Sauvons La Recherche soutient l’Appel des 47 publié dans Charlie Hebdo
le 1er mars 2011
Depuis 2009, les chercheurs du CNRS se voient proposer la prime d’excellence scientifique (PES). Objectif selon le ministère, améliorer les carrières. Interprétation selon les chercheurs : individualiser les salaires, puisque ce dispositif ne profitera qu’à 20% d’entre eux.
La première année, la PES fut attribuée automatiquement aux titulaires de récompenses scientifiques. Aussitôt, Didier Chatenay, médaille d’argent du CNRS, refusa cette prime (15 000 euros pendant 4 ans), bientôt suivi par d’autres. En 2010, le cercle des potentiels bénéficiaires fut élargi : se porter candidat suffisait. Les 11 500 chercheurs du CNRS se retrouvèrent ainsi invités, sur le principe du volontariat, à se présélectionner au motif de leur excellence. Contrairement aux espoirs du ministère, ils ne se bousculèrent pas : seuls 18% se portèrent candidats, les autres exprimant par leur silence le refus d’un dispositif qui, derrière l’illusion de l’excellence, supprime de la fonction publique le système de promotions, fondé, lui, sur le mérite scientifique (proposé par des commissions scientifiques composées d’élus et de nommés, et non, comme c’est le cas pour la PES, par des comités nommés par les directions scientifiques des instituts du CNRS).
L’appel à candidatures à la PES pour 2011 vient de s’ouvrir. Gageons que le nombre de candidats restera inférieur à celui des PES à distribuer d’ici à 2013. Car, misère de l’excellence, il est plus facile aujourd’hui d’obtenir la PES qu’une promotion scientifique !
L’Appel des 47 publié par Charlie Hebdo peut être consulté sur leur site : « Ras les palmes ! L’appel des 47 »
