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Accueil / Tribunes et Contributions / Universitaires de tous le(s) pays unissez-vous !

Universitaires de tous le(s) pays unissez-vous !

le 29 janvier 2009

« L’enseignement a surtout besoin de la recherche pour acquérir de la substance. C’est pourquoi le principe noble et inaliénable de l’Université consiste à relier la recherche et l’enseignement ; non pas, parce que pour des raisons économiques, on aurait voulu faire des économies en cumulant le travail ; non pas, parce qu’on aurait ainsi pu ainsi permettre l’existence matérielle des chercheurs ; mais parce que selon son idée, le meilleur chercheur est le seul bon enseignant… Seul, il met au contact du véritable processus de connaissance, et par-là, de l’esprit des sciences au lieu de communiquer les résultats figés que l’on peut apprendre. Lui seul est la science vivante…Il éveille la même envie chez l’étudiant. Il conduit à la source de la science… »1

A l’heure où souffle un vent de révolte dans l’université la lecture de Karl Jaspers peut nous aider à riposter aux plans de démantèlement à l’œuvre, à créer l’Université Nouvelle.

Nous sommes des prolétaires dont on exploite la force de travail intellectuelle, créatrice, savante, innovante, pour l’asservir aux modes dominants de la domination capitaliste. Nous sommes des prolétaires soit par nos origines sociales, nos engagements syndicaux ou politiques, notre position dans les rapports sociaux de domination et d’exploitation.

Notre travail, nos savoirs, nos compétences, sont exploités, dominés, aliénés, détournés de leur mission essentielle : la quête de ‘la vérité’, le savoir de la connaissance, l’émergence des nouvelles questions. Nous travaillons seuls, en équipe ; la découverte, l’émergence, le déclic, le génie de la réponse, est toujours subjectif et solitaire. En réalité, cette solitude n’est qu’une apparence, un leurre, nous sommes collectif, nous jouons collectif, nous sommes toujours une intelligence collective en mouvement, des acquis hérités, des connexions actuelles, qu’aucun rapport capitaliste, étriqué, mesquin, privé, ne pourra brider.2

We are the people.

*

Au regard des modes d’évaluation mis en place par l’A.E.R.E.S, Spinoza, Marx, Freud et Lacan seraient barrés.

Dans le véritable bras de fer Capital-Travail que la crise capitaliste redouble, nous sommes du côté du travail, du côté de la plus-value, de la valeur que l’on crée et que l’on détourne, de la valeur morale, de l’éthique. Car nous avons choisi le savoir, la connaissance, le travail, la quête, la transmission. Nous l’avons choisi par vocation, amour du métier, amour de la science. Oui, ces valeurs existent encore et nous portent, elles nous animent. Nous sommes le travail vivant du savoir universel.

L’univers-cité, doit s’ouvrir à la cité. Universitaires de tous le(s) pays unissez-vous ! Créons une véritable internationale du savoir, elle existe potentiellement, la révolution informationnelle et communicationnelle peut mettre à disposition de tous, ce bien extraordinaire, qui n’appauvrit pas celui qui le partage : le savoir. Ce constat, cette chance, sont à même de révolutionner la totalité des rapports sociaux, à les inverser, les remettre à l’endroit du travail.

Fantastiques sont les potentialités qui s’offrent à nous, qui s’ouvrent à nous, mettons en partage nos savoirs, dans et hors colloques, dans et hors revues, classées ou pas classées, générons une exponentionnelle de la connaissance à l’infini.

Alors nous verrons, nous voyons émerger, des forces du travail, et de l’amour du savoir in-ouïes, elles existent, émiettées, dispersées, pulvérisées, dans les compétitions et rivalités stériles et destructrices.

*

Oui, aux Etats généraux de l’Education ! De la maternelle à l’universel, créons un projet, une civilisation de la connaissance, pour tous, dans des rapports sociaux d’égalité. Le partage des savoirs, leurs mises à l’œuvre émancipatrice, est un véritable levier à la libération humaine. Education populaire, univers-cités populaires, doivent être ré-inventées, revisitées, à l’aune de l’explosion sans précédent de l’humaine connaissance.

