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Motion du laboratoire de PhotoPhysique Moléculaire (LPPM, 4 février 2009)

Par J.B., le 4 février 2009

Vous trouverez ci-dessous la motion du LPPM datée du 4 février 2009, ainsi qu’une lettre adressée au Président de la République Français, suite à son discours du 22 janvier.

---- MOTION -----

Le Laboratoire de Photophysique Moléculaire) condamne la mise en place unilatérale des mesures suivantes :

  • démantèlement des organismes de recherche,
  • décret relatif aux modifications du statut des enseignants chercheurs,
  • précarisation des personnels de toutes les catégories au travers de l’individualisation des services,
  • nouveau contrat doctoral,
  • suppressions d’emplois,

qui ont toutes pour finalité l’affaiblissement de l’enseignement et de la recherche. Nous exigeons le rétablissement des postes supprimés et un plan pluri-annuel de créations d’emplois statutaires dans l’enseignement supérieur et la recherche. Nous rappelons que nous sommes attachés à un système d’enseignement supérieur et de recherche garantissant démocratie, collégialité, indépendance et liberté, car l’Université n’est pas une entreprise et le Savoir n’est pas une marchandise. Nous demandons en urgence que la communauté universitaire et le monde de la recherche soient écoutés et entendus.

Le laboratoire de Photophysique Moléculaire du CNRS se déclare laboratoire en lutte.

Motion adoptée à l’unanimité moins une abstention par le conseil de laboratoire le 4 février 2009

---- Lettre ouverte au Président de la République en réponse au discours du 22 janvier 2009. -----

Orsay, le 4 février 2009

Monsieur le Président de la République,

Nous, acteurs de la recherche : chercheurs, enseignant-chercheurs, doctorants, personnels techniques et administratifs du laboratoire de Photophysique Moléculaire, unité propre de rechercher du CNRS, avons été blessés et scandalisés par les propos que vous avez tenus lors de votre discours du 22 Janvier.

Vous considérez que les récompenses prestigieuses attribuées à des chercheurs cachent une recherche pratiquée par une majorité de médiocres et de fainéants. Quel est donc ce mépris pour toute une profession ? Que valent à vos yeux les années d’études, les concours de recrutement de plus en plus exigeants et sélectifs ? Il faut rappeler que l’émergence de résultats exceptionnels n’aurait pu voir le jour sans le travail quotidien et à long terme de l’ensemble des acteurs de la recherche. Ce travail se fait dans un esprit de coopération et non de concurrence. C’est en favorisant la diffusion de l’information et la collaboration, qui permettent confrontation et émulation, que la création de nouveaux savoirs et l’innovation sont possibles : une concurrence effrénée s’avère stérile.

Nous sommes aussi choqués de vous entendre affirmer que nous serions hostiles à toute forme d’évaluation. Nous tenons à vous rappeler que notre métier est par essence évalué en permanence : par nos communications scientifiques (publications dans des revues internationales, communications à des congrès ...), par les demandes de contrats de recherche nationaux ou internationaux et ensuite par le Comité National de la Recherche Scientifique dont les membres sont issus de l’ensemble de la communauté scientifique française. Est–il nécessaire de vous rappeler que l’évaluation par les pairs de façon collégiale est pratiquée dans tous les pays ayant une recherche de dimension internationale ?

Il est consternant de constater que le gouvernement engage des réformes de fond en s’appuyant sur une analyse erronée de la situation de la recherche publique française et qu’il se contente de désigner des boucs émissaires.

Nous sommes attachés aux missions du CNRS en tant qu’établissement public scientifique et technique pluridisciplinaire : faire progresser le champ des connaissances dans toutes les disciplines, valoriser et diffuser les avancées scientifiques et techniques, contribuer à la formation par la recherche. La transformation du CNRS en agences de moyens n’est pas compatible avec ces missions. Nous tenons à souligner que la communauté scientifique n’a cessé de réfléchir depuis les années 80 sur les évolutions de nos métiers et de faire des propositions pour faire évoluer notre système de recherche. Il est regrettable pour l’avenir de la recherche en France que vous restiez indifférent à toutes ces propositions.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Le conseil du laboratoire de Photophysique Moléculaire du CNRS.