathie. Du coup, le gouvernement se croyait tout permis. Valérie Pécresse manifestait son mépris pour le Conseil d’Administration du CNRS en donnant les conclusions qu’elle attendait de ce dernier un mois avant qu’il ne se soit réuni. La même ministre répète qu’elle mettait un milliard d’euros de plus dans l’enseignement supérieur, alors qu’elle sait très bien que la somme réelle est 4 ou 5 fois plus faible. Elle affirme sa volonté de tout faire pour améliorer le fonctionnement des Universités, tout en refusant de créer les postes qui sont pourtant absolument indispensables à améliorer les taux d’encadrement, et à permettre aux enseignants-chercheurs de faire de la recherche.
Il s’est passé quelque chose à l’occasion de l’Academic Pride du 27 mai. Dans de nombreuses villes de France on a pu voir LES PLUS IMPORTANTES MANIFESTATIONS DEPUIS 2004, sur les questions d’enseignement supérieur et de recherche. Nous avons montré que lorsque SLR, SLU (Sauvons l’université) et les syndicats se retrouvent côte-à-côte, des actions fortes sont possibles. Nous avons dit notre fierté de travailler à la production et à la transmission des connaissances. Avec ses chansons, ses nombreux slogans, ses ballons rouges et noirs, la marche à reculons de scientifiques qui affirment que la route qu’on veut les forcer à prendre est mauvaise, c’était une manifestation colorée et tonique, malgré la pluie !
Nous ne nous arrêterons pas là. L’Academic Pride du 27 mai est grosse d’actions à venir, que nous discuterons avec SLU et les syndicats. Ces actions doivent maintenant être définies et débattues localement, dans le cadre d’assemblées générales dans les établissement. Nous agirons pour nous opposer au démantèlement du CNRS en instituts, démantèlement qui signifierait aussi un affaiblissement majeur des UMR, structures mixtes indispensables aux universités pour résister aux pressions politiques et économiques. Aux attaques contre les services publics, nous répondrons que les services publics ne sont pas des mauvaises dépenses qu’il faut réduire, mais de bons investissements qu’il faut accroître lorsqu’ils sont manifestement utiles. Et il est par exemple nécessaire d’avoir un plan pluriannuel de création d’emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche, si on veut en améliorer le fonctionnement et arrêter la course folle à l’augmentation de la précarité des emplois dans ce secteurs, qui signifie aussi la dévalorisation de ces secteurs.
Non, Madame Pécresse, non Monsieur Sarkozy, vous ne pourrez pas vous permettre n’importe quoi.
Le CA de SLR