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Faut-il boycotter les prochaines élections au Comité National de la Recherche Scientifique ?

Par Michel Prévot, le 13 mars 2004

Parmi les propositions d’actions pour "l’après 9 mars", figure celle d’un boycott des prochaines élections pour le renouvellement du Comité National de la Recherche Scientifique (voir sur ce site la contribution "Propositions d’actions quotidiennes dans les labos" dans la rubrique "Matériel et propositions d’action"). Le Comité National a certes bien des défauts. Le plus fondamental à mes yeux est que la moitié de ses membres sont nommés par la direction du CNRS à l’issue d’obscures tractations avec les diverses coteries scientifiques. Les élus B et C y sont souvent réduits à un rôle symbolique s’ils agissent en toute indépendance, si bien que beaucoup préfèrent participer aux tractations de couloirs et appuyer par leur vote les compromis passés entre les membres A. Les directions successives du CNRS, toutes couleurs politiques confondues, se sont en outre acharnées à réduire au fil des ans le rôle du Comité National, maintenant limité à l’évaluation des unités de recherche et des candidatures de chercheurs à un poste ou à une promotion. Le temps est donc venu de le disjoindre du CNRS, comme le proposent Mégie et Larrouturou, Président et Directeur du CNRS, nommé de gauche et nommé de droite confondus, dans leur "Projet pour le CNRS". Dans ce contexte, je ne pense pas qu’il soit judicieux de boycotter ces élections. Si nous ne nous présentons pas, nous offrirons un boulevard aux personnes ou aux syndicats les plus enclins à accepter que la recherche publique soit asservie aux impératifs d’une économie tournée vers un seul but : le profit financier. Et ne pas voter n’entamerait pas la légitimité de ce Comité National "introuvable". Qui se souvient maintenant que le présent Président de notre République n’avait recueilli, au premier tour des élections présidentielles, que moins de 15% des suffrages de l’ensemble du corps électoral ? A l’inverse de la proposition mentionnée, je pense que nous devons fortement nous investir dans les élections au Comité National de la Recherche scientifique. Nous réclamerons de tous les candidats, à titre individuel ou sur liste, qu’ils précisent sur leur profession de foi s’ils ont ou non signé la "Pétition Sauvons la Recherche". Pour les directeurs d’unités ou responsables d’équipes internes aux laboratoires, nous demanderons à savoir s’ils ont, ou non, adressé une lettre de démission à leurs organismes de tutelle. S’ils ne nous apportaient pas ses informations, nous saurions d’ailleurs les trouver : les noms des signataires de notre pétition peuvent être aisément retrouvés sur le présent site, et le collectif national publiera, au fur et à mesure qu’ils lui seront communiqués, les noms des directeurs d’unités et des directeurs d’équipes internes qui ont effectivement démissionné. Le futur Comité National va être élu dans une conjoncture d’une exceptionnelle gravité. Les querelles de chapelle n’ont pas leur place dans la situation actuelle : dans les années qui viennent se jouera l’avenir de la recherche publique dans notre pays. Mettons dans ce combat le maximum d’atout de notre côté : investissons le Comité National. Soyons massivement candidats et votons massivement pour des personnes ou des listes défendant les valeurs de "Sauvons la Recherche". Le succès de notre pétition le démontre : ces valeurs sont celles d’une immense majorité des acteurs du monde de la recherche. Nous pouvons faire des prochaines élections au Comité National de la Recherche Scientifique un nouveau triomphe de notre mouvement. Mais faisons vite, car nous n’avons que 10 jours : qu’elles soient individuelles ou de liste, les candidatures doivent être reçues au CNRS avant le 24 mars.