Questions les plus fréquentes concernant le refus de candidature à la PES
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, le 18 juin 2010Parmi les questions et objections suscitées par l’action "Nous refusons de demander la Prime d’excellence scientifique", voici les plus fréquentes.
N’hésitez pas à enrichir le débat en réagissant aux réponses proposées.
QUESTIONS :
- Pourquoi cette action s’applique-t-elle seulement au CNRS et comment l’étendre aux autres EPST (Inserm, Inra etc) ?
- Pourquoi cette initiative ne concerne-t-elle que les chercheurs CNRS et pas les enseignants-chercheurs ?
- Le refus de candidature est-il le moyen le plus efficace ? Ne vaudrait-il pas mieux que tout le monde se porte candidat afin d’engorger les services ?
- Au sein du CNRS, cette action ne concerne-t-elle que les chercheurs ? Les ingénieurs de recherche ne devraient-ils pas eux aussi soutenir cette lettre de refus dans la mesure où la PES pour les chercheurs inaugure un système de primes qui s’appliquera progressivement à toutes les catégories ?
- La singularisation des salaires via les primes nuit-elle réellement à la revalorisation des traitements et carrières pour tous ? L’un est-il exclusif de l’autre ? La fonction publique ferait-elle fi de cette valeur républicaine qu’est la reconnaissance du mérite ?
- Que faire si l’on soutient l’action "PES non merci" mais que l’on a déjà déposé son dossier de candidature ?
1/ Pourquoi cette action s’applique-t-elle seulement au CNRS et comment l’étendre aux autres EPST (Inserm, Inra etc) ?
L’initiative est partie de chercheurs CNRS, pour lesquels l’on disposait des informations nécessaires : calendrier du dépôt de candidatures des PES, liste des agents CNRS etc. L’extension de l’action aux autres EPST est une excellente idée que nous avons envisagée, mais l’initiative doit partir des agents de l’organisme concerné.
Dans le but d’élargir ce mouvement, vous pourriez à l’aide de quelques collègues qui partagent votre avis sur la PES adapter la lettre-type CNRS à la situation de votre organisme et l’envoyer à son président ainsi qu’aux instances chargées en son sein de l’attribution de la la prime. Sauvons la Recherche se fera un plaisir de relayer votre action sur son site, si vous faites adresser copie des courriers à contact@sauvonslarecherche.fr et slr.media@free.fr. Nous créerons une rubrique spéciale dans laquelle nous publierons avec leur accord les noms des refusants.
2/ Pourquoi cette initiative ne concerne-t-elle que les chercheurs CNRS et pas les enseignants-chercheurs ?
Pour les mêmes raisons que pour les autres EPST (dans les universités le calendrier est encore plus différencié) et aussi parce qu’existait dans les universités depuis quelques années la Prime d’encadrement doctorale et de recherche (PEDR), convertie en PES.
Nous précisons cependant que la rédaction d’une lettre-type de refus de candidature à la PES pour les enseignants-chercheurs est en cours. Rien cependant ne vous oblige à l’attendre, et vous pouvez adresser dès aujourd’hui une lettre de refus au Président de votre université, au Président du CNU et au président de votre section CNU (si votre université est passée aux RCE, le CNU n’est plus impliqué dans les primes mais adresser un courrier à ses instances demeure un symbole fort).
Nous vous serions reconnaissants bien entendu d’en transmettre une copie à contact@sauvonslarecherche.fr et slr.media@free.fr afin que nous puissions unifier toutes les initiatives de ce type et leur garantir le plus de visibilité possible. Nous relaierons cette action, comme pour le CNRS, en publiant pour ceux qui le veulent la liste des refusants.
3/ Le refus de candidature est-il le moyen le plus efficace ? Ne vaudrait-il pas mieux que tout le monde se porte candidat afin d’engorger les services ?
Une telle action pourrait malheureusement être interprétée dans un sens favorable à la PES. Il serait impossible de distinguer entre ceux qui candidatent « pour de vrai » et ceux qui candidatent « pour de faux ». Le risque serait donc de donner les apparences d’un plébiscite au système de primes.
4/ Au sein du CNRS, cette action ne concerne-t-elle que les chercheurs ? Les ingénieurs de recherche ne devraient-ils pas eux aussi soutenir cette lettre de refus dans la mesure où la PES pour les chercheurs inaugure un système de primes qui s’appliquera progressivement à toutes les catégories ?
ll serait souhaitable, bien entendu, que les ingénieurs soutiennent cette action et s’ils veulent rédiger des lettres qu’ils enverraient au président du CNRS et dont ils nous feraient parvenir une copie ([contact@sauvonslarecherche.fr] et slr.media@free.fr), nous sommes prêts à les faire figurer sur le site selon le même principe. Dans le cadre de la mise en place du nouveau système de primes, nous sommes en train d’envisager une action globale. Nous vous tiendrons informés aussi vite que possible.
5/ La singularisation des salaires via les primes nuit-elle réellement à la revalorisation des traitements et carrières pour tous ? L’un est-il exclusif de l’autre ? La fonction publique ferait-elle fi de cette valeur républicaine qu’est la reconnaissance du mérite ?
L’introduction de la prime a précisément pour objectif d’évacuer la question de la revalorisation des salaires pour l’ensemble des personnels. Ce système ne constitue en aucun cas un dispositif acceptable d’amélioration des revenus des agents de la fonction publique. Il faut savoir que le statut de la fonction publique permet la prise en compte de la qualité du travail accompli par les mêmes agents au travers du déroulement différentiel des carrières. En vertu de cette disposition, il n’est donc aucun besoin d’introduire des primes pour rendre effective la reconnaissance de la qualité. En revanche, il serait nécessaire de mieux se servir des possibilités existantes.
Le premier but de la prime, c’est donc de semer la division au sein des EPST et apparemment, la manœuvre est efficace... Mais ce n’est pas le seul but ! Dans le contexte général de baisse de salaires des fonctionnaires, la mise en place de primes, qui représente une somme infime pour le ministère, permet de faire diversion.
6/ Que faire si l’on soutient l’action "PES non merci" mais que l’on a déjà déposé son dossier de candidature ?
On peut s’engager dès maintenant par une lettre adressée au président du CNRS et au président de la section concernée au CoNRS à reverser le montant de la PES que l’on aura éventuellement obtenue à son laboratoire ou à l’organisme de son choix. Si une copie du courrier est adressée à contact@sauvonslarecherche.fr et slr.media@free.fr, les noms des "reversants" pourront, avec l’accord de ceux-ci, être publiés sur le site.