Pourquoi nous avons refusé de siéger au CA de l’INSERM du 4 Décembre
Par
, le 12 décembre 2008Réponse des administrateurs élus représentant les personnels à la « mise au point » de la Direction Générale de l’Inserm :
Pourquoi nous avons refusé de siéger au Conseil d’Administration du 4 Décembre.
Nous voulions intervenir pour faire part de l’extrême préoccupation de tous les personnels devant la gravité, tant sur le fond que dans la forme, des modifications annoncées de l’organisation de la recherche en biologie et en santé. Nous sommes tous très attachés à la qualité de la recherche publique et au respect des personnels de nos organismes qui permettent cette recherche ; or nous assistons à la remise en cause totale de ces organismes, sans aucune concertation et dans le mépris le plus absolu de notre communauté et de ses organisations syndicales, qui expriment pourtant clairement et fortement leur défiance quant à la nature, l’opportunité, et la pertinence des changements proposés. Nous demandions que les protestations de la communauté scientifique, aussi bien à l’INSERM qu’au CNRS, soient entendues, et que les projets actuels soient radicalement et fondamentalement reconsidérés. Et dans ce contexte, nous ne pouvions approuver un budget qui avalisait la réduction des moyens matériels et humains de l’Institut.
Nous avons été choqués de ce que les forces de l’ordre aient empêché notre entrée à l’Inserm. Nous avons été scandalisés de constater que nous et nous seuls probablement, les six membres élus du Conseil d’Administration, n’avions aucunement été prévenus du déplacement du Conseil d’Administration dans un lieu autre que celui stipulé dans les convocations, alors même que la DRH et le représentant du service juridique de l’Inserm présents sur place ne fournissaient aucune justification à ce déplacement. De telles méthodes n’honorent pas un organisme de recherche publique. La confiance réciproque et de saines relations entre la direction de notre institut et son personnel ne peuvent guère sortir renforcées de cette triste partie de cache-cache. Pour toutes ces raisons, oui nous avons refusé de siéger à ce Conseil d’Administration baladeur.
Les administrateurs élus par les personnels :
Jean-Luc Carrier (SGEN-CFDT), Pierre Celsis (SNCS-FSU), Philippe Champeil (SGEN-CFDT), Dominique Lagrange (SNTRS-CGT), Patrick Lestienne (SNIRS-CGC), Catherine Masson (SNIRS-CGC).
Ajout du 25 février 2009 :
Ci joint le communiqué de presse des syndicats SNTRS-CGT, SNCS-FSU, SGEN-CFDT Recherche EPST sur le recours juridique déposé contre les décisions des CA du CNRS et de l’INSERM
Communiqué de presse
SNTRS-CGT SNCS-FSU SGEN-CFDT Recherche EPST
Communiqué
Face à l’attitude des directions du CNRS et de l’INSERM, lors de la tenue des derniers Conseils d’administration de ces deux organismes, le SNTRS-CGT, le SNCS-FSU et le SGEN-CFDT Recherche EPST, ont déposé des recours en tribunal administratif contre les délibérations de ces CA. La situation, créée par la direction du CNRS (préparation baclée du CA du 27 novembre 2008, impossibilité d’un réel débat sur le fond avant et pendant le CA, déplacement du lieu de réunion au dernier moment…) n’a pas permis la sérénité, ni la concertation nécessaires à la prise de décision sur des questions aussi vitales que le découpage en instituts, pour l’avenir du CNRS et les personnels qui y oeuvrent. C’est un bouleversement profond que la décision du Conseil d’Administration de diviser le CNRS en 9 instituts va entraîner à brève échéance pour l’institution et ses personnels. Les conditions dans lesquelles s’est tenu le Conseil d’Administration du 4 décembre 2008 à l’INSERM ont été entachées d’irrégularité. Elles justifient donc que la décision d’approbation du budget primitif 2009 de l’INSERM soit annulée et que l’information donnée sur le projet de modification du décret n°83-975 relatif à l’organisation et au fonctionnement de l’INSERM soit considérée comme nulle et non avenue. En effet, le CA s’est réuni le jeudi 4 décembre 2008 sans la présence des administrateurs élus du fait du déplacement du lieu de réunion au dernier moment. Ce qui crée un doute sérieux sur la légalité de la convocation et les circonstances de la tenue de la réunion du CA du 4 décembre 2008.
Cela a conduit nos trois syndicats à demander l’annulation pure et simple des délibérations de ces deux Conseils d’administration. Ils appellent les personnels à renforcer encore leur action face aux projets de démantèlement de la recherche scientifique publique.
Villejuif le 11 février 2009