CR de l’Assemblée Générale de Sauvons la Recherche, le 16 mai 2009
le 18 mai 2009
Cette AG s’est tenue dans les nouveaux locaux de l’Université Paris Diderot et a réuni une cinquantaine de personnes (auxquelles il faut ajouter un certain nombre d’adhérents qui n’avaient pu venir mais avaient transmis des procurations pour les votes).
L’AG a eu comme présidents de séance en alternance deux collègues lyonnais, Eric Guichard et Hubert Hansen. La première partie de l’Ag réservée aux adhérents de l’association s’est déroulée de 9h à 11h. Elle portait sur l’activité interne de l’association. La présidente, Isabelle This Saint-Jean, a fait un bref rapport moral, rappelant que l’association compte environs 800 d’adhérents, que le site web de SLR reçoit environ 100 000 visites / mois (200 000 en février 2009). Isabelle a abordé différents sujets :
La question de la médiatisation de nos luttes. Elle a souligné l’importance de cette médiatisation. Trop personnalisée, s’est-elle interrogée, en écho à certaines critiques ? ITSJ a regretté le nombre trop faible d’interventions individuelles ou collectives, sous forme de tribunes dans les journaux ou les nouveaux médias comme Mediapart ou Rue89.
Elle a fait le bilan des actions auxquelles SLR (ou certains de ses militants) ont participé depuis un an : 1re Academic Pride, pétition de juin 2008, avec + de 20 000 signatures, Université d’automne, actions concernant le CNRS, multiples manifestations, moratoire, occupations (ANR, siège du CNRS, ministère, etc.)
Lobbying auprès des partis politiques ou réponse à leurs invitations (Verts, PC, PS, Modem et même UMP), notamment lors d’auditions parlementaires ou de lettres collectives envoyées aux parlementaires.
Enfin Isabelle a rappelé les conditions très difficiles dans lesquelles, après avoir été poussée par certains membres du CA (je confirme) à être la VP de SLR quand Bertrand Monthubert (BM) était président, elle a été amenée à prendre la présidence brutalement abandonnée par BM, et ce, à la veille du grand mouvement de lutte de ce printemps 2009.
Après une assez brève discussion, ce rapport moral a été adopté à l’unanimité – 3 abstentions.
On est ensuite passé à un 2e chapitre qui s’annonçait délicat. Dans les semaines précédentes avaient circulé sur la liste SLR-débats une série de mails rendant notamment manifeste un désaccord entre la trésorière Jocelyne Fernandez-Vest (JFV) d’une part, et d’autre part Bérangère Dupont (BD), salariée par SLR et Isabelle, qui avait le soutien du reste du CA et qui portait d’une part sur le bilan comptable de l’association, et de l’autre sur la constitution d’une liste unique d’adhérents (JFV et BD ayant chacune une partie de cette liste), permettant les votes et sur les modalités de vote à adopter pour le renouvellement du CA.
Afin de trancher ces questions dans la transparence, l’AG à la suite d’une proposition d’Isabelle a nommé à l’unanimité deux commissions. Une commission de 3 commissaires aux comptes : Dominique Couret, désignée par l’assemblée, Eric Guichard (désigné par JFV) et Joel Barrault, membre du CA désigné par Isabelle. Cette commission s’est aussitôt retirée pour examiner sur place les pièces comptables, en présence de JFV et de Danièle Ghesquier-Pourcin. Une deuxième commission, électorale, a été désignée pour établir une unique liste électorale et un mode de vote indiscutable pour les membres du CA (vote qui aura lieu dans les deux semaines qui viennent). Cette commission est composée de Chantal Enguehard (informaticienne à Nantes, bon connaisseur de la question des modes de vote), JFV, Danièle Ghesquier-Pourcin, Florence Audier et Vérène Chevalier.
