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la formation des enseignants en question

Par Colette Anné, le 9 juillet 2013

Alors que la LOI n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République (1) vient d’être publiée au Journal officiel, ici, son Chapitre VI : Les écoles supérieures du professorat et de l’éducation est loin de répondre aux attentes des unversitaires. Le président de la Conférence des Doyens et directeurs des UFR de lettres, langues, arts et sciences humaines et sociales (CDUL), celui de la de la Conférence des Directeurs des UFR Scientifiques (CDUS), mais aussi celui de la DFSEG (Sciences Économique et Gestion) et celui du C3D (Collège des Directeurs du Développement Durable) viennent d’expliquer leurs réserves dans une lettre adressée à Madame Fioraso, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et à Monsieur Peillon, Ministre de l’Éducation Nationale, à retrouver ci-contre.

Extrait : Votre projet s’est trouvé imposé à l’ensemble des acteurs de façon précipitée et autoritaire (textes législatifs non finalisés, décrets d’application en attente, maquettes réalisées en urgence, présentées ou non aux CA et, dans tous les cas, au pas de course).

Dans bien des lieux, les futures ESPE sont déjà porteuses de conflits qui pourraient obérer sérieusement l’avenir (positionnement dans le paysage universitaire, organisation et gouvernance des nouvelles composantes, aspects financiers inquiétants dont la CPU s’est fait l’écho, modes d’intervention des enseignants chercheurs de nos UFR non fixés, mises à disposition des professionnels de terrain non encore déterminées, devenir flou des personnels actuels des IUFM, lieux de stages à l’état d’ébauche, statuts des étudiants multiples et non résolus liés aux résultats des concours inconnus avant mi-juillet, etc.).

Néanmoins, nos collègues, acteurs de terrain, n’ont pas hésité à s’impliquer dans la préparation de ces formations. Mais malgré de nombreux contacts avec vos cabinets respectifs, force nous est de constater qu’aucun de nos arguments n’a été retenu.

En notre qualité de responsables d’UFR, nous tenons à vous alerter une dernière fois sur les risques considérables encourus ainsi par l’ensemble de notre système éducatif. Les mesures actuellement envisagées ne constituent nullement une réponse appropriée à la grave crise des vocations à laquelle nous assistons depuis plusieurs années, pas plus qu’à la détérioration inquiétante des résultats obtenus par l’Education Nationale (cf. OCDE). Depuis des années, au gré des gouvernements, nous sommes soumis à un train de réformes incessantes, parfois contradictoires, et jamais vraiment évaluées.

De votre gouvernement, nous espérions écoute et appui ; nous n’aboutissons qu’à un découragement général de nos collègues et à une lassitude renouvelée. Ce pourquoi, nous vous l’avons dit, nous ne nous pouvons nous associer à ce lancement des ESPE.

En effet aux difficultés des étudiants aux profils multipliés par l’incessant train des réformes, dont le niveau master est requis, la situation de stagiaire à mi-temps en deuxième année, s’il permettra de résoudre le manque de professeurs dans certaines disciplines du secondaire, contredit les velléités d’ouverture à la recherche.

Seuls les pré-recrutements seraient à même de répondre aux enjeux de la crise des vocations, et la mise en concurrence des masters "recherche" et "enseignement" aura des effets dévastateurs.