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Accueil / L’Association "Sauvons la Recherche" / Message de Bertrand Monthubert

Message de Bertrand Monthubert

le 6 décembre 2008

Bonjour,

Martine Aubry m’a proposé hier, vendredi 5 décembre, de prendre la responsabilité de l’enseignement supérieur et de la recherche dans la nouvelle direction du PS. En raison des délais très courts, j’ai dû prendre une décision très rapide, en pesant les différents arguments. J’ai décidé d’accepter pour les raisons suivantes. Cela fait longtemps que le PS suit de trop loin les questions d’enseignement supérieur et de recherche, à l’exception de quelques responsables. Par ailleurs, et cela a souvent été évoqué lors du congrès de Reims, la coupure entre le PS et les mouvements sociaux est très grave. Il m’aurait donc été difficile de refuser une telle proposition, dont j’espère qu’elle permettra d’apporter une dimension complémentaire aux combats menés par SLR depuis 2004. Le seul point négatif est le fait que cela puisse marquer SLR comme trop proche du PS. Cela changerait certes des commentaires de certains journalistes sur notre proximité avec les altermondialistes, mais il faut être très vigilants sur ce point. SLR regroupe des membres de tendances politiques variées, c’est une richesse très importante qu’il faut continuer à mettre en avant. Ma participation à la direction du PS, en ce sens, est clairement un choix personnel qui n’engage pas du tout l’association. Je n’ai d’ailleurs aucun doute que si des critiques devaient être faites à l’avenir sur le PS en matière d’enseignement supérieur et de recherche, elles seront aussi exprimées dans le cadre de SLR !

Naturellement, je démissionne de ma fonction de président de l’association. Il appartiendra au CA de désigner un(e) successeur, et entre-temps Isabelle This Saint-Jean assure l’interim conformément aux statuts. Isabelle a montré ces derniers mois sa très forte implication dans les combats que nous menons, j’ai énormément apprécié notre travail commun, j’ai une entière confiance en elle, et j’espère qu’elle prendra la relève, si elle et le CA en sont d’accord.

Pour finir, je dois vous dire mon émotion que constitue mon départ du CA de SLR. J’ai investi beaucoup d’énergie dans cette association depuis sa création, effectué un travail naturellement critiquable, mais toujours sincère et passionné. J’y ai appris énormément, tant en ce qui concerne le fonctionnement de la recherche et de l’enseignement supérieur, qu’en termes de militantisme, d’animation d’un mouvement. J’y ai rencontré des personnes passionnantes, aux personnalités variées. Il y a sans doute une chose dont je me sens plus particulièrement responsable, c’est le fait que SLR ait continué après le vote de la loi de 2005 : un débat important a eu lieu à cette époque sur l’opportunité de continuer ou non. Vous m’avez fait confiance pour effectuer ce travail de consolidation de l’association. Cela a été, je crois, pour partie réussi. Certes, nous n’avons pas le même niveau militant qu’en 2004, mais c’est tout à fait normal. En revanche nous avons la possibilité de continuer une action visible, comme cela s’est montré encore très récemment. Cette action dans la durée est indispensable, elle suppose à la fois un appui constant de personnes "historiques" et un renouvellement. Je souhaite longue vie à SLR, tout au moins tant que la recherche et l’enseignement supérieur ne seront pas sauvés, et je tiens à vous remercier de tous les échanges que nous avons pu avoir et qui m’ont tant apporté.

Je vais tenter de continuer à servir les valeurs que nous avons défendues ensemble dans un autre cadre désormais, avec enthousiasme, et l’espoir que cette contribution nous aide tous à envisager un avenir pour un secteur dont la situation est affligeante. C’est aux chercheurs précaires que je pense tout particulièrement : si je ne devais retenir qu’un seul moteur pour mon combat, ce serait bien celui-ci.

Amicalement, Bertrand.