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Crise à l’IRD : communiqués CGT-SNTRS et SNCS du 22/07/2010

le 23 juillet 2010

Communiqué CGT-SNTRS

Demain, 23 juillet, se réunira un des Conseil d’administration les plus calamiteux de l’histoire de l’IRD (nous n’oublions pas celui du 20 décembre 2006, qui se prononça pour la délocalisation du siège à Marseille). En effet, de façon unanime et solidaire, l’ensemble des élus de cette instance refusent de siéger pour participer à ce qui s’apparente à une mascarade et est perçu comme une marque de mépris envers l’ensemble du personnel. Alors, dans la série "la charrue avant les bœufs", ou "je tire d’abord, et on discute après", le président propose aux administrateurs de venir délibérer au CA du 23 et de débattre cet automne dans les instances ! En prime, il nous envoie la ministre Pécresse pour faire passer la pilule au CS extraordinaire de la rentrée.

Au-delà de l’ordre du jour de ce CA qui aurait pu donner matière à débat sur l’évolution de notre institut, ce qui est avant tout critiquable c’est la méthode utilisée pour imposer et faire passer en force des propositions qui vont bouleverser profondément cet organisme qu’est l’IRD. Les changements proposés risquent d’avoir un impact si important sur notre travail de recherche qu’il aurait fallu que le conseil scientifique eût été saisi en premier lieu de ces projets et eût pu donner son avis (conformément au règlement intérieur) avant que le débat ne se déroule dans les autres instances tels que les Comités Techniques Paritaires et ne soit conclu au CA.

Bien évidemment, les enjeux soulevés par "L’IRD demain", les fameux Programmes Prioritaires Régionaux (PPR) définis-on-ne-sait-comment, le phagocytage de plusieurs services par l’AIRD et la création des 3 directions déléguées soulèvent des questions et des inquiétudes légitimes auprès du personnel. Tout cela nous le traduisons par la volonté du ministère de piloter l’IRD avec un manque flagrant d’ambition scientifique, en s’appuyant sur une omni-présidence drapée dans l’opacité de cabinets qui lui seront directement rattachés. Se dessine aussi la perspective d’une amputation de l’organisme avec l’autonomie future de l’agence de moyens, et une disparition à terme de l’opérateur de recherche dans les UMR, où notre spécificité risque la dissolution. Par ailleurs, tout cela nous rappelle ce qui se passe dans le même temps au CNRS et à l’INSERM.

De toutes façons, la méthode n’est pas nouvelle, elle est bien caractéristique d’un gouvernement qui cherche à faire passer ses réformes impopulaires en été. Le bonus, avec ce gouvernement, c’est la crise de « réformite » aigue doublée d’un mépris pour les intellectuels et les chercheurs. Là encore, nous pouvons percevoir la projection personnelle du chef de l’état qui se cache derrière les prétextes fallacieux du néo-libéralisme. Rappelons quand même que les programmes 172 et 187 du MIRES, qui regroupent les principaux organismes de recherche (EPST et EPIC), comptent tous 2 parmi leurs objectifs : « contribuer à l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale par la valorisation des résultats de la recherche et le soutien à l’innovation dans les entreprises ». La recherche n’est donc plus un facteur de connaissance, mais devient un élément de l’économie libérale...

Le 7 septembre prochain, à l’occasion de la journée de grève nationale, nous appelons l’ensemble des travailleurs de l’IRD, scientifiques comme administratifs, en métropole comme dans les DOM-TOM et à l’étranger, à se mettre en grève et descendre dans la rue pour faire entendre notre ras-le-bol de cette politique destructrice.

Syndicat National des Travailleurs de la Recherche Scientifique


Communiqué SNCS

La direction de l’IRD néglige les représentants du personnel et passe en force

Suite à la mobilisation des personnels contre la réforme de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le PDG a reporté à un Conseil d’administration extraordinaire à la date estivale du 23 juillet, la réorganisation de la direction de l’organisme (SNCS Hebdo du 30 juin). Le SNCS rappelle qu’il n’accepte pas ce passage en force en période de vacances et qu’il exige une vraie concertation sur la réorganisation de la direction et les orientations stratégiques de l’IRD avec les personnels et leurs représentants au CTP, CS et CA, ainsi qu’avec les organisations syndicales.

Tout en imposant la réorganisation de la direction, nous apprenons que le PDG fait mine de négocier le schéma stratégique « IRD demain » avec le Conseil scientifique (CS) de l’organisme. L’absence d’information aux organisations syndicales représentatives affiche le mépris du PDG de l’IRD vis-à-vis des représentants du personnel.

La réalité de cette « négociation » est celle-ci : les syndicats apprennent par des voies non officielles que la Ministre s’est invitée au prochain CS d’octobre, qui aura à discuter le schéma stratégique de l’organisme. On se souvient de l’intervention de Valérie Pécresse au Conseil scientifique du CNRS (juin 2009) au moment où la mobilisation contre la « réforme » du CNRS était au plus haut. Le SNCS dénonce cette forme d’ingérence politique qui n’a pour but que de faire croire à une pseudo-négociation entre le CS et le ministère.

Le SNCS constate aujourd’hui qu’aucune prise de contact n’a été proposée aux organisations syndicales, ni par le PDG de l’IRD ni par le Ministère, alors que plusieurs interventions ont été faites pour demander la prise en compte des revendications des personnels. Le SNCS dénonce une nouvelle fois le maintien du vote sur la réorganisation de la direction au CA extraordinaire du 23 juillet, alors que le CS n’aura pas encore approuvé le schéma stratégique. Le PDG de l’IRD entend toujours passer en force, puisque la réorganisation de la direction, qui constitue une mise en application des orientations stratégiques, aura été approuvée avant le vote du CS reporté à l’automne prochain.

La Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche montre ainsi ce qu’elle pense des chercheurs et des ITA : des petits soldats qui n’auront à exécuter que les projets décidés par les instances qu’elle pilote (ANR, AERES, Alliances), les PDG des organismes de recherche agissant comme les contremaîtres du Ministère.

Le SNCS appelle les personnels des EPST à construire une forte mobilisation dès septembre contre le démantèlement des organismes de recherche accéléré notamment par la mise en place des Alliances, la transformation du rôle de la recherche et les avatars du Grand emprunt : Labex, Equipex, « Initiative d’Excellence ».

Patrick Monfort, Secrétaire général du SNCS-FSU Meudon le 22 juillet 2010