CG LSH de l’université de Rouen : les deux motions adoptées le 15 janvier
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, le 15 janvier 2009Des réformes engageant l’avenir de toute l’université française dans plusieurs de ses aspects essentiels - formation et recrutement des futurs professeurs de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire et des CPE - sont actuellement en cours d’élaboration au sein des Ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Les membres du conseil de gestion de l’UFR LSH de l’université de Rouen réunis le jeudi 15 janvier 2009 considèrent comme inacceptables les conditions dans lesquelles cette réforme est mise en place et s’inquiètent de la détérioration qu’elle entraînerait dans la formation des enseignants et, en conséquence, dans le service public d’éducation.
Leurs préoccupations portent en particulier sur :
la superposition, au milieu de la même année d’études, de la
préparation aux épreuves du concours, de la formation au métier
d’enseignant, et des travaux d’études et de recherche conditionnant
l’obtention du Master ;
La réduction, pour de pures raisons financières, du nombre des
épreuves des concours de recrutement et la modification de leur
contenu qui, si le projet actuel était mis en œuvre, ne garantiraient
pas que les enseignants recrutés aient bien les compétences et les
savoirs nécessaires pour assurer leurs missions ;
Une conception de la formation professionnelle qui l’oppose aux
savoirs scientifiques et la réduit à un apprentissage de bonnes
pratiques transmises par des pairs chevronnés pendant la première
année d’ exercice en responsabilité devant les élèves,
La suppression d’une année de stage salarié de formation et les
problèmes pécuniaires que poserait, de façon désormais plus aiguë,
l’allongement des études pour les étudiants qui se destinent aux
métiers de l’enseignement ;
Le danger que la mastérisation des enseignants soit détournée par le
gouvernement pour diminuer le nombre de postes de fonctionnaires en
leur substituant des précaires détenteurs, notamment, d’un master.
Les membres du conseil de gestion de l’UFR LSH de l’université de Rouen demandent que soit revu en totalité ce dossier de façon à parvenir à une véritable mastérisation de la formation des enseignants.
Ce qui suppose de :
Revoir la conception même de la réforme et en particulier le
couplage master-concours ;
Revoir les modalités et les contenus envisagés par la réforme pour
les concours ;
S’appuyer sur le potentiel des personnels en IUFM et dans les
universités qui concourent à la préparation des concours et à la
formation ;
Développer les coopérations et non les concurrences entre universités ;
Financer les revenus des étudiants suivant une formation au métier
d’enseignant (bourses sociales, allocations, pré-recrutement, salaire
de fonctionnaire stagiaire) ;
Programmer des créations de postes aux différents concours en
fonction des besoins réels de l’Education Nationale.
En conséquence, les membres du conseil de gestion de l’UFR LSH de l’université de Rouen demandent solennellement aux pouvoirs publics la révision totale de ce projet de réforme.
Ils exigent l’ouverture d’une négociation sérieuse pour une toute autre réforme, garantissant une formation professionnelle de qualité et un recrutement sur la base de concours nationaux. Cette négociation doit se faire avec tous les acteurs de la vie éducative et universitaire, sans lesquels aucune réforme digne de ce nom ne saurait réussir.
Dans l’attente de cette négociation, qui pourrait prendre la forme d’une Conférence nationale sur la Formation des Maîtres, les membres du conseil de gestion de l’UFR LSH de l’université de Rouen :
demandent le maintien des concours dans leur forme actuelle pour la
session 2010 avec un nombre de postes réévalué ;
demandent à leurs conseils de ne pas remonter au
Ministère les maquettes de master "enseignement", en coordination avec
les autres universités ;
s’adressent à la CPU et à la CD-IUFM pour qu’elles se fassent les
relais de ces demandes.
Ils appellent à informer les étudiants et la population des enjeux et des risques de la réforme et de l’affaiblissement programmé du service public d’éducatif.
(adoptée à l’unanimité)
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Les membres du conseil de gestion de l’UFR Lettres et Sciences Humaines de l’université de Rouen réunis le jeudi 15 janvier 2009 s’insurgent contre les réformes qui frappent actuellement l’enseignement supérieur, réforme des concours de recrutement de l’Education nationale mais aussi modification du statut des enseignants-chercheurs de 1984 qui remet en cause la définition des services des EC, introduit entre eux une concurrence préjudiciable à un travail commun et qui, une fois de plus, traite les tâches d’enseignement ainsi que les spécialités des EC par la mépris.
Devant l’absence manifeste de réaction des ministres concernés, le Conseil de Gestion de l’UFR LSH de l’université de Rouen s’associe à la motion des trois conseils (CA, CS et CEVU) de l’université de Rouen du 17 décembre 2008 en soutenant la décision d’une rétention des notes du premier semestre et invite tous les collègues de l’UFR à se rallier à ce mouvement de protestation.
(adoptée à l’unanimité)
Pour information, extrait de la motion des trois conseils du 17/12/08 : Le congrès soutient la démarche annoncée de rétention de notes issue de certains conseils de départements et demande son élargissement. 37 POUR / 4 Contre / 5 Abstentions