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REFUS DE PARTICIPATION AUX EXPERTISES AERES

le 3 décembre 2009

MOTION DE REFUS DE PARTICIPATION AUX EXPERTISES AERES

Nous soussignés, Marie Frédérique Bacqué, Fethi Benslama, Claude de Tychey, Christian Hoffmann, François Pommier, membres du collège PR du CNU 16, refusons de participer à ce titre aux expertises de l’AERES. Ce refus est motivé par les raisons suivantes :

1) Ces expertises devront être réalisées, comme nous l’a rappelé récemment la présidente de notre section du CNU, en respectant strictement les critères d’évaluation de l’AERES, autrement dit avec l’obligation d’appliquer la nouvelle grille de classement des revues.

2) Or, ce nouveau classement des revues est en contradiction totale avec la motion du CNU, il introduit une hiérarchisation encore plus radicale entre les revues, ce que nous avons rejeté.

3) Il repose sur la seule base du facteur d’impact relatif que nous récusions, dans la mesure où, pour plusieurs sous-disciplines, il fait reculer davantage le niveau d’évaluation de leurs meilleurs supports.

4) Les bases de ce classement déqualifient de fait l’ensemble des revues francophones que nous nous étions engagés à défendre dans notre motion. En effet, si certaines de ces revues indexées « Psycinfo » sont maintenant considérées comme qualifiantes, ce gain est en fait un leurre : elles sont toutes reléguées en dernière position dans la nouvelle grille d’évaluation de l’AERES ! (avec le descripteur N.D.), ce qui continuera à pénaliser lourdement les publiants actifs dans ces supports. Il entraine de fait une évaluation globale négative de leur équipe de recherche, lourde de conséquences dans le cadre de l’autonomie des universités. En effet, ces équipes comme leurs membres ne pourront au mieux espérer qu’une évaluation B, et seront pénalisés au niveau du nouvel organigramme des universités autonomes. Rappelons, à ce sujet que les AERES de sociologie et de philosophie ont intégré nombre de revues francophones au niveau d’excellence sans aucun facteur d’impact.

Aussi, nous demandons à l’ensemble de nos collègues PR, sollicités pour effectuer des expertises dans le cadre de l’AERES, de suspendre leur participation aux évaluations, tant que les bases du classement de l’AERES n’ont pas été revues dans un sens qui prend en compte nos revues au niveau A. Nous demandons aux équipes de recherches de ne pas accepter d’être évaluées par des comités de visites où les tenants de notre paradigme ne sont pas suffisamment représentés, et où la qualité de nos revues n’est pas reconnue en référence à d’autres critères que le facteur d’impact.

M-F Bacqué

F. Benslama

C. de Tychey

C. Hoffmann

F. Pommier


Courrier à l’AERES et la DGES

Monsieur le Professeur Jean-François Dhainaut Directeur de l’AERES

Monsieur le Directeur,

L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur a rendu publique, le 14 octobre dernier, la liste des revues qu’elle considère présenter, dans le domaine "psychologie / pathologie / ergonomie ", les critères scientifiques requis.

Vous n’êtes certainement pas sans connaître les réactions que la liste de même facture et reposant sur des critères identiques, publiée l’an dernier, avait provoquées dans notre communauté scientifique. Il ne peut qu’en aller de même cette année, tant cette liste (fondée sur les "critères d’impact") comporte de risques de stérilisation de la pensée et de la recherche, d’appauvrissement de la diversité des publications et de leurs supports, de réduction dramatique des orientations sous-disciplinaires à un seul paradigme étroit. Nous vous faisons grâce ici de l’argumentaire détaillé que mérite la question, mais tenons à votre disposition un véritable dossier de textes et de publications présentant ces arguments.

Il nous paraît important de vous faire savoir que le Séminaire Inter-universitaire d’Enseignement et de Recherche en Psychopathologie et Psychanalyse [association qui regroupe actuellement plus de 200 Maîtres de conférences et Professeurs des Universités en psychopathologie clinique (soit la majorité des enseignants-chercheurs français dans ce domaine)] condamne fermement tant le processus conduisant, sans aucune concertation de la communauté scientifique concernée, à produire de telles listes, que l’utilisation qui peut en être faite ensuite à des fins d’expertise. Ce pourquoi le SIUEERPP, qui prône une évaluation avant tout fondée, précisément, sur les avis, les pratiques et les objectifs de la communauté scientifique concernée, sollicite de votre part la possibilité de faire entendre ses arguments et ses propositions alternatives, que ce soit à travers un entretien, ou à travers une réunion qui permette de remettre à plat ces procédures évaluatives, singulièrement peu adaptées aux champs disciplinaires qu’elles abordent.

Vous remerciant d’avance de l’attention que vous voudrez bien nous accorder, nous vous prions, Monsieur le directeur, d’agréer l’expression de nos pensées les plus respectueuses.

- Alain Abelhauser, Professeur des Universités, Président du SIUEERPP
- Roland Gori, Professeur des Universités Emérite, Président d’honneur du SIUEERPP
- Mohammed Ham, Professeur des Universités, Secrétaire Général du SIUEERPP

Copies à :
- Madame Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
- Monsieur le Professeur Pierre-Louis Fagniez, Conseiller au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
- Monsieur le Professeur Patrick Hetzel, Directeur de la DGES
- Madame le Professeur Annie Vinter, Conseillère à l’AERES