Concentration dans l’édition scientifique
Fusion de Springer Science avec Macmillan Science & Education
Par
, le 9 février 2015On apprend, sur le site de Springer , la fusion de Springer Science avec Macmillan Science & Education.
Voici le billet de Antoine Laurent du 21/01/2015, responsable des pratiques d’archivage chez Docapost DPS
"La récente fusion de Springer Science et Macmillan, éditeur de la revue Nature, pour donner naissance à un géant de l’édition de magazines scientifiques (1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel pour quelque 13.000 employés), a frappé le marché avec beaucoup de vigueur. La nouvelle entité prend la deuxième place dans ce marché, avec 13%, juste devant Wiley (12%), et encore loin derrière Elsevier (23%). Dans ce mariage, Macmillan finira avec 53% des actifs, Springer 47%, en supposant que la fusion est approuvée. Annette Thomas, PDG de Macmillan, deviendra chef de la direction scientifique de la nouvelle organisation. Derk Haank de Springer sera le nouveau chef de la direction de l’entité regroupée ; il apportera son COO et CFO, ce qui suggère que la nouvelle entité sera principalement axée sur la performance financière et opérationnelle, ce qui est logique pour une introduction en bourse.
Un article de Scholarlykitchen explique bien les enjeux de la fusion, la nouvelle organisation directive, et développe les enjeux de cette fusion.
Le nombre de publications continue à augmenter, tout comme le nombre et la taille des revues sur le marché. Des éditeurs plus grands ont une plus grande portée, et peuvent attirer plus de publications pour les vendre sur plusieurs marchés et ainsi lancer de nombreuses revues plus facilement. Elargir l’offre est aussi une décision stratégique pour assurer les ventes, proposer des offres forfaitaires et des contrats plus attrayants.
L’open access dans l’ édition commerciale a considérablement augmenté au cours des 5-7 dernières années. Springer apporte BioMed Central à l’accord, l’un des éditeurs open access à la plus belle réussite. En tant qu’entité combinée, Macmillan-Springer est susceptible d’impulser des prix plus élevés sur le marché.
Enfin, les grandes organisations peuvent couvrir le monde de façon plus efficaces, et générer au niveau régional des opportunités à la fois commerciales et éditoriales.
La grande échelle semble s’imposer comme la nouvelle normalité du marché, de manière excluante pour ceux qui travaillent à plus petite échelle. "
Voir aussi, une analyse de la DIST sur le sujet, à retrouver ci-contre.
Extrait : Cette fusion permettra de créer par le rapprochement du catalogue de Nature Publishing, filiale de Macmillan, et du catalogue Springer un bouquet de services sans équivalent. Avec une rentabilité opérationnelle proche de 40% ce géant sera aussi l’une des entreprises les plus rentables de l’industrie de l’information tous secteurs confondus. Le nouvel ensemble aura une taille comparable à celle d’Elsevier (filiale du groupe coté Reed Elsevier, 1255 M€ de CA en 2013) jusqu’ici N°1 mondial qui dominait largement ses poursuivants. Les clients et usagers de l’information scientifique, technique et médicale ont des raisons de s’inquiéter de cette concentration sans précédent. Les analystes financiers anticipent une accélération des mouvements de concentration au sein de l’édition scientifique.