Communiqué de Presse de C. Haigneré
Budget de la Recherche
le 9 avril 2003
Dans l’allocution qu’elle a prononcée ce mercredi 9 avril pour l’ouverture du colloque "Innover pour construire l’avenir", Claudie Haigneré a réaffirmé que la Recherche et l’Innovation sont des priorités du Gouvernement, comme l’engagement en a été pris par le Président de la République et par le Premier ministre.
Elle a annoncé qu’aucune nouvelle annulation de crédits ne touchera les établissements publics de recherche (EPST) en 2003, et que les réserves de précaution ("gel") constituées voici quelques semaines sur leurs budgets sont entièrement levées.
De ce fait, les établissements disposeront effectivement de la totalité des crédits ouverts en loi de finances initiale 2003 hors la part d’annulation déjà réalisée de moins de 10%, sur les moyens des organismes (hors rémunérations).
Cette annulation correspond à la participation du budget de la recherche à l’effort commun de réduction des déficits publics.
La Ministre a souligné que, en mobilisant les reports de crédits non consommés en 2002, les organismes disposeront ainsi en 2003 de crédits de paiement au moins égaux à ceux qu’ils ont consommés en 2002.
Par cet arbitrage, le Premier ministre a confirmé à Claudie Haigneré la volonté du gouvernement de préparer, par la recherche et l’innovation, l’avenir de notre pays, en s’appuyant sur l’engagement de la communauté scientifique.
Nous nous réjouissons de la soudaine prise de conscience de notre Ministre, qui annule les gels portant sur 20% des crédits de la recherche. Mais nous ne pouvons absolument pas nous en satisfaire, car LA SITUATION RESTE TRES PREOCCUPANTE.
Pour commencer, nos crédits restent bien amputés de 10%, au même moment où le budget de la recherche publique aux USA augmente de 10% en moyenne, et de 15% pour le secteur biomédical. Les conditions dans lesquelles nous affrontons la compétition scientifique internationale sont passées de catastrophiques à très mauvaises. Pas de quoi pavoiser.
Le programme de recutement de jeunes chercheurs devrait être très offensif, au moment où de nombreux chercheurs partent à la retraite. Au lieu de cela, la campagne de recrutement 2003 prévoit moins de recrutements qu’en 2002. Sans compter le problème encore plus ancien de l’effritement du corps des ITA.
Enfin, l’évolution de l’organisation de la recherche, telle qu’elle est préfigurée dans l’Institut National du Cancer, SANS RECHERCHE FONDAMENTALE, est extrêmement inquiétante.
Le recul de C. Haigneré démontre que nous avons eu raison de nous mobiliser. Devant la gravité de la situation, il n’est pas question de nous arrêter.
Maintenant que nous sommes mobilisés, nous continuerons à nous battre pour empêcher la destruction de la recherche fondamentale (dans tous les domaines ) dans notre pays. Nous défendrons avec passion cette recherche productrice de connaissances, que nous espérons utiles aux hommes.
Alain Trautmann
