Evolution du personnel permanent CNRS entre 1994 à 2007
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, le 2 mars 2009La recherche est une priorité affichée par les gouvernements successifs depuis des années. Ainsi, on pourrait naturellement penser que le personnel statutaire du CNRS (chercheurs, ingénieurs, techniciens) a "en absolu" ou en "en proportion relative au sein de la population française" augmenté (le nombre de chercheurs pour 1000 habitants est un des critères utilisés pour quantifier l’effort de recherche réalisé par un pays). Il ne s’agit pas ici de réaliser une telle estimation sur l’ensemble des chercheurs statutaires du service public de recherche et d’enseignement supérieur, mais de réaliser une étude sur la "sous-partie" CNRS. Petit rappel important, le CNRS est le premier organisme de recherche fondamental pluridisciplinaire en France et en Europe.
La figure ci-dessous montre que l’effectif statutaire au CNRS a augmenté de 0.7% entre 1994 et 2007 (soit 80 postes en 13 ans !). Ce chiffre, rapporté aux 90 chaires universités-CNRS de 2007 (qui supprime autant de postes de chercheurs au CNRS), montre la réelle ambition du gouvernement ! En une seule année, le ministère de Valérie Pécresse réussit à détruire plus de postes de chercheurs qu’il n’en a été créé - en moyenne - sur les 13 dernières années ! Pour les étudiants, doctorants et post-doctorants, le message est - malheureusement - très explicite. Pour l’ensemble du personnel de gestion ou de soutien à la recherche scientifique (Ingénieur, Techniciens, Administratifs) la situation est pire, car le solde est - sur cette même période - négatif (-1.5% soit une perte de 220 postes). Sur les 923 postes supprimés en 2009 dans la recherche et l’enseignement supérieur, 133 sont des postes d’IT au CNRS. Ainsi, le ministère de Valérie Pécresse réalise en une seule et unique année une diminution de postes qui - comparativement à l’évolution moyenne des 13 dernières années - aurait normalement nécessité plus de 6 ans. Chapeau bas !
La figure ci-dessous montre l’évolution relative en pourcentage (base 100 en 1994) de la population française et du personnel permanent au CNRS entre 1994 et 2007. Cette figure montre que l’évolution du personnel permanent du CNRS suit une évolution bien inférieure à celle suivie par la population française dans son ensemble.
Pour synthétiser ces données, la figure ci-dessous montre la part (en "pour mille") du personnel permanent au CNRS dans la population française entre 1994 et 2007 :
Sources :
- bilan social du CNRS 1999
- bilan social du CNRS 2000
- bilan social du CNRS 2001
- bilan social du CNRS 2002 (page 29).
- bilan social du CNRS 2003 (page 35).
- bilan social du CNRS 2004 (page 32).
- bilan social du CNRS 2005 (page32).
- bilan social du CNRS 2006
- bilan social du CNRS 2007
- bilans sociaux du CNRS de 1998, 1997, 1996, 1995 et 1994 en version papier.
- Evolution de la population française(source INSEE, bilan démographique).
Notes :
- Le choix de débuter cette étude en 1994 est dû aux bilans sociaux CNRS disponibles pour l’auteur. Si vous êtes en possession de données officielles avant 1994 et souhaitez contribuer à l’amélioration de cette étude, merci de laisser un commentaire sur cet article.
- Le choix de comparer la part du personnel permanent CNRS dans la population française totale est - en un sens - arbitraire. Une analyse (peut-être ?) plus pertinente aurait consisté à étudier la part de ce personnel dans la population active. La comparaison réalisée dans cette étude permet cependant de tracer les grandes lignes d’une ambition affichée : réduire le nombre de fonctionnaires, même dans les secteurs présentés comme une priorité nationale de premier ordre.