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Suppressions de crédits 2008 : Recherche et enseignement supérieur prioritaires

Par Henri Audier, le 15 décembre 2008

Suppressions de crédits 2008 : Recherche et enseignement supérieur prioritaires

Il est classique, en période de difficultés budgétaires, qu’en fin d’année une "loi rectificative" décide de supprimer une partie des crédits votés un an plus tot. Fréquemment, une telle loi fait tomber la part de crédits "mis en réserve". Au passage, cela souligne que, lors du vote du budget, il faut s’attendre à l’avance à ce que le budget qui pourra réellement être utilisé ne soit pas le budget total mais ce budget diminué des "crédits mis en réserve", souvent supprimés.

La loi rectificative pour le budget 2008 vient d’être votée, le 4 décembre 2008. La plus forte diminution en valeur absolue concerne la mission Recherche et enseignement supérieur (– 379 millions d’euros, soit – 1,6 %), et porte sur les crédits de paiement de la recherche et de l’enseignement supérieur (MIRES). Si l’on prend en compte l’inflation et la loi rectificative, la recherche et enseignement supérieur auront perdu 500 millions en 2008 soit – 2,2 % (pour plus de détails, voir l’annexe en pdf).

Que nous promet l’avenir immédiat ? Le budget de la MIRES en 2009, hors cotisations retraite, baisserait d’un montant de 1,7 % en supposant une inflation de l’ordre de 2,5 %. Mais si, comme c’est très probable, les "crédits mis en réserve" dans la LFI 2009 sont supprimés par une loi rectificative fin 2009, la diminution serait alors de 800 millions. Ces baisses sont idiscutables, et soulignées par exemple par la CPU, qui a récemment parlé du "fort émoi manifesté par de nombreuses universités à la réception de leurs dotations en fonctionnement et emplois".

Pourtant, le 9 décembre, aux "Assises européennes de l’innovation", N. Sarkozy, qui se targue de "parler vrai", n’a pas dit un mot de ces suppressions de crédits. Bien au contraire, il nous a fait crouler sous les milliards supplémentaires : "cinq milliards d’euros pour créer de grands campus universitaires (…), quinze autres milliards seront investis dans nos universités" (…). Et dans le plan de relance (…) l’enseignement supérieur et le recherche, bénéficieront de 700 millions d’euros supplémentaires", sans qu’on sache s’il s’agit de millions réels ou fictifs, d’une avance sur le plan campus ou d’un accroissement de l’aide au secteur privé.

La palme du mensonge le plus gros, le plus éhonté, revient à V. Pécresse, dans une réponse à une question du député Jean-Yves Le Déaut(1) : "4,5 milliards d’euros de crédits nouveaux ont été annoncés la semaine dernière pour permettre à la recherche de produire plus de résultats, plus d’innovation, plus de croissance et plus d’emplois. Le budget de mon ministère, monsieur Le Déaut, va croître cette année, non pas de 6,5 %, mais de 26 % !".

Tenir des propos à ce point éloignés de la réalité n’est ni une erreur ni une exagération. C’est une méthode visant à provoquer l’incompréhension, le désarroi, l’affolement. Ce sont des méthodes inquiétantes, qui sont une honte pour un pays qui se croit démocratique.

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Annexes annulations
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Annexes

(1)- Si l’on veut avoir une idée du mépris dans lequel Mme Pécresse tient les élus de la République, il faut lire le début de sa réponse à Yves Le Déaut :"Monsieur Le Déaut, je vous avoue que je suis un peu déçue. Je pensais que vous preniez la parole pour saluer la décision prise par le Président de la République la semaine dernière, de retenir le pôle universitaire lorrain, dans le cadre de l’opération Campus, et de lui donner ainsi les moyens d’avoir une vraie visibilité internationale, à la hauteur de son potentiel. Une décision qu’ici, avec tous les élus de Lorraine, vous appeliez de vos vœux, monsieur Le Déaut ! Dès lors qu’on reçoit des moyens nouveaux et considérables, qui permettent le rayonnement d’un territoire, on remercie, monsieur Le Déaut !