Communiqué du SNTRS CGT
Le CNRS a 70 ans et un avenir à construire
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, le 20 octobre 2009Le CNRS a 70 ans et un avenir à construire
Après la seconde guerre mondiale, le CNRS est devenu une institution prestigieuse, internationalement reconnue, grâce aux contributions que ses équipes ont apportées dans de nombreux champs scientifiques. Il doit cette réussite notamment aux luttes des personnels, qui pendant plus de trente ans, ont arraché des avancées démocratiques qui ont permis à de nombreux scientifiques de bénéficier d’une grande liberté de recherche.
Un recrutement jeune sur poste stable pour les chercheurs et les ITA
Un statut des personnels fondé sur les qualifications
Un métier de chercheur à temps plein
Un financement régulier pour des projets originaux et des projets à long terme
Des Instances scientifiques, où des représentants élus de toutes les catégories de personnels sont majoritaires, qui évaluent les laboratoires et les chercheurs et qui contribuent à la réflexion prospective sur l’avenir des champs de recherche.
Aujourd’hui, ces avancées sont remises en cause :
Le recrutement sur postes stables est souvent tardif, jusqu’à 35 ans ou plus dans certaines disciplines. En conséquence, le nombre de CDD a explosé pour les ITA comme pour les chercheurs.
Le métier de chercheur à temps plein est menacé. D’ores et déjà, la prime d’excellence scientifique incite les chercheurs à réduire leur temps de recherche pour faire de l’enseignement et pousse à la concurrence au lieu de la collaboration.
La contribution des ingénieurs, techniciens et administratifs reste dans l’ombre.
Le financement régulier est remplacé par un financement par appel d’offres souvent sur thèmes affichés dont le choix est politiquement contrôlé. Ce système de financement substitue la compétition à la coopération et pousse à l’abandon des projets à long terme et au conformisme. Qui prendra le risque, avec ce système, de déposer des projets allant à l’encontre de la pensée dominante ?
Les prérogatives des instances scientifiques sont clairement menacées par la création d’agences gouvernementales, l’ANR et l’AERES, où la bureaucratie se substitue à la démocratie.
Aujourd’hui, l’avenir du CNRS est incertain et le stress remplace la passion.
Le gouvernement veut réduire le CNRS à une agence de moyens complètement asservie au pouvoir politique et aux entreprises. Que restera-t-il de l’institution prestigieuse que nous avons connue ? A travers les menaces qui pèsent sur le CNRS, c’est l’avenir de la recherche française qui est en cause.
Pour le SNTRS-CGT, il n’y a pas de fatalité. Les personnels peuvent construire un avenir pour le CNRS et la recherche publique de notre pays.
Villejuif, le 19 octobre 2009