Contribution de SLR suite à son audition par le comité de pilotage des Assises de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur.
le 26 septembre 2012
A l’issue de la phase de Consultation Nationale des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ES&R) à laquelle SLR a été invitée, et à l’occasion du début des Assises Territoriales, nous tenons à réaffirmer publiquement nos critiques sur la procédure choisie pour organiser ces Assises dites « fondées sur l’écoute et le dialogue [1] » et censées aboutir à la définition d’une « nouvelle politique de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche [2] ».
Sur la forme : nous nous étonnons du climat de confidentialité qui a entouré les auditions nationales ; ainsi, lors de notre intervention auprès du Comité de Pilotage des Assises, il ne nous a même pas été permis de filmer et d’enregistrer la séance [3]. Concernant les Assises Territoriales qui s’ouvrent dans quelques jours, nous sommes très surpris par la manière dont elles ont été conçues : confiées à trois acteurs non représentatifs des métiers de l’ES&R, le Président de région, le Préfet de région et le Recteur, elles se dérouleront loin de l’esprit de concertation annoncé. De fait, pour participer à ces Assises, il faut y avoir été gracieusement convié. En terme de consultation de la communauté de l’ES&R, on ne pouvait guère imaginer pire.
Sur le fond : pendant les campagnes présidentielles et législatives, nous avons interpellé tous les partis représentés à l’Assemblée Nationale, ce qui nous a permis de rencontrer des responsables socialistes. A cette occasion, nous avons insisté sur l’urgence qu’il y avait, s’ils remportaient les élections, à prendre des décisions rapides démontrant leur volonté de rupture par rapport au gouvernement précédent. C’est dans cet esprit que nous avions établi une liste de priorités [4] :
- moratoire sur la mise en place des IDEX ;
- rééquilibrage des crédits de l’ANR vers le soutien de base des laboratoires ;
- moratoire des activités de l’AERES dont les activités ont été sévèrement jugées par l’ensemble de la communauté ;
- enfin, et surtout, un plan massif de résorption de la précarité dans l’ES&R.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouveau gouvernement a été sourd à ces demandes. S’il juge le contexte budgétaire trop morose pour mettre en œuvre certaines de ces mesures, rappelons que certaines ne présentent aucun risque de dérapage budgétaire.
C’est pour l’ensemble de ces raisons que nous avons pris la décision de limiter notre contribution à la phase de consultation de ces Assises et de dénoncer leur mode d’organisation. Nous en profitons pour rappeler l’urgence de quelques mesures emblématiques et réaffirmer notre rôle en tant que force de proposition capable de produire une vision globale pour la politique de l’ES&R de notre pays, comme en témoigne le document récent résumant nos positions qui a été communiqué aux membres du Comité de pilotage lors de notre audition et que l’on peut trouver sur notre site : Ce que veut SLR (http://sauvonslarecherche.fr/spip.php?article3617).