Lorsque la commission des finances a estimé avoir pris connaissance de tous les documents nécessaires, mis à sa disposition par BD, Eric Guichard est venu donner ses conclusions adoptées à l’unanimité des 3 membres. Je cite : "1) La commission remarque que les frais de déplacement de certains membres du CA sont élevés et décide d’en informer l’AG, mais considère que cette remarque n’est pas de sa compétence. 2) Elle souhaite que les justificatifs originaux soient conservés au siège de l’association 3) Pour la commission, les comptes sont justes."
A la suite de ce rapport, le rapport financier a été adopté à l’unanimité (- 2 abstentions), ainsi que le budget prévisionnel, présenté par BD (3 abstentions).
Ici, un paragraphe où je soulignais que les désaccords avec JFV ne concernaient clairement pas au départ des questions de trésorerie. Je l’avais rédigé afin d’éclairer cette situation conflictuelle et ne pas laisser l’impression que des questions d’argent gênantes étaient dissimulées. Isabelle estime qu’un tel développement était inutile et serait de nature à jeter de l’huile sur le feu. Cet argument me parait recevable ; je ne développe donc pas ce point.
Pendant que la commission des comptes travaillait et en attendant qu’elle rende ses conclusions, l’AG a utilement débattu d’un certain nombre de questions.
La question de l’amélioration du site de SLR, et du fonctionnement de la liste débats a été longuement discutée. Emmanuel Saint-James (ESJ) est enseignant chercheur, spécialiste des sites web. Il est l’une des personnes qui ont élaboré le système SPIP que Bertrand avait choisi pour notre site Web, et a un peu travaillé avec Bertrand sur ce site. ESJ a souligné qu’il est important de distinguer les débats (et la liste est faite pour cela) et la transmission d’informations, pour lesquelles la meilleure solution consiste à combiner le site de SLR (+ d’autres sites) et l’utilisation du fil RSS ou flux RSS, un système qui vous permet d’être alerté aussitôt qu’il y a une nouveauté sur ce ou ces sites. Un groupe de travail sera constitué autour d’ESJ, en liaison avec le futur CA de SLR, pour travailler sur l’amélioration du site de SLR, une question où l’essentiel n’est pas technique, mais concerne le projet éditorial que nous souhaitons développer, et qui touche à la spécificité de SLR..
Les questions des relations avec les organisations syndicales et autres formes d’organisation (Coordination Nationale des Universités, Coord Nat des Labos enLutte) on aussi fait l’objet d’échanges, mais non pas de conclusions. Isabelle a regretté que des représentants de SLR n’aient pas été plus présents dans ces différentes instances, en particulier pour défendre les points de vue plus spécifiquement "recherche".
La seconde partie de la matinée (11h-13h) a été consacrée à une analyse introduite par Isabelle de la situation actuelle, des actions passées, en cours et à venir.
le 4 juin, l’Academic Pride – La Marche de Tous les Savoirs, que nous devons soigneusement préparer, en essayant d’inventer des modes d’expression originaux. Pour cela, une réunion se tiendra à Paris le 18 mai (à 17h à Cochin) et il a été proposé d’organiser des AG dans les laboratoires et les universités dans les jours précédents et en particulier le 26 mai, journée prévue par les syndicats comme une journée interprofessionnelle. À l’ODJ de ces AG, outre l’annonce du 4 juin : le bilan de plusieurs mois de lutte, l’analyse de ce qui risque d’arriver, la préparation de textes pour la réunion plénière du Comité National du 10 juin.
