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ALERTE à L’Institut de Recherche pour le Développement : une disparition programmée ?

le 28 juin 2010

Un nouvel article traitant de l’IRD publié le 19 juillet 2010 est disponible ici


ALERTE à L’IRD :

Disparition de l’opérateur de recherche IRD au profit d’une Agence de moyens Inter-établissements de Recherche pour le Développement (AIRD) ?

Qu’est ce que l’IRD ?

L’IRD - l’Institut de Recherche pour le Développement - est un établissement public de recherche scientifique et technique (EPST) caractérisé par :
- une double tutelle (Ministère de la Recherche et Ministère des Affaires Etrangères) ;
- une pluridisciplinarité radicale (sciences de l’environnement, de la santé, sciences humaines et sociales) ;
- une tradition et un capital de plus de 50 ans de production de connaissance, d’observation et collecte de données sur développement, les sociétés et l’environnement dans toute la zone intertropicale, (ex-Orstom) ;
- un mode de travail particulier de ses personnels dédiés à la recherche, en affectation longue chez les partenaires recherche, universitaires ou opérationnels, dans les pays du Sud.

L’IRD représente dans le paysage de la recherche française tout à la fois :
- un établissement multisites de 2 400 personnes (1 siège et 2 centres en France, 5 représentations en DROM et 19 en Pays du Sud, plus divers sites d’affectations du personnel chez partenaires du Sud et du Nord)
- un capital de recherche fondamentale orientée par, pour et sur le développement, et réalisée au profit et avec les Pays du Sud ;
- des potentialités originales de recherche fondamentale, finalisée et de formation par la recherche ;
- des capacités d’ancrage et de liens entre communautés scientifiques du Sud et du Nord.

Comme les autres EPST, l’IRD a été profondément transformé par la réforme.

1/2000-2009 : Umrisation

 : en 2010 les 97 unités de recherche ou de service créées en 2000 se trouvent toutes intégrées à des Umrs. Les nouvelles conditions de tutelles (une nationale, une locale) posées par le gouvernement ont entraîné dans quelques cas des difficultés pour l’IRD à faire reconnaître sa qualité de tutelle. Cependant, les UMR ont pour obligation de dépenser dans des opérations de recherche menées par les chercheurs et personnels au Sud et avec les partenaires institutionnels des Suds les financements versés par l’IRD, ce qui garantit le respect des missions de l’IRD.
- La suite des réformes suppose à l’IRD comme dans les autres organismes et les universités la concentration des forces de recherche dans de plus grosses unités, appelées selon les cas Laboratoires d’Excellence, ou, à l’IRD, LMI, et UMI - Laboratoires ou Unités Mixtes Internationales avec partenaires de Pays du Sud. Ces réformes sont dans le cas de l’IRD liées à un fonctionnement qui sera de plus en plus d’Agence et de moins en moins d’opérateur : les LMI et UMI seront créées sur appels d’offre, et les agents extérieurs à l’IRD seront majoritaires dans ces nouvelles structures, selon les informations données par le Directeur Général, aujourd’hui Président, de l’IRD lui-même. Par ailleurs, ces réformes posent de façon générale la question du sort des unités qui n’obtiendraient pas leur création, et de leur personnel.
- Se pose également la question de l’indépendance de la recherche, dans la mesure où des thématiques et des régions seront fléchées par le gouvernement, au travers des institutions. Dans le cas de l’IRD, les LMI doivent se monter à l’intérieur de Programmes Prioritaires Régionaux, qui sont déjà en partie définis depuis le haut et excluent à la fois, de façon arbitraire, des régions du « champ » de recherche de l’IRD, et les recherches comparatives et multi-échelles.
- Par ailleurs, la compatibilité avec la structuration quadriennale antérieure des UMR n’ait été préalablement réfléchie. La participation des personnels à des mégastructures montées en parallèle pose la question du bon avancement de leurs programmes de recherche.

