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Message sur les PEDR, suite à une entrevue au Ministère.

le 7 octobre 2013

Nous avons reçu le message suivant de Sophie Pochic, enseignante à l’EHESS et chargée de recherche au CNRS :

Attention à ne pas se réjouir trop vite d’un changement de façade : rétablir la PEDR, c’est accepter une prime qui revalorise les salaires uniquement des collègues les mieux payés. A défaut d’obtenir une revalorisation des salaires, ne serait-ce que pour rattraper les blocages des dernières années, pourquoi ne pas demander plutôt une "Prime de recherche" pour tous les universitaires, maîtres de conférences compris qui participent également à la recherche et son encadrement ?

Pour rappel en 2008, la PEDR correspondait à ces montants par an :

― professeurs des universités de 1re classe ou de classe exceptionnelle : 6 630 €

― professeurs des universités de 2e classe : 5 070 €

― autres enseignants-chercheurs titulaires (avec HDR) : 3 510 €.

Concernant la PES, côté CNRS, nous avions été nombreux à exprimer notre opposition à cette forme de prime individualisée et sélective.

Cette prime n’est attribuée qu’à 21% des chercheurs, principalement aux Directeurs de Recherche et aux Chargés de Recherche hommes, pour 4 ans, et son montant était très élevé par rapport au salaire de base (3.500 ou 7.000€).

Contrairement à l’usage de transparence dans la recherche publique, la liste des primés n’est toujours pas rendue publique.

http://www.dgdr.cnrs.fr/drh/carrier...

Un collectif de jeunes chercheurs et chercheuses appelé anti-PES, soutenu par le SNCS, a lancé une pétition "Pour une amélioration des salaires et des carrières" en février 2013 qui a reçu plus de 1.100 signatures l’année dernière.

http://isesr1.cnrs-bellevue.fr/peti...

Notre argumentaire était que les autres fonctionnaires A+ ont effectivement des salaires plus élevés que les nôtres, mais c’est surtout grâce à de conséquentes et multiples primes fonctionnelles. Les primes individualisées, censées récompenser les résultats et à les comportements (type PES), restent minoritaires dans leur rémunération.

Suite à cette mobilisation, nous avons été reçus en juin 2013 par la direction du CNRS et par le Ministère de la Recherche, qui nous a demandé ce que nous proposions en échange pour revaloriser les salaires au CNRS. Nous avons proposé de reverser cette enveloppe de 11 millions d’euros à l’amélioration des salaires de TOUS les chercheurs, via la revalorisation de la seule "prime fonctionnelle" que les chercheurs touchent, la Prime de Recherche, équivalent de la Prime de Recherche et d’Enseignement Supérieur des universitaires. Elle est versée deux fois par an, correspond à 650 euros pour les CR2 et 900 euros pour les CR1. Elle n’a jamais revalorisée depuis sa création en 1990. Elle se situe à 1.230 euros pour les maîtres de conférence. Nous avons proposé que cette Prime de recherche soit d’un montant fixe quel que soit le grade (1.800 à 2.000 euros), voire même supérieure pour les CR, pour compenser leur faible salaire à l’entrée (une entrée à 35 ans en moyenne...).

Vue d’ensemble sur les primes au CNRS, chercheurs et ITA.

http://www.dgdr.cnrs.fr/drh/publi/b...

Revaloriser ces primes fonctionnelles, liées à la fonction et non aux résultats et encore moins "à la manière de servir", c’est revaloriser collectivement les rémunérations de TOUS les chercheurs, et notamment ceux en début de carrière.

Pour rappel, les enseignants du secondaire reçoivent une Indemnité de suivi et d’orientation des élèves, 1.200 euros en part fixe + 800 à 1.600 euros en part variable suivant le niveau des élèves.

Évidemment, lors de cette rencontre, nous avions évoqué aussi d’autres chantiers : des créations de postes pour tous les « excellents », comme ils disent, docteurs qui attendent, une amélioration des débuts de carrière salariale pour les jeunes chercheurs (beaucoup rentrent avec la reconstitution de carrière au maximum de l’indice en CR2 et doivent attendre 4 ans pour une augmentation de salaire, en passant CR1), se préoccuper des retraites incomplètes de ceux qui ont commencé tardivement...

Ils nous ont écouté bien poliment, mais je crois bien qu’ils n’ont rien compris...ou ils ont trop bien compris mais une nouvelle fois pas entendu.

Le conseil scientifique du CNRS a pourtant repris notre proposition et votée cette motion le 27 septembre 2013 :

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Recommandation sur le budget 2014 et la prime d’excellence scientifique

Dans le contexte de budget serré, le Conseil scientifique demande à la direction du CNRS de reconsidérer le dossier de la « Prime dite d’Excellence Scientifique » dont aucun bilan n’a démontré la pertinence.

Cette prime aux résultats fait l’objet de nombreuses critiques depuis sa création en 2009 (liste des bénéficiaires non publique, montant trop élevé par rapport au salaire de base, minorité de bénéficiaires – 21%).

La priorité doit être donnée aux primes fonctionnelles, notamment en revalorisant la Prime de Recherche des jeunes chercheurs.

Votée à l’unanimité des suffrages exprimés Conseil scientifique du CNRS, 26-27 septembre 2013.


Il faut que le gouvernement reprenne sa copie ! Sophie Pochic