La réunion plénière du Comité National du 10 juin 2009 sera la 4e du genre. Pendant 50 ans, le Comité National (actuellement, un millier de membres) ne s’est jamais auto-convoqué en plénière . Mais depuis 1998 il a utilisé 3 fois le droit suivant lequel, si la moitié de ses membres le demande, la direction du CNRS est tenue de convoquer cette réunion qui, pour autant, n’est clairement pas à son initiative. En décembre 1998 il s’était agi de s’opposer à Claude Allègre, le "dégraisseur de mammouths" qui avait tenté de modifier par décret l’organisation du CNRS sans même en avoir parlé avec la direction du CNRS ! En juin 2003, le CoNRS avait protesté contre des coupes budgétaires féroces, et cette réunion avait été rapidement suivie du limogeage de la DG du CNRS (G. Berger). En décembre 2005, le CoNRS avait protesté contre le plan de mise en place de l’AERES, qui devait dépouiller le CoNRS d’une grande partie de ses attributions, contribuant à affaiblir le CNRS. Lecteurs, dites aux membres de commissions que vous connaissez que c’est leur devoir de participer à cette réunion pour lui donner tout son poids. Qu’ils le veuillent ou non, leur absence sera interprétée comme un renoncement, voire comme un soutien à la politique gvtale.
Pour qu’une telle réunion serve à qq chose, Georges Debrégeas (GD) propose qu’y soit faite une demande très concrète : un appel aux DU de la vague A (les prochains qui vont être évalués), afin qu’ils ne transmettent pas leur rapports à l’AERES, mais au Comité National. Une telle action a déjà été proposée, certains y travaillent. Ce qui est nouveau est de demander à la plénière du CoNRS de s’en faire le relais légitime. Michel Saint-Jean (MSJ) propose une seconde motion : le basculement au CNRS des budgets ANR. Il a également été demandé que SLR envoie des motions au Comité national.
Pour donner tout son poids à cette initiative, ce qui serait super est que les DU se réunissent à une date très proche de celle du CoNRS.
Le 15 juin aura lieu la réunion du CS du CNRS, initialement prévue fin mai, mais que la direction du CNRS a reportée au dernier moment, soit faute de préparation suffisante, soit parce que cette direction ne souhaitait pas que les documents discutés au CS soient disponibles pour la réunion du CoNRSdu 10 juin. Cette réunion du CS est importante dans la mesure ou elle prépare le CA du CNRS du 25 juin, dit "CA de la fuite à Varennes", puisque ce CA doit se tenir au CERN, en Suisse. C’est là que doit être décidé et voté le COM (Contrat d’objectifs et de moyens) (d’objectifs sans moyens prédisent certains).
Autres questions abordées : · Plusieurs personnes ont estimé utile et nécessaire une analyse du fonctionnement réel de l’AERES · le CNRS est déjà démantelé a souligné J-N Rouzaud. Au CNRS comme dans les universités, le pourcentage de personnels précaires, en CDD, devient de plus en plus élevé. C’est très difficile de mobiliser dans ces conditions où une partie des personnels sont très inquiets de perdre leur emploi ou de ne pas en retrouver un autre à la fin de leur CDD. · Comme l’a souligné Annick Kieffer, parmi les personnels très inquiets, il y a en particulier les ITA et les BIATOSS (et notamment dans le secteur SHS qui, s’il était peu représenté dans les luttes de 2004, se retrouve beaucoup plus au front en 2009). L’absence de perspectives et d’emploi pour ces personnels va avec une modification profonde de l’organisation du travail dans les labos, et donc du type de recherche qui peut y être fait dès lors que les ITA ne sont plus là et qu’une partie de leur travail est repris par les docs, post-docs et quelques chercheurs. Il nous faut réfléchir et nous exprimer sur ces questions ! · Si le gvt est revenu sur les suppressions de postes au CNRS + Inserm associées à la création des chaires, la question des chaires n’est aucunement résolue pour autant : 1) le gvt peut très bien remettre cela dès l’an prochain, en cherchant à nouveau à piquer des postes au CNRS 2) Le principe même des chaires (enseigner moins pour gagner plus) avec ce qu’il va introduire comme inégalités, injustices et tensions dans les labos n’est pas acceptable 3) Pas acceptable non plus la façon de flécher ces chaires selon le bon vouloir du prince et le jeu des courtisans. François Dulac volontaire pour animer un groupe de lutte contre les chaires. · MSJ a présenté « Pour une autre Europe du savoir » le 30 mai au "104" (104 rue d’aubervilliers, 75019 Paris), une rencontre organisée par le collectif « Printemps 2010 » auquel participe activement SRL ; la matinée sera consacrée à des témoignages de collègues européens sur la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche dans leur pays, l’après-midi à un débat consacré à l’organisation d’un contre-sommet à celui des chefs d’Etat qui se tiendra au printemps 2010. (Voir le site)
L’après-midi, pendant deux heures a eu lieu une discussion introduite par Michel Saint-Jean sur le document correspondant au départ à une actualisation des EGR de 2004, et dont le titre pourrait être ’"Pour une réforme concertée de l’ES&R" ou "Pour un service public d’ens sup et de recherche". Au terme d’un long travail sur ce document, MSJ lui-même estime que plusieurs points doivent être encore développés, en particulier : 1) La question des ITA et BIATOSS 2) La carte universitaire (toutes les universités sont-elles vraiment équivalentes entre elles ?) 3) Les relations avec le secteur privé.
