MOTION DU 26ème CONGRES DU SNTRS-CGT
Appel à empêcher le CA de l’INSERM le 4 décembre !
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, le 3 décembre 2008MOTION DU 26ème CONGRES DU SNTRS-CGT
Le congrès du SNTRS-CGT condamne le passage en force de la direction du CNRS le 27 novembre 2008 pour imposer une étape clef de la contre-réforme voulue par le gouvernement mais rejetée largement par la communauté scientifique. Ce 27 novembre, devant la colère des personnels qui avaient envahi le siège du CNRS et qui manifestaient dans 11 villes du pays, la direction s’est honteusement enfuie du siège du CNRS pour réunir le Conseil d’Administration dans un autre site sous la protection des gardes mobiles. Elle a caché aux élus du personnel et aux représentants du monde du travail le lieu de cette réunion jusqu’à l’envoi d’un SMS sur leur téléphone portable, 15 minutes avant la réunion. Le SNTRS-CGT décide de lancer une procédure auprès du Tribunal Administratif pour contester la légalité de la convocation du CA du CNRS.
Le congrès du SNTRS-CGT constate la détermination du gouvernement à casser l’actuel système de recherche et à lui substituer un système qu’il pilotera à sa guise. Tous les aspects de l’organisation de la recherche publique sont visés par les contre-réformes : évaluation, financement, statut et rémunérations. Tout doit être piloté par les politiques qui s’appuient sur des technocrates et des mandarins à leurs ordres. Tous les éléments de démocratie sont remis en cause.
Le rapport des groupes ministériels de réflexion sur le logiciel et sur les sciences du vivant (ce dernier non encore rendu public) révèlent ce que doivent être les prochaines étapes de la restructuration du système de recherche. En effet, la création d’ici 2 ans de l’Institut National du Vivant et de la Santé (INVS), de l’Institut National du Numérique et du consortium de l’agroalimentaire (INRA, CIRAD et écoles) vont bouleverser profondément les structures de la recherche publique et aboutir à la liquidation des EPST. A terme, les unités de recherche et les personnels devraient être gérés dans quelques campus universitaires. La mise en place des divers Instituts va être couplée à la disparition des instances scientifiques représentatives comme le Comité National.
L’augmentation massive des CDD et CDI devrait continuer au détriment des postes statutaires. Le recrutement des chercheurs serait effectué par des comités ad hoc. Au moins dans l’Institut national du Vivant et de la Santé, les corps des chargés de recherche titulaires sont ouvertement menacés. Les futurs directeurs de recherche devront avant d’être recrutés sur postes stables, faire deux post-docs dont le deuxième de 5 ans pour vérifier leur capacité à diriger une équipe de recherche (ce qui signifie une embauche sur poste entre 35 et 40 ans). Selon le rapport sur les sciences du vivant, la carrière des ITA doit être refondée sur le « mérite ».
Il n’y a aucune illusion à se faire. Le gouvernement entend aller jusqu’au bout de ses projets. C’est pourquoi le congrès du SNTRS-CGT appelle les personnels à poursuivre et amplifier la mobilisation du 27 novembre. Il appelle toute la communauté scientifique à empêcher le 4 décembre le CA de l’INSERM de supprimer des postes de chercheurs et d’ITA et d’entériner les modifications du statut de l’organisme (un préavis de grève a été déposé pour ce jour). Cette réforme du décret organique de l’INSERM est une étape importante pour le démantèlement de la recherche publique.
Le congrès du SNTRS-CGT appelle les personnels et les organisations syndicales à saisir toutes les possibilités de bloquer les contre-réformes jusqu’à leur retrait, en alliant la mobilisation de masse et des opérations médiatiques.
Le SNTRS-CGT considère que la convergence des luttes des salariés du public et du privé créera les conditions du succès de ces actions.
Saint Germain au Mont d’Or, le 2 décembre 2008