Elargissement du mouvement : actions à venir
Par
, le 15 janvier 2009La colère enfle dans les laboratoires et les universités. Les Assemblées Générales se multiplient, votent des motions demandant un moratoire sur les projets de réformes ou pour certains leur retrait pur et simple. Elles votent la mise en place de la rétention des notes, le refus de rendre les maquettes d’enseignement et la grève des cours pour le second semestre. Les pétitions engrangent les signatures. L’un après l’autre les conseils centraux des universités (parfois réunis même en congrès des trois conseils) votent des motions demandant l’abandon d’un certain nombre de projets gouvernementaux ou dénonçant certaines décisions. Le bureau de la Conférence des Présidents d’Université (CPU) a envoyé une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy faisant part de son inquiétude concernant de nombreux points voir, notamment sur le budget et la diminution du nombre de postes et sur le projet de modification du décret de 1984 sur les statuts des enseignants-chercheurs. Deux tiers des membres des bureaux du Conseil National des Université (CNU) dans un texte rendu public le 15 janvier exigent eux aussi un tel retrait.
Pourtant, en dépit de cette mobilisation de plus en plus forte, rien n’y fait ; nos demandes ne sont pas entendues et le gouvernement poursuit sa " contre-réforme " radicale du système d’enseignement supérieur et de la recherche : réformes des statuts, réduction drastique de l’emploi statutaire, mastérisation de la formation des enseignants, démantèlement du CNRS et des EPST, volonté de pilotage étroit de la recherche, etc. Valérie Pécresse dans le nouveau projet de modification du décret sur le statut des enseignants-chercheurs présenté le 15 janvier n’entend pas le rejet massif venu de la communauté universitaire. Elle ne recule que de manière tactique sur des points mineurs et en rien sur les points essentiels qui sont à l’origine de ce mouvement massif de protestation (Modulation de services : Valérie Pécresse ignore les protestations). Quant à Nicolas Sarkozy, son dernier discours du 9 décembre 2008 sur la recherche et l’innovation relève d’une véritable provocation. Pour espérer faire changer d’avis le gouvernement, il nous faut passer à la vitesse supérieure !
Pour cela, il nous faut poursuivre la grève administrative et amplifier la mobilisation, en continuant à organiser des AG et en poursuivant le vote de motions, notamment dans les conseils d’universités. Plus que jamais, nous appelons tous ceux dont les fonctions peuvent les conduire à réaliser des expertises dans le cadre de l’ANR ou de l’AERES à signer et faire signer le moratoire des expertises ANR/AERES. Nous invitons aussi les laboratoires CNRS à participer à la consultation mise en place par la C3N (les présidents et bureaux des Conseil Scientifique et Conseil Scientifique des Départements et comité national) à laquelle ont déjà pris part 250 laboratoires.
Par ailleurs, le calendrier pour les semaines à venir est chargé.
CONSULTEZ NOTRE PAGE ACTIONS cette semaine en France
Temps fort de l’action : le 20 janvier.
Nous appelons, avec l’ensemble des organisations, à une journée de l’enseignement supérieur et de la recherche. A Paris, la journée commencera par une AG des personnels précaires de la recherche et de l’enseignement supérieur et des personnels techniques et administratifs le matin (Pour les ITA, BIATOSS voir ici, pour les étudiants, doctoranst et postdoctorants voir ici ). Puis une manifestation partira à 14h30 du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (1, rue Descartes, 75005 Paris) en direction de Matignon et sera suivie d’une réunion ("rendez-vous militant" ; salle précisée ultérieurement). En région, faites remonter les informations et nous centraliserons sur le site (merci de transmettre les infos à Bérangère Dupont)
29 janvier : nous appelons à participer à la journée interprofessionnelle de grève et de manifestations des salariés des secteurs public et privé
Nous devons obtenir :
(1) Un moratoire des réformes en cours, voire pour certaines leur abandon pur et simple : réforme du statut des enseignants chercheurs, démantèlement du CNRS et des EPST, mastérisation, chaires CNRS/Universités.
(2) La création de postes et pour le moins, le rétablissement de tous les postes supprimés aux concours 2009 (chercheurs, enseignants-chercheurs, ITA et BIATOSS).
(3) La mise en place d’un débat et d’une véritable négociation avec les personnels, leurs organisations et sur les instances représentatives existantes (comité national, CNU, conseils universitaires et conseils d’organismes, syndicats, etc.).