Question écrite de Alain Bocquet à Claudie Haigneré
le 10 avril 2003
A la suite de l’Appel de Cochin, le député A. Bocquet, président du groupe des communistes et républicains, a posé à C. Haigneré la question suivante.
10 avril 2003. Mr Alain Bocquet attire l’attention de Mme la Ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies sur la situation alarmante de la recherche publique. Les choix budgétaires de la Loi de finance pour 2003 répondent à une logique de privatisation et à une logique de marché. Nous assistons aujourd’hui au démantèlement de la recherche fondamentale au profit d’innovations technologiques dont la rentabilité financière à court terme et la valeur ajoutée seraient plus facilement mesurables. Ce déséquilibre est incompatible avec une politique de recherche centrée sur le progrès social et le développement durable de notre nation. Il rappelle que les priorités scientifiques exprimées lors du vote de la loi (sciences du vivant, sécurité alimentaire, sécurité des transports, sécurité routière, sciences et technologies de l’information et de la communication, environnement) engendrent de graves inquiétudes dans une communauté scientifique légitimement soucieuse de liberté, d’indépendance et de pluralisme. Les crédits de la recherche publique restent amputés de 10%, le programme de recrutement de jeunes chercheurs est inférieur à celui de 2002 malgré de nombreux départs à la retraite. Dans les établissements comme le CNRS ou l’INSERM, de nombreux programmes de recherche sont d’ores et déjà suspendus. Aussi, dans ce contexte de crise et après les déclarations exprimées par Mme la Ministre au Colloque « Innover pour construire l’avenir » du 9 avril, il lui demande de préciser quelles mesures le gouvernement envisage de prendre afin de mettre en oeuvre, dès maintenant, une politique de recherche ambitieuse, conformément aux objectifs annoncés lors du Sommet de Barcelone.