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La nouvelle PES est arrivée

le 10 février 2012

Comme chaque début d’année les chercheurs sont invités à candidater pour l’obtention de la Prime d’Excellence Scientifique. Nous réaffirmons notre rejet de cette gratification.

Depuis sa création, SLR s’est opposé à cette prime (ici et ) qui a pour objectif de masquer l’absence de reconnaissance et de revalorisation des différents métiers scientifiques. Cette mesure moins coûteuse présente l’avantage supplémentaire de diviser la communauté scientifique.

Elle intervient de plus, cette année, dans un contexte de gel persistant du point d’indice de la fonction publique et de baisse des salaires nets (par augmentation des prélèvements obligatoires).

Rappelons que plus de 4700 collègues ont signé la pétition "Pour une amélioration des salaires et des carrières, Contre la Prime dite d’excellence scientifique".

De nombreux chercheurs ont tenu à rendre public leur refus de postuler à la PES sur ce site et de même des enseignants chercheurs. Il est toujours possible de le faire (informez-en SLR).

Voici une lettre ouverte en cours de signature qui va être adressée, à ce sujet, à M. Fuchs, président du CNRS et à M. Bourdelais, directeur de l’Institut des Sciences humaines et sociales.

  • Monsieur le Président, Monsieur le Directeur,

Chercheuses et chercheurs CNRS des centres de recherche de l’Ecole des hautes études en sciences sociales, nous avons pris connaissance du lancement de la campagne 2012 relative à ladite « prime d’excellence scientifique » (PES).

Le temps n’ayant nullement érodé nos convictions, nous demeurons fermement opposés à ce système de rémunération injuste et nuisible au fonctionnement serein des équipes et donc à la qualité de la recherche dans notre pays. Il dénature et entrave l’objectif de revalorisation des traitements et des carrières de l’ensemble des chercheurs CNRS, notamment des débuts de carrière, ainsi que de leurs collègues ingénieurs, techniciens et administratifs. Il est particulièrement choquant pour les travailleurs précaires de la recherche et de l’enseignement, le montant de cette prime pouvant à bon droit être reçu par eux comme une insulte.

Nous ne contestons pas seulement la forme de cette « campagne », même s’il y aurait beaucoup à dire sur des modalités d’attribution arbitraires et opaques de la PES, mais son principe : cette prime dégrade l’image que nous nous faisons de notre métier et du service public de la recherche et de l’enseignement. Au regard de l’activité éminemment collective qu’est la recherche, ces primes contribuent artificiellement à individualiser des mérites qui ne le sont guère. En introduisant des écarts de rémunérations toujours plus prononcés entre les agents du service public, elles véhiculent une gestion managériale de l’enseignement et de la recherche à l’opposé de la conception du service public à laquelle nous sommes attachés. C’est pour les mêmes raisons que les sections du comité national de l’INSHS ont refusé d’évaluer les demandes de PES.

Nous refusons par conséquent de participer à cette procédure et appelons tous nos collègues à refuser de cautionner un tel processus d’individualisation concurrentielle des rémunérations, dont la PES n’est malheureusement pas la seule modalité. Dans l’immédiat, nous vous suggérons d’affecter les ressources que vous voulez consacrer à la PES aux crédits récurrents des unités, qui sont en diminution.

Nous aimons notre métier et nous n’avons pas l’intention d’en changer en nous faisant acheter, fût-ce au nom de l’ « excellence », mot fétiche du «  new public management » et prétexte à la mise en concurrence sauvage de tous contre tous.

