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Avenir du CNRS : la caricature des « concertations » continue de plus belle !

le 26 septembre 2008

Valérie Pécresse a annoncé le 22 septembre la mise en place d’une commission destinée à mettre en œuvre le plan stratégique « Horizon 2020  » du CNRS. Elle lui a confié pour mission de « clarifier l’organisation interne du CNRS et de renforcer les coopérations dans des domaines de recherche partagés avec les universités et les autres organismes de recherche nationaux » ainsi que de « définir le périmètre et les missions de chacun des instituts disciplinaires dont la création est prévue par le plan. »

Une fois encore, notre ministre crée une apparence de concertation avec le milieu scientifique. Pour réussir sa recette, deux ingrédients sont nécessaires. D’une part, la nomination de personnalités scientifiques, d’autre part, l’organisation d’une « consultation électronique » sur le site du ministère, afin « d’enrichir les réflexions et les commentaires de toutes les communautés scientifiques » (sic). Rassurons-nous, nous pourrons donc donner notre point de vue ! Pourtant, quand on y regarde de plus près, on constate que le ministère est loin de donner aux organismes de recherche et aux universités l’autonomie qu’il proclame à longueur de discours. En effet, les commissions, désignées de manière obscure, sont constituées pour moitié de représentants du ministère, mais ne comptent aucun représentant des instances représentatives des personnels. Alors même que la ministre nous explique que les «  contours de chaque institut » doivent être déterminés en tenant compte de « la construction d’un réel partenariat avec les universités », la commission mixte ne contient aucun représentant d’université ! Les principes de fonctionnement démocratique et de collégialité - principes essentiels pour que puisse se développer une recherche forte et dynamique et qui est respecté dans toutes les autres grandes nations de recherche - se trouvent donc à nouveau ici bafoués.

Quant aux deux groupes de réflexion, « spécifiquement dédiés aux sciences du vivant et aux sciences et technologies du logiciel (re-sic)  », ils s’attaquent à un sujet très complexe : comment structurer la recherche dans ces secteurs, où plusieurs organismes de recherche ont été créés, avec des spécificités et surtout des missions importantes et différentes ? Une telle réflexion nécessite à la fois du temps (la situation actuelle est le résultat de 50 ans de politique scientifique), de la confiance et des moyens. Aucun de ces ingrédients n’est au rendez-vous. Nous avons réussi à repousser, il y a quelques mois, la tentative gouvernementale de sortir ces disciplines du périmètre du CNRS et, partant, à fragiliser considérablement cet organisme central du système de recherche français. On ne peut regagner la confiance et construire des propositions viables, ni en créant des commissions qui sont l’expression de la mainmise du pouvoir politique et mettent profondément en cause l’indépendance de la recherche, ni en diminuant constamment les moyens de l’organisme.

Nous continuerons à nous opposer à la destruction programmée de la recherche publique et nous appellons l’ensemble des personnels à se mobiliser pour défendre les principes de collégialité, d’autonomie scientifique et de démocratie , comme ils s’y sont engagés dans l’appel "Nous nous engageons pour la recherche et l’enseignement supérieur".