Réflexion sur la manière dont l’évaluation a été abordée dans la motion de la CNESU.
Daniel Steinmetz pour le SNTRS-CGT
le 29 mai 2012
La première réunion de la coordination « CNESU » le lundi 21 mai , a élaboré une motion générale dont beaucoup de points sont partagés par les organisations syndicales. Mais ce n’est pas le cas du point concernant l’évaluation. En refusant l’évaluation des enseignants chercheurs dont le premier objectif est la modulation de service ainsi que l’évaluation hiérarchique des BIATOS, les participants à la coordination ont également refusé l’évaluation des chercheurs et des ITA. Rappelons que l’évaluation des chercheurs se fait pour le CNRS dans les sections du comité national, où les élus sont majoritaires et n’a pas ce caractère de sanction que pourra avoir celle des enseignants. Quant à l’évaluation des ITA, si elle est pour le moment hiérarchique, le SNTRS-CGT revendique qu’elle soit faite par les pairs du même métier et serve à évaluer la qualification, une autre évaluation est donc possible ! Quant à l’évaluation des labos, si nous récusons celle de l’AERES, c’est pour revendiquer qu’elle retourne au comité national qui en a été dessaisi. Mme Fioraso, nouvelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a confirmé la tenue d’assises pour les mois d’octobre et novembre 2012. Je ne sais pas si ces assises auront ou non la capacité d’infléchir les choix politiques, mais une chose est sûre, sans un large débat dans le milieu et sans l’intervention de personnels de toutes catégories, ce seront quelques lobbys bien actifs et organisés qui pèseront. L’organisation rapide d’AG dans les labos et les services est donc un préalable indispensable pour se mobiliser et pour définir des objectifs revendicatifs partagés. Le SNTRS-CGT appelle, avec les autres syndicats, à organiser des Assemblées générales. La manière dont sera faite la synthèse de ce travail reste encore à clarifier. Les deux expériences passée, celle des Etats Généraux de 2004 et de la CNU, la coordination de 2009, ont montré les difficultés de ce travail de synthèse. La synthèse des Etats Généraux a été conçue comme un compromis entre les propositions des assemblées générales et celles du CIP (comité d’initiative et de proposition) qui rassemblait outre des militants beaucoup de personnalités qualifiées issues de divers groupes de pression (la CPU étant l’un de ceux-ci). La récupération des EG par le gouvernement a laissé un goût amer chez beaucoup d’entre nous. Le centrage quasi exclusif de la CNU de 2009 sur les problèmes des universités et souvent des seuls universitaires, a conduit les syndicats des EPST à lancer en parallèle une coordination nationale des laboratoires en lutte : la CNLL. En dehors de l’intérêt de faire débattre et progresser le niveau de conscience dans les labos, cela nous a permis aux syndicats d’obtenir pour les EPST l’arrêt momentané des suppressions de postes, ce qui n’était pas acquis et n’avait été accordé qu’aux universités dans un premier temps. Les débats ont aussi mis en évidence la gravité de la précarité dans notre milieu, ce qui a conduit l’année suivant à une grande enquête intersyndicale sur la précarité qui nous a donné des arguments vis a vis des politiques et des trop nombreux responsables qui se satisfont de cette précarité qu’ils n’ont jamais vécue. Mais la précarité est encore le plus grave des problèmes à résoudre En 2009, la CNU comme la CNLL ont produit en assemblées nationales des motions de synthèse, dont la teneur dépendait souvent de l’orientation des présents en séance. Les syndicats qui élaborent collectivement leurs revendications, ainsi que les associations comme SLU et SLR ont eux aussi une légitimité forte pour synthétiser des revendications partagées. Il nous faudra trouver collectivement la meilleure manière de faire entendre notre voix.