Colloque Annuel de la European Platform of Women Scientists (EPWS).
EPWS Annual Conference 2008 – Women shaping science, 5-7 june 2008, Vilnius, Lithuania.
Par
, le 20 octobre 20081. Table ronde PPDV, Paris, octobre 2007
Le Comité SLR-Europe et son groupe thématique « Précarité et Plafond de Verre » (PPDV) [1] ont organisé en octobre 2007 à l’Hôtel de Ville de Paris, dans le cadre du Débat Citoyen de SLR, une table ronde coordonnée par M.M.Jocelyne Fernandez-Vest (MMJFV) et Nicole Kerschen (NK) sur « Femmes et sciences – Plafond de verre en Europe ? », à laquelle ont participé entre autres Elizabeth Dubois-Viollet (ancienne Présidente du Conseil scientifique du CNRS) et Claudine Hermann (Professeure émérite de l’Ecole Polytechnique). A la suite de cette rencontre, MMJFV et NK ont été invitées par l’EPWS [2] et son CA, 12 femmes de science parmi lesquelles Claudine Hermann, à présenter une communication-poster sur le Projet PDV au Colloque annuel de la Plateforme. Le poster préparé par MMJF, NK et Irène Brescault en janvier 2008 a été accepté par le Comité organisateur en mars 2008, et s’est alors posée la question du mode d’association à la plateforme : pour être membre à part entière, le Comité SLR-Europe aurait dû présenter une demande du CA de SLR, lequel était en plein processus de renouvellement, et concentrait son énergie sur des questions prioritaires pour la recherche française (interventions auprès du CA du CNRS pour retarder la restructuration de l’organisme…). Après consultation de quelques membres du CA de SLR, une solution de compromis a été adoptée : le Comité SLR-Europe a été intégré provisoirement en tant qu’Association « susceptible de demander ultérieurement son intégration ».
2. Programme du Colloque
Le Colloque, dont la langue officielle était l’anglais, rassemblait environ 150 participants. Son programme comprenait à la fois des sessions plénières, des sessions-poster et des sessions parallèles.
En plénière, on a entendu des exposés généraux sur les obstacles qui s’opposent à la parité en science (« The burden of tradition… ») ou sur la situation régionale des femmes de science dans différentes parties de l’Europe, en particulier dans les Pays Baltes et en Europe de l’Est.
Dans l’une des sessions-poster, le poster préparé par les trois membres de SLR-Europe, intitulé Glass ceiling in scientific careers, a été présenté et discuté en séance publique – voir 2 photos jointes.
Les 12 sessions parallèles étaient réparties en 3 sous-groupes comprenant chacun 4 ateliers. Nous avons participé aux sessions parallèles I et II, dont nous retiendrons surtout, pour la 1ère, l’Atelier 3. Promotion of Women Scientists. Examples of good practices, et pour la 2e les Ateliers 7. Positive policies. Notworthy policy measures to achieve gender equality in science at national and European level et 11. Mentoring.
3. « Promotion des femmes scientifiques. Exemples de bonnes pratiques ». Présidé par Ana Proykova, Membre du CA d’EPWS, Professeure de Physique Anatomique à l’Université de Sofia, Bulgarie. On y remarquait surtout l’intervention dynamique de Pat Morton (Centre for Science Education, Sheffield Hallam University ; Directrice de l’équipe SET), qui exposait les mesures concrètes expérimentées dans son université pour encourager les étudiantes à se lancer dans une carrière scientifique. Les progrès enregistrés ces dernières années (augmentation spectaculaire du choix de carrières scientifiques chez les étudiantes) résultent de partenariats multiples qui incluent, outre le corps enseignant et des professionnels de l’orientation, les principaux employeurs scientifiques du secteur privé.