Il n’est pas possible de faire un résumé lisible et digeste des différents points abordés (CIR, tâches et rémunération des docs et post-docs, modulation des services, moyens respectifs des universités et des classes prépa/grandes écoles/IUt, etc.) MSJ a répondu à de nombreuses remarques et suggestions et pris des notes détaillées, ce qui devrait déboucher sur un texte amélioré par les apports de cette AG. GD et MSG se sont tous deux exprimés sur la nécessité d’un texte court reprenant qq points particulièrement importants/saillants de nos propositions. On peut souligner qu’un tel outil n’a des chances d’être utilisable avec un certain impact qu’en étant associé avec une mobilisation donnant l’espoir que ces propositions auront une chance d’être entendues, fût-ce en partie. .
Au cours de l’après-midi, les candidat(e)s au CA se sont présentés, et les candidats absents ont également été présentés. Voici la liste des candidatures (pour 20 places). On peut se réjouir du nombre et de la qualité des nouveaux candidats, dont on espère qu’ils contribueront à donner un nouveau souffle à SLR. Un dernier salut aux membres du CA qui ne se représentent pas, pour des raisons diverses et inévitables (usure, désaccords plus ou moins importants, problèmes de santé qu’on espère en voie de résolution).
Sont candidats au prochain CA de SLR :
- Anné Colette
- Aucouturier Pierre
- Audier Henri
- Barrault Joël
- Brossard Julien
- Catelain Cyril
- Chevalier Vérène
- Debregeas Georges
- Demade Julien
- Fossey Jacques
- Gaviano Marie-Pierre
- Jeandel Catherine
- Keller Angelica
- Kieffer Annick
- Lévi Claire
- Mémery Laurent
- Mucchielli Laurent
- Saada Anne
- Saint-James Emmanuel
- This Saint-Jean Isabelle
- Trautmann Alain
pour le comité Lyonnais Gandrillon Olivier + Hansen Hubert
En conclusion, et compte tenu des difficultés générales ou conjoncturelles de la période, on peut considérer que cette AG s’est bien passée, et pose de nouvelles bases pour la suite, qui ne s’annonce pas facile.
Rappel de qq personnes à contacter par celles et ceux qui sont prêts à travailler sur des points précis :
Participer à la réflexion du l’amélioration du site web de SLR : Emmanuel Saint-James
Emmanuel.Saint-James@lip6.fr
Suggestions pour l’Academic Pride : Georges Debregeas et Alain Trautmann
georges.debregeas@lps.ens.fr
Lettre aux DU/ CoNRS plutôt qu’AERES : Claire Waelbroeck et Georges Debregeas
claire.waelbroeck@lsce.ipsl.fr
Lutte contre les chaires : François Dulac et Claire Waelbroeck
Suggestions pour le texte : "Pour une réforme concertée de l’ES&R"
Michel Saint-Jean michel.saintjean@univ-paris-diderot.fr
CR rédigé par A. Trautmann, revu et corrigé par Isabelle This-Saint-Jean et Angelica Keller