Sauvons La Recherche répond au Parti Socialiste
le 17 mai 2011
Le parti Socialiste organise une séance de son "Forum des idées" consacrée à la recherche et à l’enseignement supérieur. Il est stupéfiant de constater que les principaux intervenants à la tribune sont quatre présidents d’université, dont l’un co-signe récemment un livre avec la ministre actuellement en poste. On a peine à croire que ce parti politique, comme les autres partis de gauche, ait voté contre la loi LRU. Rappelons que cette loi a comme principale caractéristique de nier l’existence des organismes de recherche, en transférant leur politique scientifique aux seuls présidents d’université.
L’omni-présence de ces personnes dans ce forum va dans le sens des affirmations d’un des responsables du parti socialiste au Journal du Dimanche [1], plébiscitant la loi LRU et accréditant les mensonges gouvernementaux sur une prétendue augmentation de l’effort de recherche de notre pays depuis 2007.
Nous renvoyons les dirigeants du parti socialiste à la lecture des nombreuses analyses que Sauvons La Recherche a publié sur son site, montrant tout au contraire que cette politique ruine notre potentiel scientifique, ici par exemple. Nous mandatons Henri Audier (auteur d’une critique plus étendue de la position du PS, à lire ici) pour participer à ce forum, afin de rappeler que seule une remise en cause radicale de la LRU et du Pacte pour la recherche est susceptible de donner espoir à une communauté scientifique épuisée par les promesses non tenues et la dénégation de ses valeurs.
Lire la dernière analyse d’Henri Audier :
Que demande-t-on au PS et à la gauche ?
17 mai 2011
Après avoir reçu une invitation du PS pour participer à son forum sur l’enseignement supérieur et la recherche, « Sauvons l’université » (SLU) a décliné l’invitation publiquement. La lettre de réponse , que j’aurais pu signer, est à la fois pertinente et insuffisante car, au-delà de la forme, c’est sur le contenu et les propositions qu’il faudra juger in fine. Sur la forme, je ne pense pas que le problème soit que le PS ait « totalement oublié les représentants des personnels » à la tribune du forum, car les syndicats tiennent, de leur côté, à garder leur indépendance vis-à-vis des partis politiques ; ils donneront certainement leur opinion lors du débat, du moins si le temps leur en est donné. Et il faut qu’il en soit ainsi.
Evidemment, le président de SLU a totalement raison quand il affirme : « J’entends bien qu’un président d’université - a fortiori quatre – a une certaine expérience des RCE et de l’application de la loi LRU, mais cela ne vous aidera certainement pas à calibrer l’indispensable balayage des effets les plus délétères de la LRU et des graves dysfonctionnements introduits dans les structures universitaires par les différents ” -ex” que nombre de vos invités ne manqueront d’ailleurs pas de louer. Au demeurant, l’idée d’inviter à vos travaux un “grand témoin” qui, la veille, aura présenté dans une librairie parisienne le livre qu’il cosigne avec la ministre, permettant ainsi à celle-ci de vanter urbi et orbi son miraculeux « bilan », est un pied de nez qui doit être apprécié à sa juste valeur » [...]
[1] JDD, 08/05/2011. Le journaliste : « Nicolas Sarkozy fête ses 4 ans à l’Elysée, y a-t-il quelque chose que vous lui reconnaissez ? ». JC Cambadélis : « L’autonomie des universités et le changement de pied sur l’investissement dans la recherche peut-être. Mais sinon, ce bilan est contesté par tous les Français. ».