Une étude va à l’encontre du diagnostic qui a mené à la LRU et à un financement "d’excellence" très concentré sur certains centres
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, le 13 mai 2011On nous signale une étude intéressante : Loet Leydesdorff, professeur à l’ Université d’ Amsterdam et Lutz Bornmann, de la Max Planck Society de Munich, ont mis au point une méthode pour identifier et représenter à l’aise de graphiques les villes les plus performantes dans des domaines de recherche concernant la physique, la chimie et la psychologie. Pour cela ils ont utilisé les données de « Sciverse Scopus citation database ».
Le Times Higher Education a relevé ainsi une étude de bibliométrie spatiale intéressante qui remet en cause les conclusions du discours de Sarkozy sur la recherche et la politique de concentration des financements (même si ce n’est pas bien sur le but de l’article). Il s’agit d’une étude par villes universitaires qui porte essentiellement sur la physique, la chimie et la psychologie, et qui examine le pourcentage des travaux de chaque centre parmi les 10% les plus cités (données de 2008) : un pourcentage supérieur à 10% indique une bonne "performance". Si on fait confiance aux auteurs qui ne sont pas forcément très explicite sur les détails, la "performance" des centres français est plutôt uniformément bonne sur le territoire, article ici
Cette conclusion irait donc à l’encontre du diagnostic qui a mené à la LRU et à un financement "d’excellence" très concentré sur certains centres. Elle ne tient cependant que pour les disciplines considérées, et est elle même sujette à certains biais : par exemple des chercheurs ont peut-être plus tendance à se citer s’ils sont géographiquement proches ou dépendent de la même autorité pour le financement, de façon à se faire mieux voir d’organismes qui utiliseraient les facteurs d’impacts dans l’affectation des fonds de recherche.
C’est ce genre de dérives qu’un enseignant chercheur espagnol dénonce dans un livre, article ici
qui lance une suspicion de corruption généralisée dans le système universitaire espagnol. Si elle semble excessive, cette suspicion est néanmoins prise au sérieux par d’autres universitaires.