Universi-taires de tous le pays, exprimez-vous, revendiquez le droit à la dignité, à la sécurité, à la reconnaissance, à la liberté, sans laquelle aucune création, invention n’est possible. Ce qui fait défaut à l’université, ce n’est pas le énième classement, la énième évaluation, c’est un projet politique.

Un projet qui fait de chaque-un le partenaire de tous, et de l’intelligence collective, le ressort de tous les savoirs. Un projet qui éradique la précarité des enseignants, des B.I.A.T.O.S et des étudiants.

Je suis frappé, abasourdi, par le trop de servitude volontaire, dont nous sommes quelque part ‘la honte’. Redressons la tête, osons dire non, mais aussi osons construire l’Université Nouvelle, celle qui contrairement à l’article trois du nouveau décret ouvre le champ de tous les possibles à toutes les forces économiques, sociales, co-opératives, associatives.3

*

La crise terrible que nous traversons ne trouvera d’issue qu’à transformer la compétition en co-opération audacieuses, novatrices, fécondes. Rassemblons nos savoirs, nos expériences, décloisonnons les disciplines, associons les étudiants à la définition des programmes, des cursus, ouvrons les portes au monde du travail, une véritable formation permanente, life long. Faisons sauter les verrous de l’évaluation capitalistes, qui jettent sur nos cerveaux une véritable camisole de force, à faire des étudiants des ‘ânes’ !

Nous devons anticiper et prévenir le désastre à venir, le désastre d’une crise structurelle programmée dont nous n’avons eu droit qu’au hors-d’œuvre. Anticiper, prévenir, agir, bâtir, c’est renverser les critères d’évaluation, de gestion, c’est faire de la co-opération à tous les niveaux le nerf de notre métier, et de nos alliances.

Universitaire de tous le(s) pays unissez vous !

Jacques Broda

Professeur de Sociologie Universitaires de tous le(s) pays unissez-vous !

« L’enseignement a surtout besoin de la recherche pour acquérir de la substance. C’est pourquoi le principe noble et inaliénable de l’Université consiste à relier la recherche et l’enseignement ; non pas, parce que pour des raisons économiques, on aurait voulu faire des économies en cumulant le travail ; non pas, parce qu’on aurait ainsi pu ainsi permettre l’existence matérielle des chercheurs ; mais parce que selon son idée, le meilleur chercheur est le seul bon enseignant… Seul, il met au contact du véritable processus de connaissance, et par-là, de l’esprit des sciences au lieu de communiquer les résultats figés que l’on peut apprendre. Lui seul est la science vivante…Il éveille la même envie chez l’étudiant. Il conduit à la source de la science… »1

A l’heure où souffle un vent de révolte dans l’université la lecture de Karl Jaspers peut nous aider à riposter aux plans de démantèlement à l’œuvre, à créer l’Université Nouvelle.

Nous sommes des prolétaires dont on exploite la force de travail intellectuelle, créatrice, savante, innovante, pour l’asservir aux modes dominants de la domination capitaliste. Nous sommes des prolétaires soit par nos origines sociales, nos engagements syndicaux ou politiques, notre position dans les rapports sociaux de domination et d’exploitation.

Notre travail, nos savoirs, nos compétences, sont exploités, dominés, aliénés, détournés de leur mission essentielle : la quête de ‘la vérité’, le savoir de la connaissance, l’émergence des nouvelles questions. Nous travaillons seuls, en équipe ; la découverte, l’émergence, le déclic, le génie de la réponse, est toujours subjectif et solitaire. En réalité, cette solitude n’est qu’une apparence, un leurre, nous sommes collectif, nous jouons collectif, nous sommes toujours une intelligence collective en mouvement, des acquis hérités, des connexions actuelles, qu’aucun rapport capitaliste, étriqué, mesquin, privé, ne pourra brider.2

We are the people.

