LE CREDIT D’IMPOT sur le nombre de chiens. Conte immoral.
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, le 27 novembre 2011Après une nouvelle mais brève guerre avec la Bordurie, la Sydlavie connut une pénurie de chiens. Comme cela est bien connu, le chien est un met apprécié dans cette contrée (...) ; mais durant les trois semaines de siège de leur capitale par les Bordures, les Sydlaves n’avaient tenu qu’en mangeant les chiens, pratiquement jusqu’au dernier.
Le remuant président sydlave Markozy, homme de stature internationale que l’on voit beaucoup dans les réunions du G-faim, eût alors une idée géniale, qui lui avait été en fait proposée par l’agence Liberal Management International : créer un Crédit d’impôt (c’est-à-dire un dégrèvement d’impôt) basé sur le nombre de chiens possédés ou vendus par chacun, de façon à relancer la reproduction canine.
Cela eut un effet du tonnerre : le nombre de citoyens et de grosses entreprises pourvoyeuses de chiens augmenta rapidement, ce que le Président Markozy ne manqua pas d’utiliser dans sa propagande électorale. Le succès fut tel que les impôts ne rentraient plus dans les caisses de l’Etat, (...)
Hélas, au bout d’un an, il n’y avait pas plus de chiens à manger et d’ailleurs on n’en voyait très peu dans les rues, ce que confirma l’Institut National Sydlave d’Etudes Economiques (INSEE). Si le nombre de chiens restait très faible, le nombre de niches, par contre, avait fortement augmenté (...)
Markozy ne se démonta pas. Comme en pareil cas, il fit une nouvelle loi et créa la CCC (Cour du compte des chiens). On s’aperçut alors que tout était truandé. Des officines, bien rémunérées, avaient monté de fausses déclarations au fisc. (...)
Tout ceci n’est qu’un conte immoral. Toute ressemblance avec un Crédit d’impôt existant ou ayant existé, dans un pays existant ou ayant existé, ne serait que pure coïncidence.
lire le texte complet sur le blog d’Henri Audier
Le Crédit d’impôt recherche : un (dé)compte immoral
Au lieu de lire et de relire La Princesse de Clèves, Nicolas Sarkozy aurait mieux fait de parcourir Les contes et légendes sydlaves (1) avant de porter à 5 milliards d’euros le Crédit d’impôt recherche (CIR) en 2010. Celui-ci n’était que de 980 millions en 2006 (2), soit une augmentation de près de 4 milliards en euros constants.(…)
Des rapports parlementaires ont débusqué les mécanismes des fraudes : nous en avons déjà parlé. Mais la fraude est inscrite noir sur blanc dans le « jaune budgétaire ». Car, après avoir présenté les données montrant que les dépenses de recherche des entreprises n’augmentent que de 1 % par an depuis 2006, le document affirme que « les effectifs employés aux activités de R & D dans les entreprises augmentent plus fortement depuis 2006 (+3,8 % en moyenne par an) ». Mais comment cela est-il possible, alors que les salaires constituent près des deux tiers du coût de la recherche ? La réponse est simple : le CIR est calculé sur la base du nombre de chercheurs déclarés (majoré d’un pourcentage de ce nombre destiné aux frais de fonctionnement). Les entreprises, depuis la première « réforme » du CIR en 2006, gonflent artificiellement le nombre de leurs chercheurs pour majorer leur CIR, phénomène que dénonce depuis des années le Syndicat national unifié des impôts.(…)
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