CR du 19 juin
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, le 17 juin 2008Environ 350 personnes (200 selon l’AFP) se sont succédé au cours de la matinée du 19 devant la Délégation régionale du CNRS, répondant ainsi à l’appel national lancé pour bloquer le Conseil d’administration du CNRS qui, hors de toute concertation, devait entériner le démantèlement en instituts du CNRS.
Les petits groupes sur place dès 8h30 peut peu à peu grossi : vers 9h30, nous étions déjà environ 200 devant la Délégation régionale qui avait mis cordialement à notre disposition, outre l’esplanade, le rez-de-chaussée et la grande salle de réunion.
Au cours de la première réunion d’échange entre nous, des chercheurs du CNRS, de l’INRA, de l’INSERM et du Cemagref ont pris la parole, ainsi que des universitaires. Sur le plan syndical et associatif, ont pris la parole des adhérents des syndicats CGT, CFDT, FO et FSU de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que plusieurs membres de l’association “Sauvons la Recherche” et des non-syndiqués. Le sens général de cette discussion a été que, si le CNRS est particulièrement en ligne de mire du gouvernement en ce moment, la réforme en cours (appelée "contre-réforme" par certains) concerne bien l’ensemble du dispositif de la recherche publique, vouée à servir principalement à l’innovation industrielle et à la compétitivité. Le mouvement est donc un mouvement de défense de la liberté de la science, tout comme on défend la liberté de la presse. On ne refuse pas par principe des contrats en partenariat avec le privé ou la recherche appliquée, mais c’est une question d’équilibre, ce qui implique que la recherche publique et fondamentale doit avoir les moyens financiers, institutionnels et statutaires de son autonomie.
Une délégation d’une douzaine de personnes a ensuite été reçue par Mr. Leconte, Délégué Régional, qui a surtout écouté et pris note de notre inquiétude sur le fond et de notre colère sur la manière dont le gouvernement bafoue la concertation qu’il dit lui-même appeler.
Vers 11 heures, face aux médias, l’assistance (alors environ 250 personnes), a symboliquement représenté la mort du CNRS en s’allongeant, par vagues successives, sur le sol, tout comme les Instituts du CNRS dépècent cet établissement qui fut omnidisciplinaire et autonome envers les pouvoirs économiques et politiques.
Ensuite, le trafic du tramway a été brièvement interrompu. Une forte délégation de 100 personnes s’est alors rendue au Conseil régional, à Mériadeck, dans l’espoir d’être reçue par M. Rousset, à qui une entrevue avait été demandée depuis quinze jours, en vain.
La délégation n’a pu entrer dans le hall du Conseil régional, fermé et gardé (nous n’avons pas réussi à rallier la police à notre cause !), mais une quinzaine de personnes représentatives de la diversité de nos métiers et statuts, ont été reçues assez vite par Mr. Rousset lui-même – accompagné de son chef de cabinet J. Verschave et de la chargée de mission à l’économie, l’enseignement supérieur et la recherche, Mme Chusseau –, qui a écouté l’expression de nos inquiétudes et s’est affirmé en total soutien avec notre mouvement, suggérant de faire passer un article dans Le Monde et de proposer un amendement pour réformer le crédit-impôt recherche. Il a néanmoins précisé que, si la région soutenait la recherche, la fonction de développer la recherche fondamentale revenait au gouvernement et non aux régions, qui viennent plus en appui aux projets dont on espère des répercussions favorables sur le tissu social et économique local. Il nous a demandé de ne pas hésiter à faire appel à lui dès que nécessaire, maintenant que le contact est rétabli. Chiche !
De retour sur l’Esplanade, la dispersion y a eu lieu vers 14h.
Nous avons bénéficié d’une bonne présence médiatique : FR3, TV7, RMC, Vingt Minutes, Sud-Ouest. La veille, mercredi 18 juin, un article de presque une page avait été consacré au “Vent de fronde au CNRS” par Sud-Ouest Nos collègues C. Chivallon et D. Brèthes sont passés en direct sur TV7 de 18h40 à 19h ; [je n’ai pas encore de données sur reportage FR3 Aquitaine]. Le conseiller général de Talence et député européen Gilles Savary, ainsi que la députée de Bordeaux Michèle Delaunay, ont exprimé leur soutien.