Audition de SLR par le comité de pilotage des Assises de l’ESR
le 21 septembre 2012
SLR a été reçu lundi dernier, 17 septembre, par le comité de pilotage des Assises de l’ESR, dont seulement deux membres étaient absents.
Cette audition avait été préparée par deux réunions du CA ouvert à tous les adhérents (voir compte-rendu du CA du 4 septembre). Ces deux réunions avaient abouti d’une part au choix de la délégation (Didier Chatenay, Catherine Deville Cavellin, François Jouve, Anne Saada, Emmanuel Saint-James) et d’autre part à la décision de demander à filmer l’audition, et en cas de refus de partir.
En outre le texte de 20 pages "Ce que veut SLR" a été distribué en séance.
Compte rendu
La séance commence. Conformément à ce qui avait été décidé nous demandons à filmer l’audition. Après quelques minutes de concertation au sein du comité ils décident de ne pas nous y autoriser. Nous apprenons que la question de rendre publique l’intégralité des débats avait déjà fait l’objet d’une discussion au sein de la commission et qu’ils avaient finalement décidé de garder les échanges confidentiels pour préserver la "liberté de parole des auditionnés". Ils refusent de faire une exception pour SLR afin de garder une attitude homogène vis à vis de tous les auditionnés. Certains membres du comité se montrent agacés voire choqués de la méthode "malhonnête" qui consiste à les mettre devant le fait accompli.
Nous indiquons que pour SLR la politique scientifique du pays devrait être issue d’un débat public. Nous faisons part de notre décision de quitter la séance dans ces conditions en leur précisant que leur volonté d’opacité renforce notre conviction de l’inutilité de ces assises. Le comité nous répond qu’il ne se sent nullement porte parole du gouvernement et que sa mission se borne à préparer au mieux les assises territoriales puis nationales, certains membres du comité confessant qu’il est possible, en effet, que les jeux soient faits, en invoquant en particulier les déclarations du Président de la République à propos du CIR alors que ce sujet est débattu en parallèle par leurs travaux. D’autres déplorent que pour une position de principe la vision de SLR ne figure pas in fine dans le document de synthèse des assises et précisent que les assises territoriales seront probablement filmées et diffusées en direct en streaming.
Nous développons succinctement notre position : SLR n’a pas commencé à réfléchir à l’avenir de l’ESR lorsque les assises ont été lancées mais est une force de proposition depuis près de 10 ans avec un document récent résumant nos positions ("ce que veut SLR", distribué à tous les membres de la commission). Pendant les campagnes présidentielles et législatives nous avons interpellé tous les partis représentés à l’Assemblée Nationale et rencontré des responsables socialistes. Nous leur avons détaillé les principaux points qui posent problème dans ce qui a été mis en place depuis 10 ans (ANR, AERES, Idex, précarité) et demandé d’envoyer des signaux à la communauté scientifique montrant une volonté de rupture avec l’ancien système. Par exemple un moratoire sur les Idex. Comment s’engager dans le processus des assises alors que certains Idex vont être signés dans un mois ? A cette occasion d’ailleurs, on apprend que 6 des 8 conventions Idex ont déjà été signées [1] Comme nous exprimons notre refus de participer à ces assises dans ces conditions, on nous signale que certaines organisations syndicales qui avaient une position négative comme la nôtre ont finalement changé d’avis et décidé de jouer le jeu. Nous rétorquons que les enjeux peuvent être différents dans un syndicat et une association comme la nôtre et qu’il est parfois plus efficace de refuser le dialogue que de l’accepter dans un contexte biaisé. Nous terminons en évoquant la volonté de résorption de la précarité dans l’ESR qui, bien qu’affichée par le gouvernement, se heurte à des manipulations de la part de certains directeurs d’organismes. On nous indique que la précarité est un problème central, évoqué par de nombreux auditionnés, et que ce sujet sera présent dans le rapport de préparation aux assises. Avant de clore la séance on nous "invite" à participer aux assises territoriales afin de faire remonter les thèmes que nous avons évoqués.
Mais encore faut-il y être invités [2]...