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Lettre d’un membre du CA du CNRS à C. Bréchignac

Par Simone Cassette, le 3 décembre 2008

Le 1er décembre 2008, Simone Cassette, représentante de la CGT au Conseil d’administration du CNRS a écrit à Catherine Bréchignac, Présidente du CNRS, la lettre suivante. Cette lettre nous est parue d’une importance qui justifiait sa publication dans cette rubrique.

Madame la Présidente,

Le conseil d’administration du CNRS du 27 Novembre s’est tenu dans des conditions extraordinaires qui me semblent extrêmement préoccupantes. En effet, vous avez volontairement exclu une partie des administrateurs alors que deux sujets importants devaient être discutés, le budget 2009 et la création des nouveaux Instituts. Pour cela vous avez usé de subterfuges qui seraient comiques si la situation n’était pas aussi grave. Ainsi, vous montrez donc très clairement qu’il y a deux types d’administrateurs : ceux qui sont autorisés à s’exprimer parce qu’ils disent oui à toutes les exigences du Ministère et les vilains petits canards, à éliminer parce qu’ils s’opposent à la mise en place d’une réforme que les chercheurs refusent non parce qu’ils sont réfractaires à tout changement mais parce qu’ils y voient une opération de contrôle politique de la recherche associée à la disparition de tout ce qui a fait la force du CNRS actuel. Les différentes instances encore démocratiques du CNRS se sont régulièrement prononcées contre les méthodes employées pour faire passer ces réformes en force et les discussions au sein du conseil d’administration, ont reflété les questions qui se posaient. Le 27 Novembre, vous avez franchi une étape, choisissant de refuser tout dialogue supplémentaire, en faisant voter sous la protection des CRS, ce que le gouvernement impose : un budget de récession qui détruit les emplois statutaires, une organisation complexe qui va fragiliser les UMR, sortir des disciplines du CNRS et appauvrir l’organisme transformé en agence de moyens, imposant une vision élitiste et publicitaire de la recherche française.

Je conteste la légitimité de ce conseil puisque six de ces membres, les quatre élus du personnel et deux personnalités du monde du travail , représentants syndicaux, ont été volontairement empêchés de s’y rendre. Même le président du Conseil Scientifique n’a pas été convié. Il est vrai que personnellement si j’avais pu entrer dans la salle où se tenait la réunion, j’aurais refusé de siéger dans un bâtiment encadré par des cars de CRS car ces méthodes ne sont pas dignes d’un organisme aussi prestigieux que le CNRS. Elles se rapprocheraient plutôt de celles de certains patrons que l’on nomme "voyous".

Il est bien évident que mon engagement syndical me conduit à soutenir les actions du personnel du CNRS et je suis certaine qu’au lieu de décisions arbitraires et médiatiques, une véritable concertation dans le respect des engagements pris permettrait de construire ce nouveau CNRS pour une recherche ambitieuse et d’excellence.

Je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de ma sincère considération.

Simone Cassette