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Pourquoi défilons-nous aujourd’hui aux côtés de l’hôpital ?

Par Isabelle This-Saint-Jean, le 28 avril 2009

Parce que les "contre-réformes" qui touchent aujourd’hui le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche et celles qui s’abattent sur la santé ont pour fondement un même aveuglement idéologique, une même méconnaissance de nos métiers et des valeurs que nous portons.

Parce que dans les deux cas, le gouvernement après avoir entonné le "chant du déclin" du secteur concerné, impose une série de réformes qui loin de résoudre les problèmes qui se posent dans ces secteurs vont les aggraver et en créer de nouveaux.

Parce que sans être opposés à toute réforme, nous pensons que ces réformes ne sont pas les bonnes.

Parce que le gouvernement, dans les deux cas, pratique la stratégie de "l’enfumage" qui consiste à faire semblant de demander l’avis des professionnels du secteur et refuse en réalité d’établir un véritable dialogue avec les communautés concernées.

Parce que dans les deux cas, la même stratégie mobilisant mépris et de menace prévaut.

Parce que dans les deux cas, loin de s’imposer "de toute évidence" comme tente de le faire croire le gouvernement ou de n’être que "purement techniques", ces réformes sont en réalité de nature profondément idéologique. Dans l’un et l’autre cas, elles reposent sur une conception étroite et profondément "utilitariste" de nos activités. Ainsi, la recherche et l’enseignement supérieur n’ont plus pour vocation première de créer et de diffuser des connaissances, mais n’ont de sens que pour leurs applications industrielles ou sociales ; et dans le secteur de la santé, la préoccupation centrale n’est plus le malade mais la rentabilité de l’établissement de soin.

Parce que dans ces deux secteurs le gouvernement met en place des suppressions d’emplois statutaires, des externalisations des personnels administratifs, ouvriers et techniques et l’emploi massif de précaires ; une politique d’emplois publiques profondément irresponsable qui déstructure ces secteurs et qui n’est mûe que par la conviction idéologique du "trop grand nombre de fonctionnaires".

Parce que dans les deux cas, le nouveau cadre législatif met en place les conditions d’un désengagement financier de l’Etat dans ces secteurs.

Parce que dans les deux cas les moyens engagés par l’Etat, contrairement aux effets d’annonce des campagnes de communication orchestrées par les ministères concernés, ne sont pas à la hauteur des enjeux immenses qui se posent ici.

Parce que dans les deux cas, un même aveuglement idéologique conduit nos dirigeants à penser que la logique de mise en concurrence systématique est la condition nécessaire et suffisante de l’efficacité.

Parce que dans les deux cas, la loi met en place une concentration inefficace du pouvoir dans les mains de personnes qui se doivent d’avoir un rôle de "managers" et de prendre des décisions sur la base de critères absurdes et simplificateurs.

Pour toutes ces raisons notre bataille est la même !