Le paysage des Unités de recherche de l’IRD officiel actuel est le suivant : 51 unités mixtes de recherche (UMR), 2 mixtes internationales (UMI) avec des universités et des établissements étrangers de recherche et d’enseignement supérieur, 2 unités de service (US) ; 5 unités de recherche et une participation en co-tutelle de l’IRD à 4 observatoires des sciences de l’Univers.

2/ Les autres transformations
-  2006 -Création d’une fonction d’Agence de moyens, présentée comme autonome et différente de l’IRD sous le sigle AIRD mais « abritée » par l’IRD. Normalement la participation en moyens de tous les opérateurs de recherche intervenant dans les Pays du Sud est prévue. Pour le moment seuls les moyens de l’IRD sont impliqués. - 2007 - Délocalisation du siège de l’IRD de Paris à Marseille, perte d’une partie du personnel, multiplication des recrutements en CDD.
- 2007-2010 - Réorganisation et réduction du nombre des représentations IRD à l’étranger : autrefois concernant un pays, elles deviennent à portée régionale.
- 2009 - 2010 - Lancement nouvelle politique de partenariat avec les Pays du Sud sous forme de LMI, UMI (Laboratoires ou Unités Mixtes Internationales avec partenaires de Pays du Sud).
- 2 juin 2010 - Réorganisation de la Direction et le Présidence de l’IRD en une seule fonction de Président Directeur Général.
- 18 juin 2010 - Soumission des éléments d’un projet de profonde réorganisation de l’IRD dans sa fonction d’opérateur et de renforcement de la fonction d’agence AIRD tout à la fois au Conseil Technique et Paritaire Central et au Conseil Scientifique de l’IRD. Cela provoque respectivement le boycott par les syndicats et l’énoncé de son désaccord par le CS.
- 29 juin 2010 - Soumission du même projet au Conseil d’Administration du 29 juin 2010 prochain.

La réorganisation de l’Institut et de sa gouvernance est menée précipitamment, dans la plus grande opacité, par l’équipe de direction. Elle signifie peut-être la séparation des fonctions de recherche et de gestion des moyens à l’IRD, la fin du pilotage de l’IRD par une politique de recherche ou la perte de la fonction d’opérateur de recherche de l’IRD et son évolution vers une simple agence de moyens…

Au 29 juin 2010, ont déjà exprimés leur désaccord :
- le Conseil Scientifique de l’IRD, déclaration du conseil scientifique sur l’évolution en cours de l’IRD, du 18 juin
- les représentants syndicaux par le Boycott du CTPC du 18 juin sur la "réorganisation des services centraux" et leur déclaration du 23 juin suite à convocation extraordinaire du CTPC pour le 25 Juin 2010 (envoyés au Conseil d’Administration)
- les DU et DAU des Sciences Humaines et Sociales : Note pour le Conseil Scientifique sur la programmation scientifique du point de vie des Sciences Humaines et Sociales
- les Présidents et vice présidents des commissions (CSS1, CSS2, CSS3, CSS4 , CGRA1, CRA2),
- Ird en lutte (groupement et forum mail spontané de personnels IRD et sympathisants) informe sur l’inquiétude des personnels par une lettre aux membres du Conseil d’Administration de l’IRD, envoyé le lundi 28 juin 2010, plus de 300 signataires

Personnels de l’IRD en lutte

Documents joints : (voir aussi NOUS NE SERONS PAS COMPLICES (déclaration intersyndicale IRD 23-6-010))

1/ Déclaration du Conseil Scientifique

2/ Déclaration du Comité Technique Paritaire Local

3/ Directeurs et Directeurs Adjoints d’Unités des Sciences Humaines et Sociales : Note pour le Conseil Scientifique sur la programmation scientifique du point de vie des Sciences Humaines et Sociales

Word - 31 ko

4/ Lettre des personnels et associés IRD aux membres du Conseil d’administration (plus de 300 signataires le 28 juin à 20h)

Word - 59 ko

5/ Message des CSS-CGRA aux membres du CA

Word - 35.5 ko

6/ Déclaration intersyndicale - CTPC du 18 juin

Word - 56 ko
Déclaration intersyndicale CTPC du 18 juin