Réforme ou assassinat de la recherche et de l’enseignement supérieur ?
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, , le 5 juillet 2009La transformation brutale imposée par le gouvernement à l’enseignement supérieur et à la recherche constitue un bouleversement tel qu’elle menace les conditions d’existence et de fonctionnement de ce secteur. Pierre après pierre, le gouvernement actuel - dans la continuité de ses prédécesseurs - démolit le système antérieur, institutions comme statuts. Avec la mise en place du L.M.D., le « Pacte pour la recherche » qui a vu la création des deux agences - l’Agence Nationale de la Recherche (A.N.R.) et l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (A.E.R.E.S.), la loi dite L.R.U. (Liberté et responsabilité des universités), l’attaque contre grands organismes (C.N.R.S., I.N.S.E.R.M., etc.), celle sur les statuts des personnels et la montée de la précarité dessinent un dispositif institutionnel radicalement nouveau. Cette destruction est d’autant plus inadmissible qu’au cours de l’année 2004, notre communauté, consciente de la nécessité de faire évoluer ses institutions et de résoudre les problèmes que ces dernières connaissaient, avait pendant de longs mois travaillé collectivement à l’élaboration d’un nouveau projet pour l’enseignement supérieur et la recherche lors des Etats Généraux de la recherche . Or, les propositions ainsi élaborées , soit n’ont pas été prises en compte, soit ont été profondément dévoyées. A la place, nous avons eu une série de « réformes » qui n’ont fait que détériorer encore plus la situation de notre secteur. Ainsi toutes les difficultés que nous avions l’ambition de résoudre ont-elles été aggravées : la question de l’emploi scientifique et de la précarité grandissante dans le milieu académique, celle du financement de la recherche, celle de la valorisation de cette dernière, celle de la coordination entre des institutions multiples et diverses, celle de l’échec des étudiants en premier cycle, de la lourdeur administrative et du manque de personnels, de la démoralisation d’un corps enseignant, etc. Loin de renforcer notre capacité à produire et transmettre des connaissances, loin de l’objectif de démocratisation de l’accès au savoir, les réformes qui ont été réalisées défigurent ce secteur, en imposant des mots d’ordre de rentabilité, de dirigisme, de gestion managériale, de mise en concurrence et de remise en cause des services publics.
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