7. « Politiques positives. Mesures politiques notoires pour réaliser l’égalité des genres aux niveaux national et européen ». Présidé par Britta Thomsen, membre du Parlement européen, Rapporteure du Rapport européen sur Women and science, Danemark. Le point d’orgue de cet atelier était le Rapport Mapping the maze : getting more women to the top in research préparé par le groupe d’experts Women in Research Decision Making (WIRDEM [3]) et présenté par sa présidente, Maya Widmer, responsable de l’axe « Egalité des genres » à la Fondation Nationale Suisse de la Science et membre du Groupe de Helsinki sur « Femmes et sciences ».
11. « Tuteurage », atelier présidé par Liisa Husu, membre du CA d’EPWS et chercheuse en sociologie à l’Université de Helsinki (Helsinki Collegium for Advanced Studies), Finlande. On y a partagé les expériences et discuté les résultats de 3 projets de l’UE, destinés à encourager et à soutenir les femmes dans leurs carrières de chercheuses, implémentés d’un bout à l’autre de l’Europe. Le projet ADVANCE, présenté par sa coordinatrice Karin Siebenhandl (Donau Universität Krems) a retenu notre attention : il s’agit d’un programme d’encadrement des carrières de femmes scientifiques, organisé sous la forme d’une Ecole d’été internationale. La session s’est achevée sur de nouvelles propositions de mise en réseau, notamment pour des coopérations dans le domaine de l’encadrement (tutoring) de programmes d’action positive.
3. Conclusion du colloque
Le Colloque s’est achevé sur deux séance plénières au cours desquelles sont intervenues différentes personnalités scientifiques européennes, notamment la nouvelle Présidente de l’ESF (European Science Foundation), Marja Markarov. Différentes voix se sont élevées pour souhaiter que les projets européens réservent une place plus importante à la dimension qualitative de la parité (spécificité des contributions féminines aux progrès de la science, comparaisons entre les résultats obtenus respectivement par des équipes mono- et bisexuées, etc.). Le mot d’ordre final était : « Et maintenant, on passe à l’acte ! ».
4. Commentaire
Ce large rassemblement de chercheuses de haut niveau et de décideurs institutionnels (le CNRS y était représenté par une délégation de la Mission pour les femmes) était à la fois un exceptionnel remue-méninges et une authentique bourse aux idées. Les débats s’appuyaient sur des exemples concrets d’enquêtes et d’initiatives diverses et sur l’évaluation de leurs résultats, entreprise sans équivalent jusqu’ici dans le paysage français de la recherche. Une discussion très animée s’est engagée ainsi sur le problème des quotas à imposer, comme ils le sont déjà avec succès en Norvège et Finlande, et les représentantes de SLR ont décidé de donner une visibilité à ce débat, biaisé en France par une législation qui assimile sélection et discrimination, par d’autres actions à venir (atelier international en 2009 ?).
5. Résultats attendus
De nouvelles collaborations, ébauchées à la suite du Colloque, permettront au Comité SLR-Europe de poursuivre son engagement en faveur de la parité des carrières scientifiques, et contre la précarité qui, aggravée aujourd’hui par les transformations imposées aux organismes et aux universités, frappe de plein fouet les femmes. A cet effet, le Comité SLR-Europe a décidé de proposer au CA de SLR l’invitation de l’une des collègues finlandaises directement impliquées dans le problème de la précarité accrue par les transformations universitaires en cours, Liisa Husu (Université de Helsinki et CA de l’EPWS) pour l’Université d’Automne de SLR. Demande transmise par MMJFV à la réunion du CA du 10 juillet 2008, et actée dans son CR le 17 juillet.
Compte-rendu rédigé en août 2008 par M.M.Jocelyne Fernandez-Vest, en concertation avec Irène Brescault et Nicole Kerschen.
[1] Voir Lettre de SLR 2007-1 « Le projet Tripôle – pour un traitement social de la recherche en Europe ».
[2] L’EPWS est une organisation qui fédère les réseaux et associations de femmes de science concernées par la parité dans la recherche dans toutes les disciplines de l’Europe des 27.
[3] dont est membre pour la France notre collègue Suzanne de Cheveigné (membre aussi de SLR).