Chaires mixtes : Les équations merveilleuses et autres curiosités arithmétiques de Valérie Pécresse
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, le 10 novembre 2008Valérie Pécresse a décidément une conception de l’arithmétique qui n’appartient qu’à elle. Après l’analyse du budget, nous avions compris qu’elle avait réussit à prouver que "1,8 milliards = -0,47 milliard" (voir Budget 2009. Toujours moins). Mais désormais nous savons également, grâce à elle, que "1+1 = 1", voire "1+1 < -1" et peut-être même "1+1 <-2" !
En effet, avec une chaire mixte créée, elle peut faire croire à la création de deux emplois, en annonçant : d’une part, la chaire (pour le CNRS par exemple) et d’autre part, le poste de maître de conférence qui lui sert de support. Du coup la diminution du nombre de postes est moins visible... Décidément, elle est vraiment très forte ... en com !
Mais « 1+1 », avec elle, est aussi un nombre inférieur (strictement) à -1. Nous avons donc désormais la preuve que la somme de deux nombres entiers strictement supérieurs à 1 est un nombre négatif et même, un nombre strictement inférieur à -1 ! Pourquoi ? Parce qu’une chaire créée (et donc le poste de MC qui lui sert de support), c’est en fait un poste de chercheur en moins pour le CNRS (ou tout autre organisme du même type) ; et pour les universités qui n’arrivent déjà pas à assurer l’encadrement des leurs étudiants dans bien des disciplines, c’est la perte pendant au moins 5 ans des 2/3 du service du jeune recruté.
En réalité, elle est même encore plus forte, car la création de ces chaires se traduira à terme par la disparition des délégations CNRS (dispositif institutionel qui permettait à certains Enseignants-Chercheurs de se consacrer exclusivement à la recherche sur une période de temps limitée) auxquelles elles viendront se substituer.
Heureusement qu’elle nous a concocté une petite réforme des statuts qui va permettre de faire faire, par certains enseignants-chercheurs, plus d’heures de cours pour résoudre ce problème de sous-encadrement ... et tout ça sans débourser un centime de plus ! On imagine que notre ministre a fait l’équation qui doit être du type "N = 0 " (en euros) avec N un entier naturel non nul... Le projet est encore tout chaud dans les cartons, mais -et on s’en réjouit d’avance- il ne bougera pas d’un iota après les pseudos concertations qu’elle ne manquera pas de faire, comme elle sait si bien le faire !
Isabelle This Saint-Jean