Veuillez croire, Monsieur le Président, Monsieur le Directeur, à notre détermination.

premiers signataires : Catherine Alès (GSPM), Luc Arrondel (PSE), Philippe Artières (IIAC), Emma Aubin-Boltanski (CEIFR), Michel Barthélémy (CEMS), Bernard Barraqué (CIRED), Irène Bellier (IIAC), Laure Béreni (CMH), Marc Bessin (IRIS), Christophe Bonneuil (CAK), Thierry Bonnot (IRIS), Véronique Boyer (CERMA), Pascal Buresi (CIHAM), Maurice Cassier (CERMES), François Denord (CSE), Marie-Elizabeth Ducreux (CRH), Julien Duval (CSE), Benoît Fliche (CETOBAC), Caroline Guibet Lafaye (CMH), Elie Haddad (CRH), Minh Ha-Duong (CIRED), Nicolas Jaoul (IRIS), Marie Ladier-Fouladi (CADIS), Sara Le Menestrel (CENA-MASCIPO), Amélie Le Renard (CMH), Benoit de l’Estoile (IRIS), Dominique Linhardt (GSPM), Frédéric Lordon (CSE), Catherine Maire (CESPRA), Claire Manen (TRACES), Dominique Marchetti (CSE), Denis Matringe (CEIAS), Patrick Michel (CMH), Marika Moisseeff (LAS), Claire Mouradian (CERCEC), Catherine Neveu (Laios-IIAC), Albert Ogien (CEMS), Caterina Pasqualino (Laios-IIAC), Waltraud Paul (CRLAO), Thomas Perrin (CRPPM), Sophie Pochic (CMH), David Pontille (IIAC), Philippe Quirion (CIRED), Juliette Rouchier (GREQAM), Alessandro Stella (CRH), Stéphanie Tawa Lama-Rewal (CEIAS), Antoine Valeyre (CMH), Sophie Wahnich (Laios-IIAC)

"Nous, chercheuses et chercheurs CNRS de trois UMR en SHS de la délégation Nord-Pas-de-Calais et Picardie du CNRS (CLERSÉ, CURAPP-ESS, CERAPS), avons pris connaissance du lancement de la campagne 2012 relative à la « prime d’excellence scientifique » (PES). Le temps n’ayant pas érodé nos convictions, nous demeurons fermement opposés à ce système de rémunération injuste et nuisible à la qualité du travail collectif. Il dénature et entrave l’objectif de revalorisation des traitements et des carrières de l’ensemble des chercheurs CNRS, ainsi que de leurs collègues ingénieurs et techniciens. Nous pensons tout particulièrement à tous les travailleurs précaires de la recherche et de l’enseignement, pour lesquels le montant de cette prime peut à bon droit être reçu comme une insulte. Nous ne contestons pas seulement la forme, même s’il y aurait beaucoup à dire sur une modalité d’attribution pour le moins discutable et opaque, mais le principe de la PES : cette prime dégrade l’image que nous nous faisons de notre métier et du service public de la recherche et de l’enseignement. Nous considérons qu’au regard d’une activité éminemment collective, ces primes contribuent artificiellement à individualiser des mérites qui ne le sont guère. En introduisant des écarts de rémunération toujours plus prononcés, elles véhiculent une gestion managériale de l’enseignement et de la recherche à mille lieues de la conception du service public à laquelle nous sommes attachés. Nous refusons par conséquent de participer à cette procédure et appelons tous nos collègues à refuser de cautionner un tel processus d’individualisation concurrentielle des rémunérations. Soucieux de la qualité de notre travail, nous n’avons pas l’intention de nous faire acheter, fût-ce au nom de l’ « excellence ».

Les signataires (au 06/02) : Grégory Salle (CR CNRS, CLERSÉ), Alexis Spire (DR CNRS, CERAPS), Laurent Bazin (CR CNRS, CLERSÉ), Bruno Ambroise (CR CNRS, CURAPP-ESS), Kristoff Talin (CR CNRS, CLERSÉ), Étienne Pénissat (CR CNRS, CERAPS), Bruno Duriez (DR CNRS, CLERSÉ), Julie Pagis (CR CNRS, CERAPS), Gilles Chantraine (CR CNRS, CLERSÉ), Emmanuel Pierru (CR CNRS, CERAPS), Jean-Pierre Le Bourhis (CR CNRS, CURAPP-ESS), Véronique Marchand (CR CNRS, CLERSÉ), Karel Yon (CR CNRS, CERAPS), Dominique Duprez (DR CNRS, CLERSÉ).