Etre doctorant aujourd’hui
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, le 5 novembre 2011Voici une réponse à la tribune libre "Etre doctorant aujourd’hui" parue le 22 octobre 2011 sur le site internet du "Monde".
Le discours lénifiant porté par la tribune libre intitulée « Être doctorant aujourd’hui », rédigée par Jacques Comby, vice-président de l’université Lyon 3 en charge de la recherche et publié par Le Monde.fr participe d’une grave méconnaissance des problèmes de préparation, de financement, d’aboutissement sinon de valorisation de la thèse. L’analyse qui y est développée souffre d’un biais méthodologique majeur puisqu’elle repose de l’extrapolation des observations faites par l’auteur dans son laboratoire de climatologie mais dans son université à l’ensemble du territoire métropolitain et l’outre-mer. En outre, les généralisations abusives desservent l’intention louable en soi de promouvoir les études doctorales : « Cependant avec un encadrement sérieux et de la volonté on peut, la plupart du temps, trouver des moyens de financement dans tous les domaines. […] ». Concernant l’emploi des docteurs et le financement des thèses, des enquêtes nationales existent pourtant qui révèlent l’ampleur des difficultés auxquelles se heurtent doctorants et docteurs, telles dont rend compte régulièrement le collectif Papera, ici , ici, et ici. Enfin, j’aimerais dire que si la parabole d’Albert Einstein falsifiant son corpus au gré de l’écriture peut susciter le sourire chez le lecteur indulgent, elle indigne fortement les doctorants et les docteurs qui ont à cœur de vérifier chaque expérience, chaque note infrapaginale, chaque notule afin qu’elles ne continssent aucune erreur ou biais méthodologique. De cette rigueur, dépendent le crédit du diplôme accordé mais aussi l’estime de soi. Très cordialement, Frédéric Delarue, Docteur en histoire contemporaine, Qualifié en section CNU n°22.