Les affiliations des auteurs d’article
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, le 23 décembre 2008Le CNRS, persona non grata à Shangai
La direction de notre laboratoire vient d’émettre un nouveau règlement intérieur. Un point concerne les affiliations des chercheurs sur les articles publiés. Nous voilà dans "l’obligation" de nous attribuer autant d’affiliation qu’il y a de tutelles à notre UMR. Ca, c’est normal. Ce qui l’est moins, c’est l’obligation de mettre l’université en premier.
En effet, il faut se conformer aux méthodes de comptage du classement de Shangai, qui ne considère que la première affiliation et celle-ci doit être une université. Nous voilà devant un paradoxe. Le CNRS était un organisme de recherche très visible au niveau international, mais nous ne pouvons plus l’afficher. Ce n’est pas anodin. D’une part, pourquoi devrions-nous nous conformer aux règles du classement de Shangai ? Qui a décidé de la pertinence de celles-ci ? D’autre part, faire disparaître le CNRS de la première place de nos affiliations, c’est risquer de nous entendre dire dans quelques années : le CNRS ne publie plus rien. Dans le climat surréaliste actuel, sans être paranoïaque, je ne serai pas surpris que cela arrive.
Que faire ? Je suggère de ne pas se priver de mettre le CNRS (ou tout autre organisme non-universitaire) en première affiliation. Entretenons la confusion dans le classement de Shangai. C’est une forme de protestation contre le formatage de la pensée, et contre l’escroquerie des classements. Les chercheurs sont beaucoup plus reconnus pour leur contribution que pour leur organisme d’appartenance dans la communauté scientifique. Résistons !