*

Au regard des modes d’évaluation mis en place par l’A.E.R.E.S, Spinoza, Marx, Freud et Lacan seraient barrés.

Dans le véritable bras de fer Capital-Travail que la crise capitaliste redouble, nous sommes du côté du travail, du côté de la plus-value, de la valeur que l’on crée et que l’on détourne, de la valeur morale, de l’éthique. Car nous avons choisi le savoir, la connaissance, le travail, la quête, la transmission. Nous l’avons choisi par vocation, amour du métier, amour de la science. Oui, ces valeurs existent encore et nous portent, elles nous animent. Nous sommes le travail vivant du savoir universel.

L’univers-cité, doit s’ouvrir à la cité. Universitaires de tous le(s) pays unissez-vous ! Créons une véritable internationale du savoir, elle existe potentiellement, la révolution informationnelle et communicationnelle peut mettre à disposition de tous, ce bien extraordinaire, qui n’appauvrit pas celui qui le partage : le savoir. Ce constat, cette chance, sont à même de révolutionner la totalité des rapports sociaux, à les inverser, les remettre à l’endroit du travail.

Fantastiques sont les potentialités qui s’offrent à nous, qui s’ouvrent à nous, mettons en partage nos savoirs, dans et hors colloques, dans et hors revues, classées ou pas classées, générons une exponentionnelle de la connaissance à l’infini.

Alors nous verrons, nous voyons émerger, des forces du travail, et de l’amour du savoir in-ouïes, elles existent, émiettées, dispersées, pulvérisées, dans les compétitions et rivalités stériles et destructrices.

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Oui, aux Etats généraux de l’Education ! De la maternelle à l’universel, créons un projet, une civilisation de la connaissance, pour tous, dans des rapports sociaux d’égalité. Le partage des savoirs, leurs mises à l’œuvre émancipatrice, est un véritable levier à la libération humaine. Education populaire, univers-cités populaires, doivent être ré-inventées, revisitées, à l’aune de l’explosion sans précédent de l’humaine connaissance.

Universi-taires de tous le pays, exprimez-vous, revendiquez le droit à la dignité, à la sécurité, à la reconnaissance, à la liberté, sans laquelle aucune création, invention n’est possible. Ce qui fait défaut à l’université, ce n’est pas le énième classement, la énième évaluation, c’est un projet politique.

Un projet qui fait de chaque-un le partenaire de tous, et de l’intelligence collective, le ressort de tous les savoirs. Un projet qui éradique la précarité des enseignants, des B.I.A.T.O.S et des étudiants.

Je suis frappé, abasourdi, par le trop de servitude volontaire, dont nous sommes quelque part ‘la honte’. Redressons la tête, osons dire non, mais aussi osons construire l’Université Nouvelle, celle qui contrairement à l’article trois du nouveau décret ouvre le champ de tous les possibles à toutes les forces économiques, sociales, co-opératives, associatives.3

*

La crise terrible que nous traversons ne trouvera d’issue qu’à transformer la compétition en co-opération audacieuses, novatrices, fécondes. Rassemblons nos savoirs, nos expériences, décloisonnons les disciplines, associons les étudiants à la définition des programmes, des cursus, ouvrons les portes au monde du travail, une véritable formation permanente, life long. Faisons sauter les verrous de l’évaluation capitalistes, qui jettent sur nos cerveaux une véritable camisole de force, à faire des étudiants des ‘ânes’ !

Nous devons anticiper et prévenir le désastre à venir, le désastre d’une crise structurelle programmée dont nous n’avons eu droit qu’au hors-d’œuvre. Anticiper, prévenir, agir, bâtir, c’est renverser les critères d’évaluation, de gestion, c’est faire de la co-opération à tous les niveaux le nerf de notre métier, et de nos alliances.

Universitaire de tous le(s) pays unissez vous !

Jacques Broda

Professeur de Sociologie